LE MEILLEUR … OU LE PIRE ?

Cet article (ou billet ?) complète « Non, … donc Oui » publié il y a quelques jours. Nous sommes donc début Mai 2020, en plein parcours international du Covid-19, qui a saturé les « grands »canaux d’information publique dans une majorité de Pays et en tout cas dans ce que l’on appelle Occident. Nous sommes pour ce qui concerne la France à quelques jours du début annoncé du processus de de-confinement, … puisque l’erreur majeure du confinement général plutôt que du testage et quarantaine systématiques a été commise (mais le « gouvernement » en place a bien menacé de reporter si la population-enfant ne se comporte pas « sans bavures »).

Aussi les scénarios  et analyses diffusés dans la majorité des médias publics et privés se multiplient chaque jour, venant de toutes les orientations politiques et tous les courants de pensée. De quoi saturer les mémoires d’un ordinateur lambda. La très sérieuse revue de prospective en langue française « Futuribles » ne vient-elle pas de titrer son N° 436 de  Mai-Juin « Transition écologique : état d’urgence, Covid-19 : esquisses de scénarios » ?

L’argent étant considéré comme « le nerf de la guerre », et les finances (et financements de tous styles) étant le sang de l’économie, actuellement les extrêmes vont de, …« on the one hand » une remise en état des acquis socio-économiques du CNR enrichis de la radicalité absolue dans la mise en œuvre des Accords de Paris sur l’écosystème, … à « on the other hand » le lobbying intense auprès des gouvernances tant de la CE que de l’Élysée pour un néolibéralisme encore plus mondialisé (en fait occidentalisé) libéré de toutes contraintes et contrôles réglementaires en tous domaines plus un moratoire sans précision de durée sur toutes protections  de l’environnement et une totale liberté d’investissement et désinvestissement ! Ouf … quelle phrase !

Au moins dans les presses occidentales, une partie des auteurs affirment que, après l’épreuve mondiale de ce Coronavirus où « rien ne pourra plus être comme avant », … une prise de conscience de l’évidence de sauver la planète, de remplacer les énergies fossiles par les énergies vertes, reconstruire des politiques sociales de la demande, de solidarités sans hypocrisie ni artifices, etc …, est de plus en plus partagée. Les gouvernements ne pourraient faire autrement ! Ce serait LE MEILLEUR.

Dans le même temps, une proportion importante des populations rêvent d’abord de revenir à l’aisance apparente de « comme avant », quand « tout » (illusion par ignorance de ce qu’est « tout ») était disponible de suite sans effort, à petit prix réduits rendus possibles par l’obsolescence programmée et les flux tendus sans stocks, ne considérant comme réaliste et faisable qu’un mélange de dolce vita populaire et d’american way of life, laissant aux « pauvres » et aux immigrés le soin d’assurer les tâches « rebutantes », comptant sur l’automatisation et le numérique pour passer à côté des efforts mentaux, … .

Cette populations là, adepte du « système D » et laissant aux autres « naïfs » le soin de se mouiller à leur place, … ne se rend pas compte à quel point elle fait le jeu des milliardaires de tous nos Pays (des États-Unis à la Chine en passant un peu par l’Europe), qui s’engraissent jusqu’à des gouffres d’inégalités comme jamais (bien au-delà de ceux de l’Ancien Régime) en ponctionnant quelques euros sur chaque acte de consommation multiplié par les milliards de « pratiquants » de la « société du spectacle ».

C’est là ni le meilleur ni le pire, mais c’est faire nettement « mieux » que la période « du pain et des jeux » décadente de l’Empire romain. Sauf que les romains s’appuyaient sur une économie de l’esclavage, … quand nos « pratiquants » d’aujourd’hui sont les esclaves ( inconscients de l’être).

Bien entendu que les marionnettistes de nos gouvernances actuelles comptent sur cet état sociologique de fait, aidés par une communication adéquate, pour repartir « comme avant » sur une croissance planétairement suicidaire, ayant simplement lâché quelques verroteries.

Leur plus efficace support consiste dans l’individualisation dans le petit plaisir, le petit confort, et la réassurance qu’ils ont installés patiemment depuis les années 50, investissant discrètement mais intelligemment pour « récupérer », ce que les « partageux » leur avaient « emprunté ».

Alors ? Comment éviter le PIRE du suicide collectif dans les aveuglements des pensées uniques. Il est une option stratégique, certes très risquée, qui s’appelle « politique du PIRE ».

En effet, quand nos ancêtres, en 1789 en France, en 1905 puis 1917 en Russie, et tant d’autres Pays et contextes et dates d’autres types de révolutions politiques, se sont-ils engagés massivement ? Quand ils n’avaient plus rien, faim, et n’en pouvaient plus. La politique du pire consisterait alors à ne plus choisir des dirigeants politiques « contre » ce que les médias à la botte du pouvoir en place désignent comme « à contre courant de il n’y a pas d’autre alternative ». Car, si les plafonds de verre ou de plomb sautent, … alors toutes et tous seront placés devant leurs responsabilités et leurs actes, il n’y aura plus de prééminence d’une prétendue pensée unique, et se seront dégagés de nouveaux degrés de liberté.

Cette UE dirigée par cette CE n’a-t-elle pas profondément trahie les espérances de la Grande Europe de progrès humaniste et civilisationnel ? La politique du pire consisterait à éradiquer cette UE-CE pour repartir de quasi-zéro.

Quasi-zéro quand à l’apparence de forme car cette Europe là, en l’état, reste quand même le premier marché mondial, car les compétences disponibles sont encore de premier plan en quantité, car les infrastructures existent,  … Ses réserves de gaz en France sont épuisées, et de pétrole au large de la Norvège proches de leur terme, … mais les énergies de la nouvelle génération sont connues (dont l’hydrogène testée en grandeur réelle en Islande), et rapidement disponibles si la puissance publique à mettre en place en privilégie l’investissement, son autonomie alimentaire est possible si les agricultures raisonnées et écologiques sont volontairement valorisées et privilégiées par un pouvoir fort indépendant des lobbies, etc … tout cela est archi-connu, … et porté par des orientations politiques contrastées.

Cette politique du pire serait-elle vraiment PIRE ?

Somme-nous si dégénérés que nous serions devenus incapables de prendre des risques ?

Si nous prenons vraiment du recul, nous nous rappelons que nous traversons une période de mutation de civilisation, et c’est à cette aune qu’il serait juste, beau, et efficace, de choisir, en s’y engageant, d’investir notre énergie de vie. Nous avons à réapprendre à voir haut et loin.

Jeunes gens écœurés de l’autorité gratuite, agriculteurs isolés, agents publics devenus incapables de supporter la négation  de vos actes, … ne gaspillez plus vos vies par désespérance en vous suicidant, non seulement ne vous contentez-plus de vous indigner, … BATTEZ-VOUS, ainsi vous vivrez le SENS que vous recherchiez.

Michel André Vallée              6 mai 2020