ÉVOLUTIONS DANS LA PARTIE DE GO CHINOISE

Quatre dossiers de récapitulation- objectivation sur ARTE mardi 28 mars en soirée. Deux films rappellent l’histoire des camps de travail-réhabilitation du début de la guerre civile à la mort de Mao, puis la perduration « masquée » de ces camps sous Deng puis actuellement sous Xi. Suivis par deux films qui présentent l’histoire de Taiwan (ex-Formose) jusqu’à l’état de la société actuelle, puis la situation fortement possiblement pré-conflictuelle actuelle avec le « Continent ».

Avec ces quatre films, on se rappelle ou apprend quantité de réalités ( économiques, sociétales, technologiques, militaires, culturelles …), dont on ne parle pas assez ici en « Occident ». Donc méritent oh combien les replays.

Notons notamment (sans négliger pour autant les réalités des « camps ») que la classe moyenne en Chine est devenue majoritaire, et vie semble-t-il au moins aussi bien sinon mieux que la nôtre ; bien des membres des classes « jeunes » en « occident », adeptes des consommations et plaisirs immédiats relativement bon marché sans trop d’efforts, s’en accommoderaient aisément.
Mais les classes moyennes en Europe et aux États-Unis + Canada sont en phase de réduction et de dégradation (sauf la frange sup). Or, quand on lit Jared Diamond (« Effondrement – Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie » 2005) et ses successeurs, le délitement des classes moyennes est un des signes (parmi quelques autres) majeurs des chutes de civilisations.
Après un petit demi-millénaire d’ascension et de gloire l’Empire romain a mis deux siècles à s’effondrer. Après un bon siècle et demi d’ascension et de domination (de 1800 au Vietnam), l’Empire des States (car l’appeler « américain » est outrecuidant) est en cours de dislocation, et tout continue de s’accélérer.

Notons que Taiwan a été océane avant d’être chinoise, mais qu’à ce jour le camp pro-chinois y compte 40 % de la population, et que les deux économies sont fortement intriquées, ce qui n’est pas rien. D’où un débat de fond en permanence entre taîwanais, certes sur un mode plus « démocratique » qu’en Chine. Si l’État chinois avait été plus habile à Hong Kong, le camp pro-chinois serait plus important ; de la part de la RPC c’est d’ailleurs là une erreur de jeu de Go, qui mettra un peu de temps avant de régénérer quelques « yeux de liberté ».
Par ailleurs, si l’exposition des mœurs, notamment de genre, du camp « démocrate » ne peut que séduire les tenants du wokisme « à l’américaine », l’envie de société liée n’a rien d’évident. Exemplarité mondialiste d’humains dits « enrichis » ou déchéance, les avis peuvent être et sont évidemment partagés, en l’état des évolutions des cultures ici et là.

Bien d’autres traits à soulever avec ces quatre films. Il est correct d’adapter ses propos antérieurs au vue des évolutions des contextes et connaissances, partant naturel et humain d’évoluer sinon changer d’avis. Mais en l’occurrence, je ne crois pas devoir changer un mot de la conférence de 2019 (La Chine, devenue première puissance mondiale …) présentée sur le blog «  arcencielxcristal.com « ; simplement la pondérer avec les réflexions issues de ces constats.

Les USA renforcent leur puissance militaire en Pacifique ; ils ont entrainés l’Australie qui vient de faire une grave erreur de Go avec ses futurs sous-marins nucléaires d’attaque, etc … Si une guerre intense se déclarait, l’issue militaire n’a rien d’évident, encore moins l’issue politique.
Et que savent ces « puissances » des futures options de l’Inde, qui vient de dépasser la Grande-Bretagne ? 
Les Taiwanais suivent attentivement les évènement en Ukraine, bien entendu. Cependant les contextes sont totalement différents ; même si l’Ukraine est un des premiers greniers à blés et si Taïwan est un des premiers concepteur-producteurs de puces électroniques !

Michel André Vallée 29 mars 2023

LES INFINIS À L’INFINI

Le télescope Webb (JWST) est entré donc en service depuis juillet 2022, à 1500000 kms de notre planète Terre ; plusieurs sources scientifiques en ont fait état, bien entendu en premier lieu la NASA. Il fonctionne selon autant de dimensions que son miroir comporte de facettes, toutes repositionnées indépendamment les unes des autres, autant que de besoin en fonction des « cibles ». Soit autant de dimensions que de jeux possibles. Il complète, combien au-delà, Hubble, élargissant les gammes du visible.

L’analyse-synthèse des premières observations met d’entrée de jeu en évidence un essentiel premier, déterminant : l’univers, cet univers de notre système de perception, n’a pas de frontières, de limites; il est infini.

Soit pas de commencement ni de fin ! Ce qui est, la réalité, l’est à l’infini. Depuis l’époque de Einstein , nous savons que infinité des espaces donne simultanément infinité des temps.

Ainsi la Terre, au sein de son système solaire lui-même au sein de cette galaxie, se trouve au centre de nulle part. Il ne nous reste qu’à nous considérer comme référence de repérage à partir de nous-mêmes pour nous orienter.

Extrapolons, aux côtés de notre univers « mentalisé » tel que nous l’impose l’actuelle communauté scientifique (qui n’est toujours pas entièrement acquise au « multivers » des astrophysiciens), … extrapolons donc aux dimensions de Connaissance des autres univers des consciences plus ouvertes.
Nous sommes en droit de projeter aussi cette mise en évidence de l’infini de la réalité de ces infinis, dans leurs multiplicités.
Nous en sommes en droit :
– de part cette autre multiplicité, tant de fois constatée (« constatée » est préférable à « vérifiée »), de nos états de conscience par des milles de milliards d’individus.
– du constat historique que toutes découvertes ouvrent systématiquement à la multiplication des questions et énigmes nouvelles à résoudre … un jour.
– que, par exemple, les chercheurs en biologie russes (et leurs proches d’ailleurs) viennent d’ouvrir les avancées sur le génome aux ‘mondes du double ».
– …
– que l’on se trouve ainsi de plus en plus en cohérence avec les plus audacieuses avancées en mathématiques.

Dans cette même période de 2022, des physiciens du CERN ont mesuré la durée de vie du boson de Higgs, l’une des particules élémentaires, composant un champ (les champs ?) qui tapissent uniformément tout le cosmos. Elle serait, à ce niveau des travaux, de 210 yoctosecondes, de l’ordre de un point décimal suivi de 22 zéros, avec une incertitude de (+2,3/-0,9)X 10par -22secondes ! Nous tendons là aussi vers les infinis en matière de durée.

Il est remarquable que les avancées dans les infiniment grands ne se réalisent que par les progrès dans les infiniment petits. Les plus amples phénomènes n’étant physiquement concrétisés qu’aux niveaux les plus infimes. Toutes réactions et interactions physico-chimiques résultent de l’alchimie des différents paliers d’effets de masses (dont le phénomène par exemple des réactions en chaîne), mais la matérialisation se passe bien au niveau élémentaire. Puis leurs masses jouent.
On me pardonnera de pointer une fois de plus le parallèle-cousinage avec ce qui se passe aux plans des matières les plus subtiles, … par exemple dans les pratiques de magie fonction des degrés de netteté et d’intensité de l’intention.

Reste que, si les humains continuent d’éclairer les comments des processus, ils continuent de ne pas saisir le cœur des « pourquois » cela se passe ainsi. Même la petite minorité aux qualités de conscience les plus « riches », que plusieurs cultures qualifient « d’éclairés », restent dans l’humilité de simplement « constater ». Celles et ceux-là semblent être d’ailleurs bien souvent « hors normes ». Nombres d’analyses ou billets sur un Einstein & Co sont dans ce sens.

Par contre, la mise en évidence, désormais constatée-validée, de l’infini des infinis, … signifie l’effondrement des fondements de tous les modèles appuyés sur des logiques strictement fermées, sur des dogmes, des restrictions non (ou mal) fondées, les intolérances de pensées aux connaissances et concepts des « autruis » … ce qui n’interdit pas les choix éthiques, philosophiques, socioéconomiques, mais alors à assumer comme tels.

Une équipe du CNRS, sous la direction de Ursula Bassler, vient de publier en octobre l’excellent ouvrage « Étonnants infinis » ; outre le bilan actualisé, ce bel ouvrage annonce en physique et astrophysique ce que l’on cherche. Se préparer à penser déjà au-delà.

Les résistances prendront du temps avant d’être dépassées, comme trop souvent. En effet, tous les fondements éducatifs sont à refondre, toutes les dialectiques philosophiques sont à reconfigurer. Tous les systèmes d’organisation et de pouvoirs (le pouvoir est dans l’organisation) vont être bouleversés, révolutionnés par vagues de déploiement des infinis.
À nos mini-micros plans spécifiques de cette petite planète, cette nouvelle percée est appelée à être un axe premier structurant de l’actuelle mutation de civilisation(s).

Pouvons-nous en espérer des libérations peut-être plus « saines » des imaginations, … peut-être ?

Ce qui ressort là est en cohérence avec les non-conclusions de l’essai « Ombres individuelles et collectives » (publié à cet automne 2022 sur le blog « arcencielxcristal.com »), soit sur le chemin de la dilution au sein de « l’Énergie Infinie ». Les univers infinis sont finalement autrement pertinents que l’incompréhension de soi-disant univers finis, … car quel sens alors aux supposés vides au-delà ?
En fonction de quoi, goutons de trouver, pour toute personne donnée, en cette période sombre qui a perdu les sens « d’avant », de vivre sa vie le plus possible selon sa propre essence, sa propre nature de fond, le plus en vrai self possible, … parmi les trilliards d’autres qui, ici et en d’autres systèmes, tissent ensemble la réalité globale.
En l’occurrence, ce qui vaut ou pourrait valoir pour chaque être vaut pour tous les groupes, qu’elle qu’en soit leur taille.

Irréalistes ? … mais voir un sens pertinent auquel avoir confiance n’est-il pas ce à quoi aspirent tant de jeunes qui ne peuvent adhérer aux doxas actuelles.

N’apparait-il pas légitime alors de pousser toujours plus loin, le plus possible, les capacités des états de conscience de tous vivants, … partant d’en prioriser investissements et moyens ? Que cette attitude partagée, reconnue et actée facilite les améliorations contribuant au bien commun, quelque soient les talents et mérites de chacun, si divers, relèvera d’un choix éthique.

Ce billet est un cadeau de Jul, le temps de l’année, toujours renouvelé, où de part les cycles des astres les lumières recommencent une fois de plus de l’emporter sur les ombres, et où dans nos anciennes traditions toutes et tous dansaient autour du feu.

Michel André Vallée, semaines 51 et 52 de 2022

IL Y A TROP DE POURRI DANS LE ROYAUME D’OCCIDENT

Bien entendu ce titre paraphrase « Il y a quelque chose de pourri au royaume de Danemark ». D’autant que le Danemark, et en fait l’ensemble des Pays de la zone Nor (Islande comprise du côté de l’Europe et non du côté américain), devrait être exemplaire à la plupart des autres Pays de l’Europe (celle qui va de l’Atlantique à l’Oural).

Mais entrons dans le sujet.

Lire le dernier livre de John Le Carré (David John Moore Cornwell qui nous a quitté en 2020), « L’espion qui aimait les livres », dont la relecture et la publication récente post-mortem a été prise en charge par son fils Nick Cornwell, au Seuil en langue française. Un chef d’œuvre, une fois de plus significatif de notre temps.

Chacun sait que, après des Joseph Conrad puis quelques autres en langue anglaise, et des Gilles Perrault complétés au plan technique par des Éric Denécé en langue française, l’œuvre de John Le Carré correspond à un cours complet sur le Renseignement, jusqu’à ce que les hommes soient partiellement mis de côté par le numérique, … mais il paraît que les humains (les femmes et les hommes) s’avèrent en fait quand même irremplaçables en la matière.

Dans cet ultime roman, ce grand écrivain qui utilisait cet art pour faire savoir hors censure (hormis la sienne propre) ce qu’il autrement n’aurait pas été possible de pointer (par exemple les « actes » de groupes pharmaceutiques), … nous passe en fait un message géopolitique, en même temps qu’une alerte sur l’état de dégradation (et d’abandon type « pour demain le déluge ») d’une partie de nos « élites ».

Le message géopolitique : l’état d’imprégnation, par une partie de ce que l’on appelle de nos jours Occident (car le Japon et la Nouvelle-Zélande n’en semblent pas concernés, l’Australie je ne sais pas), par la « modernité» (car l’esclavagisme en Afrique remonte à bien avant la « Traite » par les européens et américains) de l’idéologie pro-islamique.
Et ce, en partie (mais en partie seulement) en conséquences de nombre de nos actes effectivement inadmissibles, erreurs stratégiques trop primaires, tant collectives qu’individuelles. Le tout incrusté d’une naïveté qui n’a pas tenu compte des pourtant multiples enseignements de l’histoire (politiques intérieures soi-disant oblige), et de l’actuel bisounourisme bien-pensant au chaud de nos conforts (attention, ils ne sont que temporaires).
L’article publié cette semaine dans Le Figaro par l’ex-dirigeant de la DGSE en valide bien, au moins pour la France sinon l’Europe et au-delà, le caractère prioritaire. Si cet homme, un des plus au fait des réalités en toutes matières, a décidé cette publication ainsi, … c’est que nous avons atteint à l’évidence la limite peut-être encore tout juste gérable , avant irréversibilités, … devant alors payer l’intégralité des surcoûts tant culturels que sociaux et économiques et de sécurités (internes et à l’international).

Dégradation d’une partie de nos élites : les inutiles et dangereuses guéguerres intestines (apparemment orientées politiques) qui polluent nombre de nos structures de direction soi-disantes supérieures, dans ce cadre de la pensée unique soi-disante « mondialisée » (pointée par tant d’auteurs en tant d’endroits y compris le dernier de mes essais publié sur le blog).
Un des traits dominants étant manifestement la perte du sens de nos identités et valeurs, partant des repères collectifs de l’orientation et de l’action. Un exemple si ancien qu’il reste peu de risque à le citer, pris dans les derniers chapitres du livre de Le Carré : la confirmation (si besoin en était) de qui a décidé de l’assassinat du ministre iranien Mossadegh, privant ainsi l’Occident d’un si utile allié « réel » (mais qui réduisait les marges des pétroliers !). Et tant d’autres traits plus récents à qui sait lire.

Mais le royaume (en fait l’Empire) d’Occident, qui le tient en courte ou longue laisse, quel État ?
Et transversal à une partie des castes de cet État (qui a acquis cette position avec les deux guerres mondiales du XXème siècle) et à plusieurs castes alliées de »ceux qui en sont » en Europe, quels marionnettistes des arrivistes actuels qui se croient tenir le pouvoir ?
Ce Pays qui s’est introjecté la « mission » quasi-divine de diriger cette planète, mais ne donne surtout pas l’exemple en faisant tout assurer et subir durement par d’autres hors de son territoire.

Le temps des exécutions massives par drones est à la fois venu, mais « trop tard », car, si les failles et fractures se multiplient chez nous au point que s’en est devenu insupportable (trop) aux populations d’Europe, les fractures sont encore plus visibles à toutes et tous là-bas.
Le constat qu’il s’en manifeste (au propre et au figuré) aussi en Iran, en Chine, en Russie, en Afriques … bienvenues mais qui ne vont pas empêcher la chute de notre si triste château de cartes.

Il y a trop de pourri dans le royaume d’Occident. Cela ne peut durer certes, mais nous paierons tous, soit une double peine (l’effort des investissements dans l’erreur, puis le surcoût des réparations), au moral et culturel, au social, à l’économique, en santé …

Hauts les cœurs !

Michel André Vallée 11 décembre 2022, peu avant Noël.

Ce que sont nos OMBRES, ce qui les détermine. Quoi faire les connaissant mieux ?

Avec ce quatrième essai, nous tentons de faire émerger un peu plus une partie de l’iceberg. Dés 2013, avec l’essai Multivert (préparé au fil des dix années précédentes), nous avons accompagné (peut-être complété) d’autres auteurs dans la mise en évidence que nous étions déjà entrés dans une mutation de l’actuelle civilisation. Entre 2013 et 2020, sont identifiés des « Passages » dans l’intrication de divers espaces-temps, puis est dégagée une perspective de « Comment » jouer notre rôle dans les dynamiques d’évolution en cours.

« Ombres individuelles et collectives » se base sur une tentative d’identification et objectivation du maximum de natures et formes de nos ombres, même celles qui se cachent derrière ce que nous considérons « lumières », pour aller plus loin dans les capacités d’AGIR. Nous aurons amené notre constat d’être créateurs, dans le pire comme dans le meilleur. Il aura été nécessaire et utile de mettre en surface ce qui est en creux.

La bibliographie, riche de plus de 250 unités, y est plus destinée à orienter où chercher des informations qu’à « faire référence ». Pour limiter le texte à de l’ordre de 200 pages, style sur le mode « oral écrit » (sauf les nombreuses citations) voire « bullet style » (comme on dit en langage européen), donc ne pas s’attendre à l’écriture académique du premier essai Multivert.

L’introduction (pages 2 à 7) rappelle l’objectif de pondérer, dépasser, la crise de sens au cœur de ce qui se passe, en élargissant notre conscience des ombres. La première partie (pages 8 à 38) dresse un tableau de la diversité des champs des ombres, dont une sélection de cas emblématiques connus. En seconde partie (pages 39 à 163) analyse des dynamiques, derrière l’apparence d’un déroulé à la Prévert. Chemin risqué de haute montagne où toutes les violences sont centrales, … bien entendu en ne se laissant pas aller à l’effet spectacle.
Enfin, (pages 164 à 206), « Vers quoi aller » de la vertu première de l’objectivation (avec ses relativités) aux fenêtres de tir de l’espoir. Non-conclusion dans l’objectif global.

Dernière phrase : «  L’entrée dans le prochain paradigme de civilisation ne peut être que révolutionnaire ».

Michel André Vallée
20 novembre 2022, quand l’écriture a été réalisée de la publication de « Pourquoi? » à juin 2022.

« ILS » SE MOQUENT DE NOUS À TOUT PROPOS

Hier samedi 15 octobre sur ARTE, en seconde partie de soirée, film de re-information dans l’objet de faire le point sur ce que « l’on doit » penser de l’I.A. (Intelligence Artificielle). Succession de présentation de robots « dialoguant » avec des responsables politiques, des savants et chercheurs connus, devant l’ONU, etc, et interview de plusieurs experts « men on the spot ». Tonalité générale : les ordinateurs « géants » et robots connectés composant l’actuelle I.A., certes nous rendent d’immenses services par leurs capacités de calculs, et nous permettront d’affiner et surtout stabiliser nos capacités de plus en plus à l’avenir, par exemple dans le médical (bien voyons on n’y parle pas du militaire), mais rassurez-vous bonnes gens, si l’I.A. est capable de déceler les émotions elle n’en a pas (partant reste fiable), elle est incapable d’aller au-delà des objectifs programmés, et nous humains continuons d’en maîtriser les développements !
À aucun moment ne sont évoquées les victoires sans appel des I.A. sur les meilleurs joueurs d’échecs et de GO, ni que ces toutes récentes années, les I.A. ont justement commencé de s’auto-développer entre elles. Ben vi, par les réseaux internet, nous apprenons quand même bien des choses, sans même les demander ou chercher. C’est d’ailleurs pourquoi certains Pays bloquent internet sur certains thèmes, … par exemple actuellement en Iran (à propos de cette Révolution en cours le silence de plusieurs Pays arabes alentours est assourdissant).

Quel est le sens d’une telle émission sur les I.A., à ce jour, sur une chaîne réputée aussi sérieuse qu’ARTE ?

Pas possible d’imaginer un « complot » de la caste des Deep Power (grands financiers, pétroliers, militaro-industriels, pharmaceutique & al), concurrents entre eux et qui n’ont que faire de notre état d’esprit collectif. Hypothèse donc qu’il y a autre chose, d’autres enjeux pour d’autres acteurs.
Ou se contenter d’un groupe de producteurs et cinéastes qui demeurent aveugles ?

Michel André Vallée 16 octobre 2022

relire, entre autres :
« I.A., la plus grande mutation de l’histoire », Kai-Fu Lee, Les Arènes, 2019.

  • « Le Successeur de pierre », Jean-Michel Truong, Denoêl, 1999.

L’INCOMPRÉHENSIBLE DÉNI DES CONNAISSANCES

Dans la même période où nous traversons une mutation de civilisation, nous réalisons des avancées spectaculaires de nos connaissances tant en astrophysique qu’en biologie, qu’en technologies ainsi que dans la plupart des disciplines …. des manifestations des trous noirs et l’hypothèse qu’ils renferment d’autres mondes, à la pré-industrialisation des moteurs à hydrogène, en passant par de nouveaux paliers dans les ramifications de nos états de conscience, et tant d’autres …

MAIS, notre genre humain continue majoritairement souvent (et sur des sujets clés) d’agir en déni de l’état de ces connaissances.

Un exemple macroscopique, avec le vivant sue cette planète. Nous autres du vivant, humains compris, avons besoin de l’énergie, de la chaleur, de la lumière, émises par la gigantesque (à notre échelle) étoile qu’est le Soleil , … ainsi que, pour assurer les cycles de vie, des équilibres saisonniers dépendant du parcours spécifique de la Terre autour de ce Soleil, ET aussi, parmi les équilibres dynamiques sidéraux des multiples autres corps célestes, … ce des millions de fois depuis des lustres. Lequel système solaire régule en permanence sa situation dynamique parmi des milliards d’autres systèmes.
Ce vivant est naturellement fragile, depuis toujours, comme dorénavant tant d’observateurs (sachants ou gens « ordinaires ») et d’Instituts (dans la majorité des Pays partant baignant dans des cultures diverses), ne cessent de le démontrer depuis au moins le milieu du XXème siècle,
Plusieurs des ex-extinctions sont maintenant identifiées. Le fait anthropocène est passé de l’état de proposition d’hypothèse à certitude scientifique, et seuls une partie des courants de pensée socio-économique le dénient encore.
Cette immensité infinie de réalité cosmique, une telle complexité loin d’être totalement décryptée mais qui tient depuis bien avant que le vivant ne se développe sur cette planète … pour voir que la majorité de nos « dirigeants » (pourtant suffisamment informés) et une majorité relative des populations, choisissent de « passer le temps » comme si tout allait continuer « d’aller bien », partant entrainent tout le vivant dans les pratiques contraires à tout ce que pourtant nous savons !
Les minorités, individus et Institutions, qui s’évertuent à alerter ne sont pas écoutés, sauf à la marge pour faire joli, à la limite du politiquement correct. Ou sont discriminés, voire exécutés.

Un exemple qui touche individus et collectifs au quotidien, avec les politiques de santé face aux vagues de COVID. Depuis la fin du XIXème, avec les travaux de Koch et Pasteur, nous connaissons les effets des vaccins et en avons les pratiques, avec les réserves quand aux efficacités relatives et effets secondaires et les conditions d’expérimentations préalables et d’utilisations. Nous avons depuis des décennies expérimentés et traversés plusieurs épidémies de virus, et disposons des centres et compétences de leurs manipulations. Ce champ relève effectivement de la santé publique et de la coordination internationale, partant du respect des évolutions de connaissances en ces matières.
Or, dans les politiques de santé mis en œuvre dans nombre de Pays, pour faire face au développement puis variants de la pandémie COVID, avec maintenant en octobre 2022 quasiment deux ans d’expériences et d’observations, force est de constater : que les démarches de confinement n’ont pas été efficaces (ils n’empêchent pas la résurgence de vagues de variants) et ont entrainé des coûts socio-culturels et économiques considérables (ainsi en Chine) ; que les vaccins confectionnés en urgence n’ont pas passés les épreuves d’expérimentations indispensables, partant que les vaccins à ARNm entrainent des effets secondaires invalidants voire mortels pour des populations croissantes avec le temps (statistiques publiques comme privées de sources variées de presque tous les Pays permettant analyses et synthèses contradictoires) ; que les politiques de santé menées par les divers Pays sont divergentes, souvent dans le désordre parfois même « au doigt mouillé » et sans coordination scientifique reconnue par l’ensemble de la communauté scientifique.


Et pourtant, dés le début, la communauté scientifique et les Agences de santé disposaient de traitements longuement connus et validés, permettant de faire face aisément à moindres coûts (évitant d’enfoncer plus les déficits publics). Mais « on » a préféré, tant au plan de plusieurs gouvernements qu’à celui des « masses » manipulées par les systèmes d’information de masse, diaboliser les meilleurs experts et praticiens, allant jusqu’au disciplinaire. « Le premier qui dit la vérité …… ».
Cependant, concernant cet exemple « au quotidien », aux USA la guerre entre clans pour et contre fait rage et risque d’emporter les responsables actuels de la politique fédérale de santé, la Chine qui a opté pour le confinement radical systématique ne s’en sort pas, la Suède qui a suivi l’état des connaissances et pratiqué l’immunité collective complété par la responsabilité sur les gestes de précaution maîtrise les vagues COVID, le Danemark et l’Autriche et même Israël ont fait marche arrière-toute, l’Inde nous donne l’exemple de l’efficacité d’autres médecines,… etc.

L’objet n’est pas dans ce billet d’ajouter à « théorie du complot » contre « théorie du complot » inverse, … mais de rester atterré par la mise de côté, en dépit de toute évidence, des connaissances que pourtant nous maitrisons ?

Bien entendu, nous sommes nombreux, du fait de nos multiples observations, expériences, travaux, à apporter des explications à ce phénomène récurrent de déni des connaissances, de tous temps et en tous lieux. Ces explications remontent tant aux savoirs et mythologies anciennes qu’aux dernières avancées en psychosociologie et neurosciences (entre autres disciplines).

MAIS QUAND MÊME, en conscience, en éthique, individuelles et collectives, sur le fond, en soi,… un tel déni, les humains disposant en permanence (presque tous aujourd’hui avec les moyens actuels de communication) des savoirs utiles et nécessaires, … et malgré les pressions des puissances des pétroliers, du militaro-industriel, des pharmaceutiques, …QUE LES HUMAINS SE PERMETTENT UN TEL DÉNI RESTE INCOMPRÉHENSIBLE.

Michel André Vallée 13 octobre 2022

SENS CONTRE IMPERMANENCE D’UNE NATION :EXEMPLE, OU CAS, DE LA CATALOGNE

« Quel Pays peut être indépendant ? … titre le Monde diplomatique en août 2022 page 9, article de Jean-Arnault Dérens. Les cas (dans l’ordre d’apparition dans l’article) du Kosovo, de la Catalogne, du Donetsk et du Loubansk, de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, de la Crimée, du Sahara occidental, de Gibraltar, de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française, de la Tchécoslovaquie, de la Yougoslavie, de l’Érythrée, du Timor-Leste, du Soudan du Sud, sont évoqués. Bien entendu, tous les autres cas (nous pensons à l’Écosse, au Québec …), si nombreux, pourraient l’être mais, ce qui importe là derrière les dialectiques des cas développés dans l’article, ç’est le point d’interrogation. Si une réponse était concevable (doutons-en), sur quel registre ?

La Charte des Nations-unies (unies ?) repose sur deux principes contradictoires en regard de la réalité des « terrains » : celui de la souveraineté des États et de leur intégrité territoriale d’une part, celui du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes d’autre part ! De plus, la Charte prévoit la catégorie spécifique des « territoires sous tutelle et territoires non autonomes » (dix-sept actuellement dont le Sahara occidental, Gibraltar et la Nouvelle-Calédonie …).
Dans la réalité, les cartes continuent sans cesse d’être rebattues tant en Europe (qui comme chacun sait va de l’Atlantique à l’Oural) qu’en Afrique et en Asie et Indonésie. Les avenirs sont incertains, tant en principe que par les faits. La vie n’est jamais figée, toujours évolutive d’un instant au suivant. L’impermanence est un des traits ontologique ( du point de vue de l’être en tant que soi), essentiel, en toutes choses, du plus petit au plus grand, du battement des ailes d’un papillon aux plus étendus et puissants des États.

En décembre 1991, la commission internationale pour la paix, présidée par Robert Badinter, a posé le principe qu’en Yougoslavie, seules les anciennes républiques fédérales pouvaient « prétendre » à l’indépendance, mais pas les entités de « rang » inférieurs (régions, provinces, territoires autonomes). Très vite, la réalité a balayé cela, par exemple avec le cas du Kosovo, imposé par l’OTAN ; mais le cas Kosovo a été validé côté Occident par « la violente répression menée pat le pouvoir Serbe !? Ainsi, là comme en tant d’autres lieux, l’usage de la force (bombardements de l’OTAN) a fondé le droit. Les cas comparables sont multiples ; chacun en connaît plusieurs.
Concernant le Kosovo, nombreux sont celles et ceux qui savent que l’État espagnol ne l’a pas reconnu, pour éviter de se trouver contraint du parallèle avec la Catalogne. Trait mineur « piquant » : quand le Monténégro a arraché son indépendance en 2006, la proclamation à Cetinje s’est faite avec une forêt de drapeaux catalans, les indépendantistes catalans ayant apporté leur soutien à une sécession démocratique et pacifique (mais au sortir de quelle guerre civile en Yougoslavie) ! Tant mieux pour les monténégrins, pour qui l’un des principes fondamentaux de l’ONU a fonctionné, l’UE se voyant obligée de s’incliner (55,4 % de oui par une participation de 86,5 %), quand le referendum de l’1-O a donné certes 90 % de oui mais par seulement 42 % des inscrits.

Mais est-il correct de comparer des cas aussi différents que le Kosovo et la Catalogne ? Évidemment non, quand les réalités historiques, culturelles, socio-économiques,…, géographiques, n’ont rien de comparables. Au plan géopolitique, la majorité des Pays d’Afrique, d’Asie et d’Amériques latines, ainsi que cinq Pays européens, ne reconnaissent pas le Kosovo. Regardant bien plus loin sur cette planète, comparer la Catalogne au Tibet ou au Xinjiang serait-il même pensable ? Que l’on s’abstienne de sourire sur ce trait car, si les véritables détenteurs du juridictionnel suprême en Espagne se trouvaient toujours dans un contexte européen dominé par Hitler et Mussolini, et si la « neutralité » de l’Espagne d’alors n’arrangeait pas les « équilibres » voulus par les USA, qu’en serait-il ? Les traitements des leaders indépendantistes et les persécutions (car elles le sont) poursuivies systématiquement sur plus de 5000 personnes correspondent bien au maximum que le juridictionnel espagnol actuel peut se permettre. S’il pouvait aller plus loin, ce serait fait. Que la Slovénie, la Belgique (pas la CE à Bruxelles), le Danemark, le Québec, l’Écosse, la Suisse, la Finlande, plusieurs Lands allemands, l’ONU à au moins deux reprises dont ces tout derniers jours … dénoncent voire condamnent cet état de fait, … s’en fouten.
IMPERMANENCE.

Quel Pays peut être indépendant ? Si pour d’autres cas cités, la question puisse être fondée, comment la poser pour l’aspiration à l’indépendance de la Catalogne, clairement exprimée par la moitié de sa population ? Car enfin, L’histoire de la Catalogne en tant que Nation connue et reconnue tant elle-même sur place que dans toute l’Europe remonte au XIIème siècle. L’État sous forme de royaume et de Generalitat, la bannière, une culture spécifique connue et reconnue sont partie de l’histoire de l’Europe. La langue structurée comme langue à part entière tout autant que les autres langues internationales, porte depuis des siècles une philosophie propre et une riche littérature. Son économie est mondialement respectée depuis des lustres, et le demeure malgré les exorbitantes ponctions fiscales et le brimage des investissements orchestrés par l’Espagne, à preuve la qualité des investissements de l’étranger. Tant à souligner encore, mieux présenté qu’ici par tant d’auteurs de qualité experts en leurs domaines !

Nous n’insisterons pas ici sur les attitudes, les jeux de palais d’une soi-disante élite, d’une partie de la classe politique catalane depuis l’1-O, quand l’essentiel de la population reste consciente et attachée à tout ce que ci-dessus. De grands éditorialistes, tel un Vicent Partal de Vilaweb le font de façon impeccable, travaillent tant le détail significatif que le regard géopolitique à un niveau méta, l’un ou l’autre toujours correctement instruits. Par contre presque toujours en catalan, ce qui continue de poser problème de connaissance et de compréhension « à l’extérieur » ; insister pour s’exprimer exclusivement en catalan se comprend quand on supporte depuis si longtemps l’interdiction puis les tentatives de réduire et éradiquer, … mais demeurer dans le pré carré a toujours été nuisible, sauf à choisir le sacrifice d’honneur du « dernier carré » (mais alors à quel prix). Ce sont les deux pratiques de front qui sont justes (ouverture aux mondes) et efficaces ( pérennité de la présence de sa propre nature).

Donc ce ne sont ni le droit international (la Société des Nations n’a en rien freiné l’arrivée de la seconde guerre mondiale introduite par la guerre d’Espagne), ni les grands principes d’annonces plus ou moins négociatoires, qui comptent vraiment.

Ce qui fait défaut à notre époque, ici comme ailleurs, c’est le SENS non seulement d’un projet mais de toute une Nation parmi les autres Nations. Plus d’assoir le sens sur l’assiette de son RAPPORT DE FORCE..
Nous traversons, au moins en Occident, un temps de délitement des valeurs, des idéologies. Derrière les belles paroles « politiquement correctes », seuls semblent demeurer les rapports de force, crus, cruels, réalistes. Un rapport de force peut exister en plein (puissance militaire effectivement actée avec intensité) ou en creux (détermination collectivement structurée solide du peuple kurde sur ses quatre territoires).
En fait, dans les deux contextes qui viennent d’être cités, le sens existe oh combien derrière le rapport de force posé : la perduration du mythe-volonté d’être le gendarme économique et moral du monde pour les USA, la restauration complète de son statut d’Empire du Milieu pour la Chine, l’évidence intrinsèque et partagée de la communauté d’être et de vivre respecté pour cette réalité par les kurdes (leur reconnaissance a été trahie au moins deux fois au plan international mais ils ne se sont pas laissés noyer dans l’individualisation).

La réponse à « Quel Pays peut-être indépendant ? est là : LE SENS APPUYÉ PAR SON RAPPORT DE FORCE. Et en rien dans le droit international, une fois de plus théorique bafoué par toutes les parties dans l’exemple de l’Ukraine.
Un rapport de force n’est pas théorique, mais une force telle qu’elle amène l’autre, les autres, à se trouver contraint de l’accepter partant agir suffisamment dans le sens souhaité, concrètement et durablement.
Dans le cas d’une Nation, le rapport de force doit exister simultanément sur les principaux domaines qui en font l’identité, ce qui implique de mobiliser en cohérence stratégique et tactique de nombreuses personnes de toutes qualités ; par contre le commandement politique ne peut qu’être homogène. En Suisse, seul Pays capable de mobiliser si nécessaire sa population en 24 heures à cette échelle géographique, un général est élu, pour le temps de la guerre (à la fin de la guerre il reprend un statut « habituel »).
Sens et rapport de force en synergie nécessitent absolument liens opérationnels avec des alliés, solides, à l’extérieur.

Qu’en est-il, au dernier trimestre de 2022, du sens et de son rapport de force, pour le projet indépendance de la Catalogne ?

Le sens ? Il reste partagé par plus d’une bonne moitié de la population dorénavant (récents sondages), et ce malgré les persécutions actées pour être démotivantes. Cependant ici comme dans tout le monde « occidental », l’individualisation, plus grande victoire actuelle de la pensée unique néolibérale mondialisée, impacte. L’intégralité des populations « occidentales » sont affaiblies. Par contre, si les temps faciles génèrent des hommes faibles, les temps durs génèrent des hommes forts.
La dureté même d’aujourd’hui, dans le contexte de la Catalogne encore traitée en colonie par l’Espagne, paradoxalement ouvre en soi de l’espoir, mais … à la condition de retrouver des porteurs, des leaders, crédibles, au sens.

L’autorité reconnue est à re-construire, non pas à re-installer avec la même caste, mais à créer de nouveau. Et ce sans peur, sans craindre le conflit et ses âpretés, ses épreuves, qui malheureusement peuvent aller jusqu’au prix du sang. La non-violence pratiquée droit dans ses bottes (derrière l’apparence populaire pacifique du symbole du rouet) par un Gandhi n’y a pas échappée.

Une négociation n’a de pertinence qu’au terme de démonstrations de rapport de force qui modifient les cartes, tant celles du minimum envisageable durablement que celles du maximum souhaitable à l’idéal (lequel ne se réalise jamais). Ployés sous les bombes, les vietnamiens ont dignement négocié la forme de la table avant de s’attabler aux contenus.
La « résistance active », c’est le minimum qui permette de retisser lien dans la durée de re-construction du rapport de force nécessaire.

Alors, comme le demande Vicent Partal : que veut le peuple ? Foin de toutes autres tergiversations.

Pendant ce temps, encouragements à celles et ceux qui entretiennent la culture partagée, traditionnelle comme renouvelée.

Ce qui est vu là pour l’exemple Catalogne tient évidemment pour de nombreux autres cas.

Michel André Vallée 1er septembre 2022

Hormis le traditionnel trimillénaire « L’art de la guerre » de SUN TZU chez Flammarion (1972 et 2017), quelques références récentes :
Sun Tzu ou l’art de gagner des batailles, Bevin Alexander, Éditions Tallandier, 2017.
La Catalogne et l’Espagne les clefs du confliit, Ss la direction de Dominique Petitdemange et Marie-Christine Jené, Balzac éditeur, 2018.
Nou homenatge a Catalunya, Vicent Partal, Pausa, 2018.
Le dernier carré Combattants de l’honneur et soldats perdus de l’Antiquité à nos jours, BUISSON Jean-Christophe & SÉVILLIA Jean, PERRIN, 2021.
Vendre la guerre, Conessa Pierre, Éditions de l’aube, 2022.
Il faut une Révolution Politique, Poétique, Philosophique, BARRAU Aurélien, Éditions ZULMA les apuléennes, 2022.

Un sage : Aurélien Barrau

Une amie vient de me passer un interview d’un astrophysicien français, dont chacun pourra aisément trouver plusieurs interventions sur le net, MAIS pas exclusivement d’astrophysique. Celui-ci, en l’occurrence sur France inter (pourquoi pas ?), est centré sur un thème, sinon le thème majeur de notre temps, soit non pas le climatique, mais globalement l’effondrement du vivant, … qui englobe le thème climatique tout comme le thème surpopulation, … entre autres « urgences » avancées par nos autorités, nos médias …

Aurélien Barrau intervient comme un citoyen du monde, certes très informé car curieux au bout du bout, et mettant en pratique le sens critique global qui devrait être enseigné à tous nos jeunes.

Ce billet pour vous encourager, ami lecteur, à consacrer une demi-heure en vous rendant sur le lien :  » https://youtu.be/94IxSYo5wtM « , car cet homme-là arrive à poser nettement, en si peu de temps, la globalité de la problématique de notre temps, ici et maintenant. Il est rarissime que je me trouve en accord à 100 % avec une position méta de cette qualité, et l’essentiel y est bien mieux exprimé que je ne le pourrais.

Bien entendu, puisque nos autorités diverses sont en retard avec les mesures qui auraient dû être prises depuis les alertes telles celles du club de Rome il y a plus d’un demi-siècle, et que, avec la complicité confortable (pour encore quelques temps) des populations qui se croient privilégiées, le constat global, méta, est bien au-delà de dramatique, les mesures encore envisageables, tant qu’il nous est encore possible, sont radicalement révolutionnaires. Cette fois, TINA (There Is No Alternative) prend du sens, ce qui ici et maintenant manque le plus.

Aurélien Barrau et ses amis se présentent comme ouvreurs de pensée, une pensée du déraillement des actuelles doxa « en vigueur », pensée se déclinant par une refondation radicale de nos valeurs.

Ouvrage avec pour titre  » Il faut une révolution politique, poétique et philosophique » (Éditions Zulma). Certains dressent immédiatement le sourcil en lisant « poétique » ! Et oui, … mais allez écouter comme il l’entend. D’autant que la révolution proposée met de côté les stratégies et pratiques de non-violence, malheureusement certes , mais trop tard, principe de réalité. La reconstruction nécessaire, immédiatement, ne peut être que radicale. Face aux dénis et atermoiements, absurdes en regard de l’état des connaissances, la brutalité est inévitable ; certes douloureuse mais faute de quoi nous continuons tout droits aveugles volontaires dans une extermination massive.

Les avancées en physiques font parties « évidemment » du tableau , notamment la réalités des « multivers », soit la coexistence intriquée de plusieurs univers aux lois d’espace-temps différentes, derrière l’apparence de notre univers, … qui pourrait d’ailleurs être en recomposition en cours quelque part au cœur d’un gigantesque « trou noir ».

Mais en attendant, ici et maintenant, Aurélien Barrau inclut dans la radicalité de la reconstruction une toute nouvelle Constitutionnalité politique. Du concret.

Au travail, hauts les cœurs, et fort l’honneur.

Michel André Vallée 7 juillet 2022

Quand même ravi de trouver là des éléments de réponse au prochain ouvrage, probablement d’ici la fin de cette année 2022, sur le thème « Ombres, individuelles et collectives ». Un peu d’oxygène fait du bien.

OUI, L’1 D’OCTUBRE EST UNE DATE CLEF dans l’histoire de la Catalogne –


Billet à l’occasion de la Diada du 11 septembre 2021. La Diada est la principale journée de l’identité et du souvenir pour les populations des Pays catalans.
Consultons les tout derniers éditoriaux de Vicent Partal, de la newsletter catalane quotidienne VilaWeb. Car ils sont cohérents avec tous les précédents des mois précédents (et des années précédentes en fait).


01/09 > mise en net que non seulement les indépendantistes, mais les catalans en général, « sont l’ennemi historique», vu des castillans conservateurs, cas d’évidence récents à l’appui. Vicent Partal conclue pointant que, si cet état est clair pour le Pape François (quand on sait lire entre les lignes), l’est-il aussi clair pour « nous » (le peuple catalan tant en Espagne qu’à l’extérieur) ?
31/08 > constat par un observateur « américain » présent à une manifestation publique à Barcelone que la capacité à débattre ainsi en public du fond des choses, sans peur, serait unique au monde. Pas peur de créer (là dans le débat public) sur une feuille blanche. Il s’agit d’instituer une Catalogne qui ne soit pas une Espagne en petit !


29/08 > ne pas se laisser leurrer par le piège que le conflit serait interne à la Catalogne et non international entre la Catalogne et l’Espagne, marqué depuis des décennies et siècles dans l’histoire. Vicent Partal rappelle des séries d’assassinats politiques sans appel. On comprend que la perte de la dernière « colonie » serait, aux yeux de l’Espagne conservatrice, pire que toutes les dictatures et guerres civiles passées ! Et ce, même pour le Parti social-démocrate actuellement au pouvoir.
26/08 > le concept de frontière inamovible serait absurde, mais est devenu un tabou dans les idées reçues internationales actuelles. L’histoire de la définition des frontières d’une Pays tient le plus souvent à des enjeux qui n’ont que peu à voir avec les réalités des populations,… et qui aboutissent trop souvent à des incongruités. Incongruités génératrices à terme de conflits. Légitime de reconsidérer les frontières en fonction des réalités historiques, culturelles et socio-économiques des peuples concernés.


24/08 > rappel du principe de base en démocratie de la séparation des pouvoirs dans un Pays (si le choix du peuple est effectivement la démocratie, « le moins pire des systèmes » selon Winston Churchill). Rappel de la réalité dramatique de confusion des pouvoirs dans le cas de l’Espagne (ce sur quoi l’actuelle UE se contente d’admonestations). Compte tenu de la réalité du « fait » espagnol, un fonctionnement correct du judiciaire impliquerait donc un État de Catalogne indépendant (comme pour tant d’autres dimensions de gouvernance). Bien entendu, une phase de Constituante est, donc sera, nécessaire, sur ce champ fondamental aussi ; … entre autres y sera posée la question de l’élection ou non et comment des juges.
23/08 > à partir de propos tenu à L’Universitat Catalana d’Estiu de Prada, et ailleurs, se pose la question, essentiellement grave du sens et de la pertinence de la stratégie d’unilatéralité (soit la mise en action de fait de l’indépendance par la population et ses corps constitués, après des décennies d’offres de négociation dans la non-violence sans résultat autre que la politique systématique judiciarisée d’élimination menée depuis l’1 d’octobre 2017).


Et là arrêtons de remonter les excellents éditoriaux quotidiens de VilaWeb, que chacun peut retrouvée facilement (mais en langue catalane). Car, après les questions clés de la réalité de la confrontation à l’Espagne, de la dimension non uniquement interne mais d’abord internationale de cet état des choses (clairement développé dans l’ouvrage en français d’un collectif d’auteur « La Catalogne et l’Espagne Les clefs du conflit »), de la fausse inamovibilité des frontières, de la séparation des pouvoirs, … ce trait évoqué effectivement à l’UCE de cette année 2021, mais objet de débats et « jeux » désolants voire inattendus chez certains depuis des mois (allusion aux tractations de palais d’une partie des leaders de deux des Partis indépendantistes), est bien, concernant l’actualité du Mouvement Catalogne, le doute semé sur l’unilatéralité.

Dans l’environnement catalan qui m’a accueilli depuis maintenant six ans ici en Catalunya Nord, quelques-uns s’en réjouissent ( « tout va bien « ), mais d’autres n’y comprennent rien. Car pour toutes et tous celles et ceux engagés dans ce Mouvement depuis au moins le début de ce siècle, qui ont pris la peine d’étudier l’histoire ancienne comme récente, la réalité du fait castillan est évidente. Il reste pourtant utile au bien commun d’encore et encore l’expliciter. Par ailleurs si une des principales erreurs de 2017 a certes été de mésestimer les postures et attitudes de l’UE, c’est là un enseignement à intégrer sans devoir altérer le Mouvement, celui de plus de la moitié d’un peuple debout malgré les exactions, devenu exemplaire aux yeux de tant d’autres, en Europe et au-delà. Ailleurs au sein de cette UE les regards évoluent en plusieurs Pays au constat de ses égarements et insuffisances. Il en résulte, au plan statégique, que « toute négociation entre la Catalogne et l’État espagnol est, en l’état, inenvisageable, techniquement tout autant que moralement. Même si, la culture catalane étant traditionnellement conciliante, Ramon Llull n’a-t-il pas écrit au XIIIème siècle « Livre de l’Ami et de l’Aimé », l’intérêt marqué pour la lutte non-violente y est en quelque sorte naturel. Mais nous traversons une période où les stratégies non-violentes ont presque partout faillies à moyen et long terme (ainsi Gandhi a-t-il été assassiné et le KKK « tourne » toujours au Sud des États-Unis). C’est toute une transmutation des « ennemis » qui est nécessaire (principe de réalité), ce qui demande du temps.


Aussi abstenons-nous d’évoquer les engagements qui, avec l’expérience de négociations et conflits (mais ailleurs en Europe), peuvent paraître adéquats. Car, comme l’a expliqué un ami catalan de souche d’ici qui connaît bien l’histoire et les coutumes et les enjeux, « si nous faisions cela, nous perdrions la Generalitat ».
Le mieux est probablement de reprendre les deux derniers paragraphes de l’éditorial de Vicent Partel du 23 Août « l’indépendantisme kidman. Oui, le 1er octobre a été un jour clef.


Michel André Vallée 3 septembre 2021, corrigé le 25.


NB : ne dénier en rien qu’il est de très belles réalités en Espagne, en poésie, en musique … des contrées et villes splendides. Federico Garcia Lorca a été exécuté en Andalousie, par une caste, pas par le peuple espagnol.

SER LLIURE

Premiers jours de juin 2022, trois éditoriaux de Vicent Partal marquent un terme à quatre ans et demi de persécutions en Catalogne « espagnole », et ouvrent un nouveau temps long pour le mouvement d’Indépendance de cette Nation-Région d’Europe.
Rappel que Vicent Partal anime et dirige l’excellent journal internet VilaWeb, en catalan bien entendu, de dimension internationale, et en est le premier éditorialiste. VilaWeb est explicitement engagé dans la cause de l’Indépendance de la Catalogne, Sud et Nord, et depuis ses débuts assure un travail sans faille d’objectivation, tant sur les événements et faits des Paisos Catalans, au Sud comme au Nord, que sur tous les aspects socio-économiques et culturels des choses de la vie qui peuvent être éclairants (en rapport avec la vie de la Catalogne) en regard de l’Espagne, de l’Europe, de ce Monde. Toujours en appuyant l’objectivation sur une argumentation précise et claire, enrichie d’une réflexion de fond à la portée de tous.

Dans ces trois éditoriaux successifs « I perque no » N° I, II, et III, au terme de « quatre anys d’infern » ( depuis octobre 2017) Vicent achève d’expliciter l’analyse de la dégradation progressive des »grands » Partis indépendantistes depuis le départ du Président Quim Torra, leurs mouvements de palais et collaborations de plus en plus nettes à plusieurs titres avec le gouvernement social-démocrate espagnol.
Pendant ces quatre ans et demi, après les plus de 1000 bléssés du fait des actes de la Guardia Civil espagnole l’1 d’Octubre, plus de 5000 catalans ont été poursuivis par la justice et le fisc espagnols sans fondements, par une tactique de judiciarisation et une rigueur hors de mesure, des peines absurdes disproportionnées, … et le cauchemard continue.
Les prises de position claires de plusieurs autres Pays européens, de l’ONU et plusieurs autres instances internationales, de multiples personnalités et experts d’orientations très diverses, pour dénoncer les violations des droits de l’homme et des peuples à décider d’eux-mêmes (nous sommes en Europe quand même), … rien n’y a fait. Dans un déni et un dédain fascinants, les instances et clans conservateurs réactionnaires castillans poussent ce qu’il a fallu finalement accepter de voir comme une guerre, jusqu’au bout. Il est donc devenu net que, là où l’Espagne en reconnaissant de bonne grâce la volonté d’indépendance de la majorité exprimée des catalans, aurait pu renforcer son meilleur allié, la réaction néo-franquiste espagnole ( car plusieurs Régions d’Espagne sont impliquées) est « l’ennemi ». La fracture, comme tant d’autres en cette période sur cette planète, sera longue à se cautériser. Si elle peut se cautériser un jour, car le conflit remonte loin dans l’histoire.
Lire, outre les nombreux ouvrages en catalan tels « Nou homenatge a Catalunya » de Vicent Partal, l’excellent ouvrage en français « La Catalogne et l’Espagne Les clés du conflit » sous la direction de Dominique Petitdemange et Marie-Christine Jené.

Tout cela est connu ; les sources, multiples, sont disponibles aisément.

Ce que propose, en cohérence avec le repositionnement des grandes sociétés civiles catalanes, Vicent dans les trois « I perque no », c’est bien d’enregistrer-accepter-introjecter l’état « abimé » du mouvement de l’Indépendance, de ne plus tenir compte des soi-disant grands Partis indépendantistes, de se fier et fonder de nouveau sur le peuple, par le peuple, pour le peuple. Partant, de reconstruire une démarche et une stratégie nouvelle, éclairée, adaptée, véritablement démocratique, engagée. Soit de comprendre, vouloir et agir de nouveau selon le temps long. Car, sociologiquement et culturellement, les signes de l’engagement observables de toutes parts parmi les catalans ne manquent pas. Les alliés et appuis à l’étranger sont nombreux, dans de nombreux Pays et instances, dynamiques.

Oui, le mouvement indépendantiste n’était pas suffisamment préparé autant que ses animateurs le pensaient et prétendaient juste avant le 1er octobre 2017, tel que nous avions pu l’entendre aux plénières de l’Universitat Catalana d’Estiu à Prades l’été 2017. Dans l’illusion des postures supposées a priori des autorités de l’UE, où seule la Cour de Justice se comporte correctement, quand la CE s’est systématiquement mise la tête sous le sable, et a choisie comme Ministre des Affaires Étrangère un social-démocrate espagnol fade qui s’est laissé humilier à Moscou. Dans l’incapacité d’occuper le territoire dont les frontières, et de tenir tête frontalement (à l’époque les Mossos d’Esquadra n’étaient pas récupérés par les autorité espagnoles comme depuis). Dans l’incapacité d’annoncer au Monde un programme fort porté par un gouvernement homogène, occupant ainsi le terrain politique, et obligeant l’Europe à se poser.

Dans l’immédiat, au vu de l’attaque systématique néo-franquiste récente sur le programme éducatif d’immersion linguistique, on comprends encore plus à quel point la promotion (au-delà de défense) de la langue catalane est primordiale. C’est évidemment une démarche de temps long.

Si je peux me permettre, je terminerai ce billet en mettant en doute, stratégiquement et tactiquement, le choix de la non-violence. La référence, dans les formations à la non-violence, de l’acte de cette jeune femme « de couleur », qui a refusé de laisser sa place dans un bus d’un État du Sud des USA (largement présenté sur ARTE), tente de prouver que cet acte (en fait soigneusement préparé puis valorisé en communication par le « Mouvement Civique ») a permis une avancée significative. Certes les avancées sont là, en regard de l’état des pratiques après-guerre, … mais qu’en est-il aux USA aujourd’hui, autant fracturés que juste avant le guerre de Sécession ? Certes, nous savons que la non-violence est dans les gènes de la société catalane. Mais justement, le fond de violence du paradigme culturel castillan est aussi profondément intriqué, systémique et historique que le fond de violence inter-racial aux USA. TINA (there is no alternative). Puis-je ici me permettre d’évoquer qu’il convient de changer de stratégie ?

Ser lliure veut dire « être libre ». À suivre…

Michel André Vallée 4 juin 2022