En Finlande, n’importe quel citoyen peut trouver facilement sur un fichier internet dédié le revenu annuel et le montant des impôts directs annuels payés par n’importe quel citoyen, … . Le système est crédible, tel que les finlandais font confiance. C’est là une pratique qui pour eux est consubstantielle à la démocratie, et un trait de transparence. En Finlande aussi, personne ne pense un instant à remettre en cause le droit de manifester pour faire connaître au public et aux autorités un avis sur une question estimée importante, … mieux il est au programme des écoles d’entrainer les petits à manifester, aux côtés des grands … sans même penser à redouter quoi que ce soit. Transparence. En Islande, les banquiers qui ont amenés le Pays en difficulté ont été mis en prison ferme, et le gouvernement est alors remplacé par de nouvelles élections, … car tous les enjeux publics sont transparents. Aux Pays-Bas, le referendum d’initiative populaire a été mis en place et utilisé, … puis, comme certains inconvénients ont été soulevés, le Parlement a voté son retrait, … puis actuellement, … une nouvelle démarche « populaire » (au sens complet de populaire, dont politiciens et experts adéquats), engage le processus pour le mettre en place de nouveau, amélioré. Adaptabilité, dans une passion du bien public … « posée ».
Etc…, etc…, etc…, soit des fonctionnements qu’un jeune en éveil attendrait de ce qu’on lui enseigne comme étant la démocratie, une démocratie.
Deux traits au moins à ces constats :le respect, respect des différences de ressources, de conscience, de statuts … mais toujours avec des principes des limites qui s’imposent dans un bien commun partagé
l’adaptabilité dynamique, éclairée, instruite, aux enseignements tirés de l’expérience ; soit le contraire de l’immobilité rigide d’un construit-acquis du type « on a toujours fait comme cela et voilà ».
Nous pouvons continuer sur d’autres trais forts, simples ou complexes, qui « tirent vers le haut ».
Et à notre époque en France, et les autres Pays qui prétendent haut et fort qu’ils sont des démocraties, mais ne le sont plus, ou ne l’ont jamais vraiment été sauf pour de très courtes périodes ?
Ne reprenons pas ici ce qui est dénoncé de plus en plus en abondance ces dernières années dans tant de supports, écrits, internet, radio-télé d’orientations culturo-politiques diverses : généralisation et banalisation des incivilités, progression continue de toutes formes de violences envers les personnes et les biens, politiques « décomplexées » ou seul le rapport de force financier fait loi, phobies collectives envers ce qui s’écarte de la pensée unique à la mode, non utilisation et contournement éhontés du droit pourtant disponible, corruptions et « optimisations fiscales » devenues banalité voire forme d’intelligence ( !), déconstruction de la laïcité républicaine et valorisation des communautarismes, dédain des plus nantis en regard des soi-disant populismes et de la masse des « riens », disparition de l’effort (ce trait là depuis les années 70), promotion de l’unique plaisir immédiat et petits conforts faciles, gaspillages même plus camouflés sans aucune vergogne, non mise en œuvre et trahison des décisions officielles en tous domaines, abandon de ce qui est simplement beau mais ne rapporte pas, argent immédiat roi et rentabilité financière court terme maximale comme seul critère économique, services publics même les plus banaux (ex : remplacer des papiers pourtant légalement nécessaires … sauf à « payer ») qui ne fonctionnent plus dans des délais corrects voire pas du tout, et en fait destruction de la notion de « public »… etc, etc, etc.
Ne parlons pas de l’éducation, ni de la santé, ni de l’éco-système. Les constats abondent.
Résultats : perte de confiance d’une large majorité de nos populations dans quasiment quoi que ce soit, recrudescence des suicides dans un monde où celles et ceux qui passent le geste ultime ne trouve plus sens et oxygène autour d’eux pour même pas vivre mais survivre, … impossibilité de gouverner avec justice et pertinence.
D’un côté, le Dépassement, car le respect et l’adaptabilité aux évolutions des environnements appellent le dépassement, les dépassements. Vers le haut.
De l’autre la déliquescence. Petit Robert : décadence complète, perte de la force, de la cohésion, décomposition, décrépitude, ruine … Vers le bas.
Bon, dans les Pays nordiques, il existe bien entendu des « pourris », même très durs; Millénium n’est pas venu par hasard mais à partir de réalités. Mais ils sont minoritaires.
Et dans les démocraties en déliquescence, existent et sont réalisées des milliers d’initiatives, de petites tailles, qui proposent de l’innovation ou des corrections, du beau, avec de l’espoir. Mais même si des milliers et qui tentent de se coordonner, organisant même des systèmes bancaires, elles restent minoritaires.
En effet les puissances actuellement dominantes les éliminent (plusieurs scénarios) dès que leur taille ou impact « menace » les accumulations du Deep Power ( puissances financières derrière les grands lobbies, les grandes banques, … tous les vrais Picsou), non-transparent. Même, nous assistons depuis ces derniers temps à une anticipation, avec une chasse aux sorcières des lanceurs d’alerte et journalistes d’investigation. Avant et depuis longtemps, plus discrètement et inaperçu mais ferme, il y a eu par exemple l’enfermement de l’épidémiologie.
Actuellement, la déliquescence l’emporte et continue de s’étendre, à peine masquée. L’argument selon lequel les avancées scientifiques et technologiques permettront sous peu (les deux à trois décennies à venir) de retourner la situation sont une illusion pour la masse des gens et ne concerneront au milieu de ce XXIème siècle qu’une minorité quand la majorité sera sous contrôle, les démocraties devenues un souvenir historique.
L’UE n’est-elle pas en train de passer des ALE (Accords de Libre Échange) post-coloniaux avec la plupart des Pays d’Afrique, et le TAFTA (USA-UE) que l’on croyait mis de côté n’est-il pas en train d’être renégocié quand le CETA (Canada-UE) est déjà actif « provisoirement » ?
Dans le Pacifique-Ouest, c’est la Chine qui a pris la main, … présente aussi en Afrique durablement, installant les nouvelles routes de la soie jusqu’aux cœurs de l’Europe.
En fait, dans le dépassement de ces facteurs de déliquescence, nous savons, sinon sentons, que nous sommes entièrement engagés dans le début d’une phase de mutation globale, profonde, de civilisation. Elle nous mènera, toutes et tous, à tout autre chose que les divers grands projets évoqués plus haut.
Il n’est pas impossible que les chinois, qui savent jouer au Go dans l’hyper-complexe, émergent déjà un bout d’oreille sur l’horizon de l’advenir, mais eux aussi seront dépassés.
Nous-autres (Occident dont UE dont France), ici et maintenant, n’y pensons même pas : nous sommes si supérieurement intelligents !
Si intelligents ? Nous n’avons même pas su faire germer les perles qui ont tenté de se développer en notre sein. Par exemple, hier soir encore (27/04/19) sur la chaîne franco-allemande ARTE, un excellent documentaire a présenté le portrait, une des facettes de la vie, de Alexander von Humboldt (1769-1859), pionnier des explorations scientifiques, dont la synthèse des découvertes appuyées sur une multitude de constats enregistrés, tient dans : cette Terre est intégralement vivante et tout y est intimement intriqué !
Certes, cet homme a été et reste reconnu, son musée est au cœur de Berlin, mais … l’actuelle civilisation qui a forcé la mondialisation n’a pas travaillé et développé cet enseignement : tout y est vivant et intimement intriqué !!! La pensée dominante actuelle l’a réduit et détourné.
Pourtant Humbodlt, dont Darwin s’est inspiré et tant d’autres, avait remis en évidence en assurant la démonstration scientifique un fond de Connaissance disponible au fil de l’histoire des populations de cette planète depuis les plus hautes antiquités : l’intrication INTIME de toutes les dimensions de l’existant.
Or, toutes les dimensions de l’existant implique des formes les plus grossièrement évidentes à nos perceptions limités d’humains aux formes les plus subtiles, … bien au-delà donc de nos perceptions physiques basiques : vue, ouïe, toucher, odorat, gout.
Et pourtant, de Hermès Trismégiste, qui reprenait les Connaissances héritées des civilisations disparues, à Carl Gustav Jung prophète du XXème siècle de cette civilisation, des millions de femmes et hommes « de Connaissance » ont pratiqués et témoignés à l’oral et à l’écrit des dimensions de la réalité, des réalités, de notre Nature, … soit des dimensions énergétiques (tout est vivant et intriqué) bien au-delà de la matérialité réduite où notre civilisation s’est enfermée.
Le paradigme matérialisé, « positivé » …, actuel ne répond tout simplement pas à toute la réalité de la Nature dont nous faisons parti en tant que simple mammifère.
Cette année universitaire 2018-9, un séminaire à l’Université de Perpignan (TRETAI) a développé une série de constats de liens entre avancées scientifiques en neurosciences et actualisation des travaux sur les phénomènes de l’imagination. Il est d’autres initiatives de cette qualité ailleurs sur cette planète. Un exemple de l’une des milliers de dendrites d’un processus déjà engagé bien au-delà de nos capacités collectives de sapiens-sapiens (j’estime vulgairement que nous ne méritons plus le second qualificatif de sapiens), … vers le prochain paradigme de sortie de la mutation de civilisation, encore à son début.
Les avancées scientifiques en sciences dures (puisque nos dirigeants n’entendent QUE cela) des dernières décennies, en physique quantique (attention aux médiatiques charlatans à la mode) ; en astrophysique qui reconnaît d’ores et déjà la coexistence dans le même espace-temps de plusieurs univers (qu’ils appellent « multivers ») régis par des lois physiques DIFFÉRENTES ; en biologie et neurosciences (pour faire court) ; en archéologie et anthropologie qui nous remontent sur plusieurs sites à bien au-delà de -15000 ans ; … mettent de plus en plus en évidence, à qui à un regard transversal, … que les sciences se rapprochent des « dits » puis « écrits » (dont les très anciennes cartes) des traditions des Femmes et Hommes de Connaissance, souvent rassemblées récemment sous la catégorie des chamanismes (attention cependant aux plus ou moins gourous charlatans exploitants de la soif de sécurité d’abord qualifiée « bien –être »).
Les actuels « dirigeants », par défaut car nombreux sont celles et ceux qui s’accordent sur l’absence de dirigeants en qui porter confiance même sous conditions (là est un des signes historiques de la déliquescence), …ne tiennent pas compte dans leurs décisions des implications des avancées scientifiques. Conscients des mutations en cours, ils préservent, « tant que cela dure », les privilèges de leurs statuts, … et , tout comme sous Louis XV en France, « après nous le déluge » … Au fond, la Nature y pourvoira, … alea jacta est.
Dédain des « masses » : ils sont incapables de comprendre >> erreur funeste qui résulte d’un élitisme de l’éducation, … et d’une méconnaissance « hors sol » du bon sens « basique » des dites « masses ».
Aussi, le primat de la matérialité, réduit aux apparences, par manque d’éducation ou tout simplement par flemme, malgré les bonnes intentions de bonne foi au quotidien de milliards de gens, nous a réduit à l’impérialisme de l’argent-roi et du plaisir de consommation « vulgaire ». Triste sortie d’une si brillante évolution de la Nature sur cette planète : un cerveau de 100 MM de neurones guidés par 200 MM d’astrocytes … là où nous en sommes ici et maintenant de nos avancées , … qui ne sont pas finies (comme le chantait le Grand Pierre Bachelet).
C’est, avec un tout petit peu de recul, absurde. Comment un oiseau pourrait-il voler sans son plumage ? Comment la pierre mise en déséquilibre pourrait-elle ne pas tomber sans les basiques de physique qui l’environnent ?
Épargnons nous de multiplier les exemples … ils sont à l’infini. Comment ne pas tenir compte de tout ce que nous pouvons comprendre de l’avancée des Connaissances ?
Comment notre système d’habitation de cette Terre par les humains, au point ou ils en sont d’évolution de leurs capacités, pourrait-il durablement fonctionner sans prendre en compte toutes les dimensions de l’existant ? Aussi ne devons nous pas nous limiter aux apparences les plus basiques de ce qui est appelé la matérialité.
Au moment où tout tourne « de travers », (sauf quelques milliers de micro-tentatives soit quasi « peanuts » même si elles reçoivent notre total respect, d’autant que certaines pourraient faire des pousses à terme), dans une violence signifiante de notre temps,…; … ou encore, dans une autre dimension au moment où plusieurs équipes d’astrophysiciens travaillent à vérifier un processus d’accélération de notre système cosmique. Nous ne parlons pas ici du phénomène connu de « perte » de une seconde par siècle (lié à notre mode de cadrage) ni évidemment à la précession des équinoxes, mais bien d’une accélération de notre temps « universel » (c’est à dire une heure cosmique d’il y a un siècle continue de devenir plus courte).
En ce moment, cette période donc, n’est-il pas temps de devenir authentiquement scientifique, … car le temps nous est compté plus qu’il ne l’a jamais été, … puisqu’il y a accélération. J’en avais déduit ainsi de mes réflexions et recherches croisées en préparant l’essai Multivert (publié début 2013), mais ne savais pas que dans la même période des travaux avérés s’attaquaient à la vérification mathématique de ce phénomène.
Si nous continuons comme « il en a toujours été ainsi », pas de salut. On ne lutte pas avec un a priori sociétal contre les évolutions physiques dont biologiques.
Problème majeur (pardon de me répéter avec quelques milliers d’autres, milliers soit peanuts sans relais médiatiques conséquents) : les « autorités » politiques sont au courant des enjeux se déclinant des avancées de Connaissance, mais redoutent la panique des mouvements « de masse » si la réalité de notre état est révélée aux heures de forte écoute. Malheureusement nos « autorités » ont choisi la recette romaine (en fait radicalement inverse à l’honneur romain au sens d’un Onfray) : « du pain et des jeux » !
En cet état sociétal, sauf « miracle » (qui ne serait évidemment pas le fait d’une religion, principal processus sociétal de contrôle dans un ordre dogmatique, résultat d’une combinaison multicritères complexe de causes), notre civilisation, qui dispose pourtant de tous les divers enseignements millénaires, ne peut en l’état de l’actuelle pensée dominante, que s’enfoncer plus avant dans la déliquescence.
Actuellement, la guerre sanglante, même si ici et là masquée, ailleurs revendiquée voire imposée, entre les extrêmismes des religions mais aussi des systèmes de pensée « apparemment » dominants (soit une forme masquée mais tout autant dogmatique de religion), a pour effet, outre le renouvellement des horreurs envers le genre humain, d’accélérer encore plus le processus de déliquescence. En 2018, croissance significative des budgets d’armements de nombreux États. Leurs dirigeants, soit ivres de pouvoir soit goutant leurs privilèges apparents, ne se rendent même pas compte qu’ils scient les branches sur lesquelles leurs « way of life » sont assises, … et, si nous sommes amenés aux politiques du pire, ce pourrait être au fond pour le moins tant mieux.
Depuis les années 90, de nombreux observateurs-acteurs de notre état de civilisation demandent : « ce qui est le plus étonnant est voir ce que les gens continuent d’encaisser, … mais quand vont-ils, allons-nous bouger ? ».
Réponse simple : les gens ont tant investi au quotidien des années (selon des modes il est vrai très divers) qu’ils s’accrochent au peu qu’ils ont. Ils se sentent bien au chaud « au bas de la colline » (revoir l’excellent film « Le nom de la Rose » qui expose si bien à plusieurs niveaux l’obscurantisme / la Connaissance), et se considèrent heureux de s’en contenter, … au lieu de vivre dans le temps si court d’une vie leur propre essence. Là est le pouvoir des exploiteurs.
Ce vécu si largement partagé ne durera qu’un temps, peu de temps, car le phénomène des migrants massifs est significatif de la limite devenue insupportable par les humains qui les subissent. Il faut des dictatures très sévères pour les contenir.
Et l’abbé Pierre a clairement prophétisé les tsunamis inéluctables. Pour l’Europe, au sud ce ne sont pas les ALEs actuellement quasi imposés qui n’y pourront mais ; à l’est le barrage payé en Turquie (qui place l’UE en dépendance) ne tiendra que le temps du pouvoir politique en place, etc …
La déliquescence en cours, tant que le mode actuel des gouvernances régie, ne peut que continuer à développer ses conséquences, tout comme l’eau qui inonde un terrain en suit le tracé sans que rien ne puisse durablement l’arrêter. C’est physique.
Soit accroissement des tensions, que nous commençons à supporter ici depuis les années 90, et risque de plus de guerres de plus en plus probable, donc en un lieu ou un autre nucléaire. En conséquence, probable (pardon de me répéter) que nous vivrons ici et là des Mad Max et /ou des PostMan.
La Planète, elle, continuera à « vivre », indépendamment de nous humains, selon les Lois physiques intégrant toutes les dimensions de la réalité, … dont les plus subtiles.
Or, les plus subtiles, en l’état des avancées de nos connaissances, signifie plusieurs jeux de Lois physiques (au sens large) qui se combinent, … comme il en a toujours été, en soi, celles des nombreux multivers (selon l’essai de 2012-3 Multivert) avec lesquels notre monde est intriqué, … intimement, … comme les Femmes et Hommes de connaissance le pratiquent depuis des millénaires.
Alors, les humains survivants, démunis, redécouvrant parce que vital à tous les vertus du collectif où chacun apporte ses ressources concrètes, n’auront plus qu’un chemin devant eux, … le Dépassement, … travaillant et pratiquant toutes les dimensions de l’humain … un peu plus évolués (Bachelet : « ce monde qui n’est pas fini »).
Plusieurs traditions en témoignent. Les finlandais (introduction de cet article) ont presque tous lu le Kalevala (L’aube des peuples Gallimard – 1991), éminent livre de sagesse, leurs racines. Pour ma part, j’ai fais très attention aux traditions nordiques avec l’Edda poétique (Fayard 1992) mais aussi aux traditions amérindiennes et altaïques. Il en est de nombreuses autres, dont le Tao en Extrême-Orient.
Nos successeurs seront bien heureux, la matérialisation et le « positivisme de progrès » dépassés, de s’en inspirer. Évidemment, ils intégreront les dimensions spirituelles de la Nature et de l’humain, qui sont des dimensions simplement plus subtiles de la matérialité de ce qui Est, bien obligés de les apprendre au fil des expériences, … « sur le tas ».
… article corrigé le 1er Mai 2019
Michel André Vallée – 28 avril 2019