H2O

L’eau, la vie et nous. Deux documentaires incontournables hier soir (le 28/11/20)sur ARTE : « Pulsations », puis « Civilisations, urgence ».2 H 40 certes mais bourrés d’enseignements, en prime des photos de toute beauté.

Correction des idées reçues sur les origines de l’eau, rôle des forêts massives indispensables, actualisation de l’état des eaux douces disponibles, mise à plat de nos responsabilités bien au-delà de ce que les médias d’info générale habituellement font circuler. De la désertification (connue) à nos consommations de facilités (moins connues), à une des causes premières des révoltes actuelles notamment le printemps arabe … ! Rappel : l’éruption d’un volcan islandais est une des causes de 1789 en France > les peuples bougent quand ils sont au bout.

Et quand des scientifiques ou animateurs associatifs après un travail acharné présentent les rapports aux politiques : « c’est bien » > tiroir. Nombre de mes ex-confrères et moi connaissons : dramatique.

Si le retour à des régulations pour récupérer les équilibres est dépassé, … nous pouvons toujours limiter la casse pour tous ; y compris les « pourris » de décideurs qui dénient et ne font rien (j’utilise rarement ce qualificatif, mais alors a propos car quel autre qualificatif utiliser ?) .

À vos replays.

Michel André Vallée 29 novembre 2020

Une stratégie utopique pour l’Europe attendue ?

La CE et le Parlement européen ont donc décidé d’un investissement massif sur plusieurs années pour repartir d’un meilleur pied. MAIS deux des États membres, rejoints par un troisième, bloquent la mise en œuvre car les versements sont conditionnés au respect dans les textes et à la pratique dans les faits du minimum de l’état de droit !

Si ces trois États réussissaient, c’est à dire si la CE et le Parlement baissaient la garde, l’Europe qui n’est déjà plus la rêvée ni l’attendue, qui s’est diminuée à Maastricht puis à Lisbonne, achèverait de se coucher.

Quel trait permet à ces trois États de se comporter ainsi : la règle institutionnelle des grandes décisions devant être prises à l’unanimité ! Depuis le début cette règle, instaurée dans un esprit de naïveté qui étonne le bon sens, est absurde, car ne pouvant mener un jour qu’à la paralysie ; c’est le cas.

« On » objectera que cette règle est nécessaire à l’adhésion d’États (soit un concept différent de celui de Pays) qui restent foncièrement attachés à leur souveraineté. MAIS, outre que cette souveraineté ne correspond plus aux réalités de leurs réelles autonomies, ce trait absurde montre bien que l’Europe se refuse encore à être véritablement fédérale.

Comment sortir de l’impasse sans céder à un mauvais compromis, mauvais en regard du minimum d’état de droit, puisque nous tenons à cette valeur en voulant même plus ?

Je vais passer pour encore plus utopiste que d’aucuns ne le pensent probablement déjà. Pas grave car, concernant le projet Europe, il importe de projeter loin.

Nous nous rappelons peut-être de la façon dont la Suède, Pays membre de l’UE et qui présente de l’avis de beaucoup tant de qualités (y compris dans sa politique de gestion de la pandémie actuelle), a procédé pour changer en une nuit de système public.

L’accord de la majorité du Parlement a été nécessaire, si ma mémoire ne me trahit pas. La veille tous les contrats de travail ont été annulés, le lendemain tous ont été renouvelés avec les modifications de statut convenues. Point dont acte.

Pourquoi ne pas procéder de même et décider, à la majorité et non plus à l’unanimité :

1 – dissolution volontaire de l’UE et de la CE.

2 – entre minuit -1 minute et minuit + 1 minute, recomposition de cette UE selon les ajustements nécessaires. Pas besoin de pompes somptueuses trop coûteuses.

Ce qui permettrait d’un coup de : affirmer l’obligation de respect et de pratique d’un état de droit incluant a minima les grandes déclarations internationales sur les droits ; supprimer toute références à l’économie de marché et au néo-libéralisme (dont la nocivité létale est démontrée) ; affirmer la laïcité comme principe fondamental ; décréter l’institution d’une armée européenne intégrée (éradiquant du même coup l’OTAN devenue notoirement inutile) ; placer la BCE au service des politiques communautaires.

Les gouvernements ACTUELS de Hongrie, de Pologne, et de Slovénie ne nous offrent-ils pas cette magnifique opportunité ? Ainsi j’aurai la chance de voir une étape significative de l’Europe attendue avant de changer de monde. Significative seulement car il est d’autres changements importants à assurer, mais ce sera aux opportunités adéquates.

Michel André Vallée              26 novembre 2020

NON VIOLENCE ? : OUI, MAIS PAS SANS PRINCIPE DE RÉALITÉ

Bien entendu, la situation des Indépendantistes de Catalogne face à l’Espagne néo-franquiste n’est pas celle des Démocrates des USA face aux trumpistes. Ce sont deux histoires, deux ensembles contextuels et d’enjeux très différents.

Mais le trumpisme, dont les outrances ont inspiré depuis ces dernières années plusieurs analyses socioéconomiques, géopolitiques, et même psychiatriques, s’avère bien être la face actuelle du conservatisme d’extrême-droite américain.

Pardon de me répéter, mais quelle outrecuidance pour les habitants des USA de s’approprier le qualificatif « américains » ; et tous les autres, des Inuits du Nord aux Mapuches du Sud ? Cependant là puisque Bolsonaro sévit au Brésil, que nous avons connu l’épisode Pinochet au Chili, le coup d’État contre Morales en Bolivie, après tant d’autres …, nous pouvons parler de la culture de l’extrême-droite américaine, depuis l’arrivée des Conquistadors du Nord comme du Sud.

En fait, la guerre de Sécession ne s’est jamais terminée, en témoignent les assassinats de citoyens considérés encore de nos jours comme « à mater » et la violence symbolique et trop souvent physique des manifestants, de ces gens qui refusent et dénient totalement toutes évolutions de la sacro-sainte « american way of life » (d’autres peuples peuvent bien être affamés pendant la durée de cette jouissance).

En Espagne, la guerre non plus ne s’est jamais terminée, comme en témoigne la continuité des exactions dures menées toutes les semaines par le régime Populaire puis soi-disant social-démocrate mais de fait néo-franquiste sur la population catalane et les intérêts de la Catalogne, considérée comme une colonie (l’ultime colonie de l’Espagne les pays Basques bénéficiant d’une Autonomie incluant la maîtrise de leur fiscalité après avoir traversés un période de conflit frontal). Non, il n’y a pas eu de réelle sincère pause dans la tête, le cœur et les reins de toute une caste de la population espagnole, après le décès du dictateur Franco, puisque les droits de la Catalogne et des catalans (incomplets dans une Constitution « provisoire ») ont été systématiquement rognés dés les premières opportunités, et que depuis le 1er octobre 2017, tous les Partis non-indépendantistes ont participé, directement ou indirectement, à la table d’application de l’article 155 !

Cette culture là lie une partie des grands possédants, une partie des classes moyennes conservatrices et réactionnaires, et une partie des classes populaires dans une identité commune. Quelles traits décrivent cette identité ? Tant de travaux pertinents là dessus, aussi contentons-nous de citer : la propriété individuelle appuyée sur l’exploitation estimée « naturelle » d’un certain nombre de gens (peu ou en grand nombre), pouvant dériver à l’esclavage ; le machisme, … souvent lié au racisme ; la pensée unique de domination ; l’ordre social raide bien au-delà du nécessaire, … souvent assuré au nom d’un dogme religieux ; le goût d’une consommation de luxe ou qui copie pour les plus humbles des symboles d’une image luxe ; la violence gratuite comme signe de virilité (même chez les femmes).

Symboliquement et pratiquement, cette violence gratuite liée au goût du sang prend aux USA la forme de la sacralisation du second amendement de la Constitution, et en Castille et Andalousie la forme de la sacralisation de la tauromachie. Ces quelques exemples suffisent à « sentir » (en français et en catalan) de quoi nous parlons.

Est-il utile de rappeler que les complexes de supériorité sont le plus souvent (pas toujours) une structuration de compensation individuelle et/ou collective aux complexes d’infériorité ?

Or, ce système profondément ancré de représentation des réalités ne peut évoluer vers une ouverture de fond « aux autres » qu’au fil de plusieurs générations. C’est au moins une question de niveau partagé et ancré d’éducation et de connaissances. Avec ce type de culture, l’histoire après de multiples cas démontre qu’il n’est pas de négociation durable possible avec les « autres » , … hormis des compromis temporaires qui ne résultent que de rapports de force. En effet l’essence du projet d’une négociation durable, qu’elle complète ou non une médiation, est bien une modification de fond durable des façon de voir et attitudes des deux « partenaires » qui étaient « antagonistes ».

Sun Tzu, en Chine, a écrit L’art de la guerre, il y a plus de trois millénaires, à partir de l’analyse critique avec recul de nombreux cas de gestion de conflits. Sa règle d’or d’investir deux tiers de l’énergie en développements et un tiers en contention relève totalement du principe de réalité. En l’occurrence contention est sérieux et ne peut qu’être ferme, doit être agie si le contexte l’exige, et peut aller jusqu’à la mise en œuvre des moyens de pression les plus durs autant que de besoin.

Aussi, aux USA l’intention annoncée par Joe Biden  de rassembler en vue de dépasser l’état actuel ne peut être entendue par la caste identitaire du trumpisme, encore moins par les leaders du Tea Party. Aussi, en Catalogne, la stratégie de non-violence  annoncée et portée par les collectifs animateurs de l’Indépendance ne peut être respectée ni même considérée par tant les leaders que les tenants de l’ « Espagne une et indivisible » ; elle est dénigrée et combattue, avec dédain, par les tenants conservateurs du néo-franquisme.

Un jour, j’ai déclaré à un petit collectif de confrères allemands, avec lequel nous partagions une démarche disons « de développement » : « depuis 1945, deux générations ont passées, et la nature des actes posés montre bien que vous n’avez plus à porter la culpabilité de la génération qui a permis le nazisme, même si certains tentent de continuer à tirer profit de cette responsabilité passée ».

Aujourd’hui, en regard du trumpisme issu du sudisme esclavagiste tout comme du néofranquisme issu de l’orgueil  de l’Espagne d’antan, il faudra bien plus que deux générations. Le niveau médian de conscientisation de l’actuelle humanité, d’autres situations aussi et plus dramatiques perdurant sur cette planète, étant ce que nous savons, peut-être même le seul espoir réside-t-il dans la mutation globale de civilisation qui est en cours ?

D’ici là, avec et face à de telles cultures, qui se croient toujours puissantes donc s’imposent (tant que cela marche et après nous le déluge), seuls des rapports de force crus et durs peuvent permettre de dégager suffisamment d’espaces de liberté pour respirer et avancer.

Que l’on ne se méprenne pas, et me faire dire ce que je n’ai pas écris. L’option de la lutte non-violente est belle, signe d’humanité, porteuse de mouvements de fond vers une élévation du niveau de conscientisation collective, … MAIS n’est adaptée qu’aux contextes appropriés.

Sinon, le principe de réalité, fondamental, mène directement à la confrontation frontale, … en sachant choisir ses moyens et son moment lorsque le rapport de force se présente favorable ou, pire, que l’ennemi l’impose (Churchill).

Dans le sud des States, l’acte pour une jeune femme noire de refuser de se lever d’un siège réservé aux blancs était soigneusement préparé en mobilisations et logistique par le mouvement des droits civiques, non violent. Dont acte. Démarche intelligente et courageuse, et certes la législation US a ensuite évoluée, … mais les attentats perpétués en public aux yeux de tous continuent ! Revoir le dossier Ku Klux Klan une histoire américaine de ARTE Éditions – 2020, qui va de la sortie de la guerre de Sécession au trumpisme d’aujourd’hui. Exemple d’objectivation.

Quand au Grand Gandhi, s’il a réussi à libérer les Indes de l’Angleterre, il a été assassiné. Depuis, Indes et Pakistan sont en conflit frontal permanent. Les castes n’y sont pas disparues.

La Catalogne finira par réaliser son Indépendance, compte tenu de ce qu’Elle est (histoire millénaire partagée, langue, culture, territoires, économie,…). De multiples signes : la Catalogne ne manque pas d’appuis au plan international, dont européens. Des acteurs qui comptent en Écosse, en Finlande, au Danemark, de plusieurs Lands allemands, en Suisse, au Portugal, des Régions de Belgique, au Québec,  …, à l’ONU,  ont réitérés explicitement leur appui. Plusieurs grandes entreprises, notamment actrices d’innovation, continuent d’y investir.

La Catalogne ne peut que se libérer de cet état de colonie d’une Espagne qui est en train de se démanteler, ce que la Communauté Européenne se refuse encore à voir de même qu’elle ferme les yeux sur les transgressions graves et inlassablement répétées à l’état de droit ! Comment tenir la contradiction entre les attitudes envers la Biélorussie, la Hongrie, a Pologne d’une part, et par rapport à la Catalogne d’autre part ?

Malheureusement, ce destin hautement probable ne se concrétisera pas sans encore un ou plusieurs épisodes de confrontation frontale. Ils exigeront un grand courage de la part de la population et des collectifs de la société civile engagés, au-delà de la non-violence. De courage, la gent n’en manque pas, en témoigne la capacité de continuer à vivre collectivement tel que l’on est, malgré le harcèlement permanent des exactions. Lorsque des centaines de catalans venaient volontairement se déclarer avoir participé au référendum du 1er octobre pour recevoir la condamnation de leurs leaders, ils rappellent ceux qui aux Indes continuaient d’avancer les mains nues sachant qu’ils seraient matraqués certains à mort. Ce faisant, ils saturaient le système judiciaire, pointant une régime qui a choisi l’arme de la judiciarisation ; mais ce système joue le temps, et continue son rouleau compresseur de procédures, inchangé !

Les populations et les associations civiles catalanes qui restent ancrées dans la réalité ont aussi à pâtir de clivages oh combien dommageables d’une partie des partis politiques, tout comme les citoyens des USA qui espéraient dans une autre société plus humaniste, sociale et soucieuse des écosystèmes ont payées cher les conceptions « hors-sol » des états-majors démocrates il y a quatre ans et depuis. Quels surcoûts !

Pour toutes les autres considérations, Vicent Partal, fondateur et animateur de l’excellent journal internet Villaweb, commente chaque jour avec objectivité et pertinence, certes en catalan, ce qu’il convient.

Cet article est-il utile ? Tous ces traits sont connus, repris et repris, … mais peut-être pas ainsi ?

Michel André Vallée  novembre 2020

IL Y EN A MARRE DU PROCÈS D’INTENTION DE COMPLOTISTE

S’il est évident que trop de fake news circulent, soit par bêtise soit par manœuvre, « on » abuse actuellement du vieux procédé de reporter avec un ton docte la faute sur les autres. Ce ton docte est aussi celui d’une pensée unique qui, ébranlée par les soubresauts actuels, est aux abois donc se radicalise, partant devient dangereuse.

Aussi j’ai recherché dans mes archives du Monde diplo un excellent dossier spécial qui met à plat la théorie du complot. C’est le N° 735 de juin 2015 pages 17 à 23, par Frédéric Lordon, Franck Gaudichaud, Julien Brygo, Akram Belkaïd, Benoist Bréville, Marina Maestrutti, Evelyne Pieiller, et Alain Damasio. Sans appel, mérite d’aller tout lire attentivement.

Bien entendu, vous y trouverez que les hommes de pouvoir qui dénoncent le complot utilisent une démarche de masquage, soit sont alors eux-mêmes le complot. Pardon de me répéter MAIS, encore et toujours : OBJECTIVER, dite toute la réalité, TOUTE. Parfois la réalité effectivement étonne quand elle dépasse les repères connus, reçus.

Tourner le réel en « complot », c’est aussi insulter et souvent dénier les investigateurs et les lanceurs d’alerte, qui œuvrent au bien commun, trop souvent seuls, parfois au péril de leur vie. Ne rester jamais seul, entretenez des réseaux à plusieurs niveaux, qui ménagent assez de degrés de liberté (règle de base du jeu de Go).

Michel André Vallée 20 novembre 2020

Pourrions-nous décoller ?

Trois auteurs différents mais complémentaires en regard des questions de notre temps hier soir 11 septembre 2020 à l’émission La grande Librairie sur la 5, animée comme toujours par François Busnel. Préalable, au fil des émissions il est lisible que François Busnel, qui dresse quand même malgré ses efforts d’objectivation de temps à autres le bout de l’oreille, est d’orientation chrétienne. Cependant aucun prosélytisme, que de l’exemplarité de haute tenue, ce que nous sommes quelques-un(e)s à attendre de responsables en tant qu’animateurs d’une fonction collective. Cette précaution pour éviter toute réserve « orientée » à ce qui va suivre, en nos temps troublés.

Ces trois auteurs ont été Elisabeth Badinter à qui était dédiée l’émission pour plusieurs ouvrages, Pascal Picq pour Et l’évolution créa la femme chez Odile Jacob, et Cynthia Fleury pour Ci-gît l’amer chez Gallimard.

Tout le monde n’aime pas Elisabeth Badinter, pour diverses raisons qui appartiennent à chacun. MAIS, elle a tiré parti de l’échange initial avec François Busnel pour dire nettement ce qu’il est juste de comprendre et considérer quand à l’Islam en général et dans ses fondements, et à l’islamisme « en particulier » dans ses outrances criminelles considérant les niveaux de développement de nos civilisations, et dans nos États en regard du principe institutionnel de base de laïcité. L’intrusion dans nos systèmes éducatifs et nos personnels politiques va bien au-delà du tolérable, et elle a fort bien pointé les limites du concept de tolérance, … que notre société a lâchement négligées. En cela, elle rejoint le diagnostic d’un Lyautey en son temps ou d’un Safouan (2008), d’un Mahmoud Hussein (2013), d’un Benmaklouf (2015) plus récemment. Entre autres, nos voisins anglais avec les conséquences du communautarisme dont ils en sont arrivés à se mordre les doigts (les québécois aussi), et nos voisins allemands avec la pression de sa population turque, abondent les mêmes constats.

Soyons intellectuellement honnêtes, si nous comprenons enfin que le monde musulman gagnerait à revoir ses fondamentaux en intégrant les conséquences des évolutions (sans censure conservatrice) des Connaissances, nous devons agir de même envers toutes les obédiences chrétiennes quand à leurs propres fondamentaux ainsi qu’envers les pratiques prosélytes de plusieurs de leurs mouvements évangélistes, ainsi qu’envers les politiques extrémistes des ultra-religieux hébraïques, … pour les catholiques en particulier, tout semble tourner à notre époque autour des sexualités.

Au fil de cette émission hier, une sorte de nœud Moebius a été évoqué plusieurs fois autour de « l’amer », « la mère », « la mer ». Il se trouve que cela me parle, … mais c’est mon affaire.

Pascal Picq a recherché et capitalisé depuis des décennies sur les champs croisés de l’ethnologie, de l’anthropologie, de l’archéologie, de la paléoanthropo …. Là il a réalisé un travail transversal sur les évolutions des rapports de domination entre hommes et femmes, notamment en comparatif des principales filières dorénavant connues des grands singes (mais d’autres espèces animales aussi) et des humains (depuis tant Neandertal que Sapiens). Il en ressort que les origines et pratiques de domination ont relevées de tous les scénarios,… ce qui interpellera la plupart des idées reçues à la mode, … partant des mouvements devenus intolérants dont la violence actuellement s’exacerbe. Le vieu mythe de la domination masculine réaction à la domination des femmes détentrices du mystère de l’enfantement pourrait bien sauter.

Cynthia Fleury est psychiatre-psychanalyste à Sainte-Anne (où j’ai eu l’honneur étudiant de participer à des travaux dirigés par la Professeure Thérèse Lempérière), philosophe-politique et écrivaine. Dans ce dernier ouvrage, elle développe aux fins fonds tant de la sociologie que de la psychologie des profondeurs, la réalité du « ressentiment », tant donc chez presque tous les individus qu’au sein de presque tous les collectifs. Au-delà d’un sentiment apparent, il s’agit d’une structuration inconsciente (individus tout comme collectifs), qui émerge parfois par pics parfois en permanence, en permanence avec amertume et dans certains contextes avec force et violence. Cette amertume a pour objet et est dirigée contre des autruis (individus ou collectifs) mais aussi soit même, en regard de l’image « idéale » qui nous habite.

Cette géniale mise à l’évidence aide et aidera à comprendre bien des choses. À suivre donc.

Un trait commun, et qui oh combien importe, à ces trois présentations : s’en libérer et surtout le dépasser est très difficile, voire impossible ! Le palier de développement de conscientisation de l’actuelle humanité est encore insuffisant.

D’une part, si le quantique a commencé de bouleverser nos paradigmes avec le XXème, là nous passons de nouveau un palier. Ce sont toutes nos certitudes issues du XIXème, et les boites de classification côte à côte liées, qui sont devenues nettement caduques, sautent, et devraient bientôt être placées aux musées de ce qu’il convient de savoir pour dorénavant l’éviter. Newton a été utile et structurant, mais les évolutions de la nature impliquent son dépassement ; Lamarck est vengé, très tard certes … Einstein a eu des difficultés avec les ondes gravitationnelles, mais depuis le début du XXIème, c’est acquis … Freud a spolié quantités de ses soi-disantes découvertes à des anciens remontant à plusieurs millénaires, mais nombreux parmi ses successeurs (des Dolto, Groddeck, Winnicott, Marty, Tobie Nathan …) ont corrigé cette avancée et objectivés, quand C.G.Jung a ouvert les fondements de la complémentarité matérialités-spiritualités.

Autant de phares vers l’au-delà de la mutation en cours.

D’autre part, espérons simplement que la barbarie régressive qui prolifère actuellement en de multiples lieux et systèmes de cette planète ne nous étouffera pas et, si cela s’avérait, que nous laisserons des traces pour plus tard.

C’est bien d’ailleurs ce que me meut en cette dernière phase de cette vie-ci.

Michel André Vallée

DÉSOLÉ, L’HORREUR EST DÉJÀ LÀ

Documentaire terrible sur ARTE hier soir 7novembre à 22 H 25, avec pour titre : « Coup de chaud pour les rennes de Sibérie ». Derrière le titre, ce sont toutes les conséquences en cours sur l’écosystème telles qu’elles se révèlent crument là-bas qui sont présentées, sobrement, objectivement (confrontation avec d’autres sources correctes  diverses depuis déjà quelques temps), sans polémiques, un vrai documentaire, mais inédit. Bien entendu, les réalisateurs (allemands) n’y parlent pas que des rennes mais des populations, des autres animaux, des végétaux, des paysages, … et le film commence par les gigantesques fosses dans le sol du fait de la fonte du permafrost.

Nous comprenons mieux là pourquoi depuis quelques années « on » nous présente et propose de plus en plus des ossements dits préhistoriques … mais « on » ne nous commentait pas d’où ils venaient vraiment.

Nous apprécierons la protection totale des scientifiques japonais dans une des Républiques russe du centre contre les moustiques. Toutes les équipes d’intervention là-bas, dont en ethnologie et autres, le savent depuis des lustres, … mais avec l’humidification croissante des sols ils ne peuvent que se multiplier, … et bien évidemment vont saison par saison se déplacer !

Durs, mais visionnez, il nous est vital de savoir, y travailler, en débattre sans perdre de temps  ni enfermer les résultats dans des tiroirs, et agir à tous niveaux !

Pas d’illusion, ce ne sera que pour se préparer, pondérer, limiter la casse. En effet, les dégradations de cette nature de nos écosystèmes sont telles que même les clans conservateurs parmi les scientifiques reconnaissent maintenant que ces évolutions sont irréversibles, quand d’autres nous signalent objet après objet  l’accélération bien au-delà des pires prévisions.

Donc à la question « mais que va devenir tout ce qui existe là ? », la réponse est inéluctable : pour corriger les transformations de la nature en cours, c’est entre des décennies et des siècles, selon. Donc tout va disparaître en l’état, c’est plié. Simplement la matière va comme depuis toujours se transformer selon les lois physico-chimiques, … les êtres du monde du vivant passant par une transition « terre » (pour simplifier).

Un de mes enseignants dans les années 60 nous disait : « pas la peine d’aller au cinéma voir un film d’horreur, elle est chez le voisin d’à-côté » ; et bien là l’horreur n’est plus individuelle, ou in ter-individuelle … elle est globale au delà de systémique. Il y a des moments où on comprends la couleur noire de désespérance,  quand nos dirigeants savent tout ce qu’il conviendrait de faire depuis peu après-guerre et que, du fait de la domination de la cupidité court terme liée à la peur où sont entretenues les populations, … rien ne bouge !

AGIR ?

ET LE NIVEAU D’ÉDUCATION, BORDEL !

Puisque apparemment les États-Unis seraient encore pour quelques temps la première puissance mondiale (quand en fait la Chine l’est déjà comme une conférence publiée sur mon blog l’expose), tous les médias (internet, radios, télévisions, papiers) analysent ce qui s’y passe et tentent de percer le pourquoi du comment de ce qui nous étonne.

Nous sommes le samedi 7novembre 2020, à 3 Hs du matin, et quand le dépouillement de la Géorgie s’achève et que la « dynamique » des votes en Pennsylvanie demeure stable, il est devenu clair que le candidat démocrate Joe Biden ne pourra plus être rattrapé par le Président sortant républicain Donald Trump. J’ai passé une partie de la nuit à suivre les commentaires sur le complexe processus américain (quelle outrecuidance de s’appeler « américain » au déni de tous les autres) de dépouillement et d’élection par grands électeurs (soit une institution injuste et inégalitaire). Après l’écoute de N. experts et « citoyens  lambda » interviewés, un européen peut finir par comprendre. Et, en recoupant plusieurs sources, ressort un trait déterminant majeur des votes : le niveau d’éducation !

En effet, la scrutation attentive des résultats compté par compté au cœur de chaque État démontre que, contrairement aux idées reçues, D. Trump a gagné des voies dans les populations dites « de couleur » et dites « latinos », quand J. Biden a gagné des voies dans la population des « hommes blancs » !  Et ce en quantités suffisante pour contribuer à amener chacun des deux candidats à rassembler plus de 70 millions d’électeurs (du jamais vu qui dépasse même les scores d’Obama) et retourner les situations antérieures ; donc sans appel. Or, ce qui distingue au principal l’orientation des votes quad on descend le microscope au niveau des contextes des comptés, c’est le niveau d’éducation général ! Avec de tels effectifs, très probable qu’une analyse de combinaison des corrélations entre facteurs qui influent les votes, serait effectivement sans appel.

L’éducation  serait donc plus déterminante que tout autre facteur pour induire les personnes dont le niveau est faible à adhérer à un discours dit « populiste », outrancièrement martelé depuis des mois par le candidat-Président Trump, lequel est reconnu come « des nôtres » (quand à l’apparence soigneusement entretenue en oubliant son statut financier) ; plus déterminant encore que l’économie (mais à quel prix en regard de l’écosystème). C’est une méconnaissance qui a couté cher à « l’élite » démocrate, déjà il y a quatre ans !

Osons généraliser : il est devenu reçu que dans de plus en plus de Pays la dialectique dite « populiste » est retenue par de plus en plus de gens, quand ces derniers ne font plus confiance aux propos de la classe de l’establishment qui entoure les dirigeants, et quand les classes moyennes sont laminées. D’où les récriminations et manouvres de culpabilisations desdites classes dirigeantes.

MAIS, comment dénier plusieurs décennies de politiques de laxisme et de déni de la lente dégradation du niveau scolaire, puis universitaire (exceptés les privilèges des grandes écoles), de réduction de la diversité et complexité des connaissances à une doxa de pensée unique, de poltronnerie devant les dictatures de radicalisation dites « religieuses » croissante (qui toutes s’en prennent à la Connaissance) …

Inutile de continuer, ces quelques traits suffisent à resituer les cris d’alarme critiques exprimés depuis de nombreuses diverses sources ces dernières années. Les manifestations tout comme les Rapports ne manquent pas, trop souvent rejetés aux paniers, ou dispersés soit à coups de grenades de désencerclement soit avec la verroterie de quelques petits milliards …

Beaucoup de jeunes sont mobilisés aux States, qui font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont là où leurs ainés les ont menés. Mais dans tous les Pays, cette variable (la montée des jeunes) comptera de plus en plus face à une caste d’anciens devenus hors sol, décalés d’avec les nouvelles réalités systémiques, aveugles dans le confort de la consommation néo-libérale mondialisée et de TINA (There Is No Alternative). Dans ce contexte global de fin d’empire romain, les jeunes seraient-ils porteurs d’espoir ?

Puisqu’il est « elected », le nouveau Président aura tout intérêt à intégrer tout cela.

En attendant, versus chinois, rien n’est négligé en matière de niveau d’éducation, générale et en toutes disciplines, … mais pardon c’est vrai, ils savent jouer au Go dans le long terme.

Michel André Vallée

Il m’a immédiatement été demandé : pourquoi ce choix de photo ? Car il est toujours utile et nécessaire de prendre un peu de recul pour voir les choses simultanément en plein et en creux, et car l’iceberg n’est parait-il que 10 % de la réalité.