Du bon sens, que diable !

Edgar Morin dans l’Indépendant de hier dimanche 29 mars ! Quasiment l’intégralité de la page 2 s’il vous plait ! Il est vrai que mon philosophe et sociologue préféré est montpelliérain (depuis deux ans).

À 98 ans, il y explique clairement (lui qui a mis à plat la compréhension du complexe) que nous vivons un moment très important et vital de solidarité ; soit nous sommes capable de le magnifier et larguer le système « d’avant » au sortir des confinements, soit nous replongeons dans pire « qu’avant ».

Quelques phrases extraites :  » l’ennemi est dans notre aveuglement, dans notre politique économique »; « il faut revenir à des structures de proximité »; « même la France n’a pas été solidaire de l’Italie qui est pourtant comme une sœur »; « il faut poursuivre les coopérations entre les peuples mais également préserver des choses vitales pour chaque nation »; « nous pensions être les maîtres de notre temps alors que nous étions liés à un chronomètre, soumis à une accélération ».

En bas de page, un court propos de bon sens sur le Professeur Raoult (et Pasteur, … et Montagnier !).

Michel André Vallée sur le mur Facebook, 30 mars 2020

LUTTE CONTRE LA DROGUE ET RÉVOLUTION

Hier soir 26 mars, comme chaque jeudi, ARTE a donné quelques épisodes d’une série scandinave. Cette note non pour vanter ces séries, … même si les romans et films scandinaves sont le plus souvent rigoureux sans peur de montrer ce dont est capable l’humain, quasiment des documentaires. Rien de bisounours et eau de rose.

Non, cette note car à un moment, dans le film, le cap d’une filière du tronçon Espagne-Danemark de fournitures de drogues trouve un nouveau « client » (un distributeur) qui lui passe marché de une tonne par semaine : UNE TONNE PAR SEMAINE ! À la question : « comment écoules-tu tout cela » l’autre répond : « Danemark + Suède du Sud + un peu de Nord de l’Allemagne ».

En fait, tout à fait réaliste, et à l’image du « marché » global de l’Europe, … et je ne parle pas de certains « ailleurs ».

C’est l’état du « marché », que le système socio-économique et culturel actuel a amené, souvent avec la complicité clientéliste et intéressée de clans discrets de nos autorités.

Perte des anciens repères de valeur (dont celles du travail), diminution du niveau moyen de sens critique, généralisation des états permanents de stress lié aux dégradations des conditions de vie et de la pensée unique qui s’est installée, logique dominante de marché et de l’argent roi facile et rapide, …

Une remarque en parallèle. Suite à l’attitude de « communication » qui se veut guerrière dans le discours face au Covid-19, les résultats des sondages auprès des français oscillent dérégulés et aléatoires entre des extrêmes contradictoires. Les français semblent ne pas savoir ce qu’ils pensent et veulent.

Pas étonnant quand une majorité des classes moyennes et qualifiées d’« inférieures », autrement dit les manants, les moujiks,  « karchérisables », les « sans dents », les « riens » et autres « ploucs », … tient à maintenir les petites habitudes de confort et de plaisir facile sans efforts, … et rêve là pendant le confinement de revenir « comme avant ». Cet avant pourtant tant critiqué (largement instruit à juste titre) il y a encore peu. Bien trop de jeunes et moins jeunes, dans ce contexte, constituent le solide marché de la drogue. Il faut oublier les réalités, et tenir dans le peu que l’on a, par tout ce qui est virtuel (dont la drogue au quotidien).

Un Pays a-t-il réussi à s’en sortir ? Oui, la Chine.

Comment la drogue s’était introduite en Chine ? Par l’exécrable conquête impérialiste des puissances occidentales au fil du XIXème siècle, n’hésitant pas aux canonnades quand le pouvoir chinois d’alors s’était révolté.

Comment la Chine et les chinois se sont libérés : par la Révolution, en fait deux révolutions.

D’abord le tissage des liens entre le mouvement du bas et le mouvement du haut, emmené par Sun Yat Sen. Puis, lorsque le régime de Tchang Kai-chek a failli, par la seconde révolution finalement menée par Mao Zedong, avec tous ses dramatiques aléas, puis Deng Xiaoping, puis actuellement Xi Jinping. Qu’on se rappelle le roman « La condition humaine »  en 1933 d’André Malraux, avant qu’il ne s’engage dans la guerre civile d’Espagne en 36-37 avant d’écrire « l’Espoir ». Plus d’un demi-siècle et trois guerres civiles pour y arriver ! Mais ils y sont parvenus.

Et, si on porte son regard loin dans l’histoire sur au moins trois millénaires, finalement, il y a lieu de constater que la Chine a toujours été en avance sur l’Occident.

J’en tire là pour l’instant en conclusion qu’une Révolution de fond nous est nécessaire, et qu’un pouvoir fort est utile pendant un certain temps. Tous ceux qui en ont la stature ont été obligés de dire (et faire) que l’on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs.

Le prochain se structurera-t-il donc autour de l’écosystème, du climatique, de la réduction au minimum incompressible de l’énergie fossile, de la priorité de l’humain et de la nature sur l’économie financière, d’un usage raisonné de l’Intelligence Artificielle, d’une éthique humaniste ?

Les stratégies saines vont « vers le haut », et hissent « vers le haut » ce qui pèse lourd « vers le bas ». Puisse l’expérience partagée du coronavirus Covid-19, goutte d’eau qui fait déborder l’outre en période de mutation de civilisation, faire exploser les plafonds de plomb et les plafonds de verre.

Michel André vallée              27 mars 2020

DU TEMPS POUR LIRE

Confinement qui risque fort d’être prolongé et durer, soit, outre travailler son jardin pour ceux qui en ont et faire à la maison les petits travaux qui attendaient, écouter de la musique, méditer, être plus présent à son prochain …, du temps pour lire.

Au sortir qui arrivera de toute façon, il y aura un avant et un après. Les gouvernances et les fainéants de confort qui pensent à « comme avant » sont dans l’absurdité, donc il est utile de mieux comprendre ce qui en est des dysfonctionnements de notre système.

Je vous propose un choix de lectures :

Jean-Michel Truong, Le Successeur de pierre, Denoël Folio SF, 1999

Edgar Morin, La voie Pour l’avenir de l’humanité, Fayard, 2011

Naomi Klein, Tout peut changer  Capitalisme & changement climatique, Actes Sud Lux, 2015

Pablo Servigne, Raphaël Stevens, Comment tout peut s’effondrer, Seuil, 2015

Paul Jorion, Se débarrasser du capitalisme est une question de Survie, Fayard, 2017

Heinrich Geiselberger (sous la direction de), L’Âge de la Régression, Premier Parallèle, 2017

Bernard Stiegler, Qu’appelle-t-on panser ? 1. L’immense régression, LLL, 2018

Yuval Noah Harari, 21 leçons pour le XXIe siècle, Albin Michel, 2018

Vicent Partal, Nou homenatge a Catalunya, ara llibres, 2018

Joseph E. Stiglitz, Peuple, Pouvoir & Profits Le capitalisme à l’heure de l’exaspération sociale, LLL, 2019

Xavier Deulonder i Camins, I si Hitler hagués guanyat le guerra ? El mon de Fatherland, Libres de l’Inde, 2019

Barbara Stiegler, « Il faut s »adapter » Sur un nouvel impératif politique, Gallimard, 2019

Bernard Stiegler, Qu’appelle-t-on panser ? 2. Le leçon de Greta Thunberg, LLL, 2020

Michel André Vallée, Passages vers l’Ère à Venir, sur internet par blog «  arcencielxcristal.com « (WordPress), 2019

… avec tout cela, le tour est fait de la question. Le premier n’est pas un essai mais un roman de science-fiction … mais si pertinent !

(Michel André Vallée mars 2020)

Ara i aqui, ici et maintenant

La vie n’est pas un long fleuve tranquille.

Toute activité, pendant donc cette vie si courte, est un moment unique qui ne se reproduira jamais à vivre au mieux de soi-même, mais aussi une confrontation aux réalités, qui résistent, dont nous pouvons toujours tirer apprentissage.

Ces apprentissages servent à aiguiser, adapter, réguler … nos capacités potentielles, donc à optimiser, voire maximiser, ce que nous pouvons réaliser autour de nous (impossible de s’ennuyer).

Alors ce moment d’une vie, la nôtre de minimicro atome parmi des mégamilliards d’autres, prends au moins à nos yeux tout son sens.

L’humilité juste est d’exprimer ce que l’on est, là parmi tous les autruis, certes ni plus, mais tout autant ni moins.

Publié ce matin 19/03/20 sur mon mur Facebook, en ce temps de confinement signe de mutation – Michel André Vallée

L’aile de papillon … et le cosmos

Trois documentaires samedi 14 mars sur ARTE, le premier consacré à Einstein et Hawking quand à la mécanique quantique. Le second centré sur les recherches de Hawking. Le troisième sur les trous noirs et les ondes gravitationnelles par l’astrophysicienne Janna Levin.

Les deux premiers surtout intéressants en éducation populaire d’un point de vue historique, avec des effets visuels beaux et spectaculaires, malgré cette détestable habitude des documentaires scientifiques à l’américaine de répéter dix fois la même chose, comme si la majorité de la population avait un Q.I. de 80 à 90 (sur une échelle de Gauss de 200). Néanmoins il y est agréable de découvrir pour celles et ceux qui ne les connaissent pas les bases de la mécanique quantique, … quand existent encore de vieilles barbes académiques rétrogrades et conservatrices qui le dénient. Sans mécanique quantique, pas de rayon laser, pas de voyage dans l’espace, etc…

Le troisième documentaire explique que les bouleversements dans le cosmos, que ce soit la fusion de deux trous noirs ou l’explosion d’une naine blanche et probablement d’autres phénomènes, génèrent des ondes qui courent à l’infini, minimicro-perceptibles, les ondes gravitationnelles. Un projet de détection de ces ondes, afin d’en prouver l’existence et valider ainsi des intuitions ou  hypothèses tant de Einstein que de Hawking, et « d’autres », a été mené à bien aux Etats-Unis (budget fabuleux), sur plus de trente ans, le LIGO. Ce projet est matérialisé par la construction de deux pièges de plusieurs kilomètres d’emprise au sol, à Hanford et à Livingstone, soit à plus de 3000 kilomètres de distance l’un de l’autre. Et le piège a fonctionné, captant le signal sonore du passage des ondes gravitationnelles.

Les ondes gravitationnelles se propage comme des ondes sonores musicales, … qui courent elles aussi à l’infini minimicrotésimal, en entretenant quand même une plus importante amplitude. Car leur origine est un déchainement d’énergie que nous avons mentalement difficulté à imaginer ; par exemple un des signal lié à la fusion de deux trous noirs a dégagé l’énergie de 62 masses solaires (MS) !

Mais le signal est infime, comme le battement de l’aile d’un papillon.

Ce qui aide à comprendre que les mouvements des planètes dans l’espace (par exemple celui de Gaïa – Pacha Mama bleue, toute petite planète dans un coin de banlieue de notre moyenne galaxie) s’expliquent avec la plus puissante des énergies identifiées, l’énergie gravitationnelle, mais que nos perceptions sont bien incapables de sentir.

Cette année 2020 la NASA va envoyer dans l’espace le plus puissant radiotélescopes jamais conçu, et qui devrait nous permettre de photographier, donc voir, si loin qu’il remonte à plus d’un milliard d’années. Alors pourront être validés par la démonstration perceptive des paradigmes d’une conception totalement différente de notre existant, étendant la relativité de nos physiques, mais élargissant aussi nos capacités, … connaissances déjà disponibles … par les mathématiques. Les vieilles barbes ne pourront alors plus faire de freinage et prendront définitivement place au musée. Les conséquences seront non seulement scientifiques, mais tout autant philosophiques, et politiques.

Actuellement, ce que nous enregistrons, c’est la multiplication des trous noirs, qui dévorent la matérialité actuelle, et la transforment vers autre chose, … qui EST. Au centre de notre « moyenne » galaxie, un trou noir géant en pleine action.

Michel André Vallée 15 mars 2020