L’ Afrique, c’est l’Afrique … un opéra beau et politiquement correct

Le vol du Boli, hier soir sur la 5, donc le 11 décembre 2020 de cette année tristement finissante. C’est un opéra donné au théâtre du Châtelet en cette année 2020, qui, comme écrit dans l’annonce, « parle de l’Afrique noire (surtout ex-belge et ex-française), de ses œuvres sacrées, de son peuple réduit à l’esclavage … ». À vos replay, vous ne le regretterez pas.

Tout au long de la musique, de la vraie musique, toujours harmonieuse comme devrait l’être la musique, jamais dissonante, de dansante de joie de vivre à en perdre le souffle (sauf que les acteurs ne le perdent pas), à profonde et posée mais toujours douce dans la douleur individuelle et collective partagée.

Succession des périodes, d’avant l’arrivée des européens aux triangles infernaux avec les Amériques du Sud et du Nord, aux hypocrisies des décolonisations, aux exploitations qui continuent, par exemple par les conditions de travail pour nous alimenter en matières rares « indispensables « à nos supports informatiques. Beauté et sobriété de l’évocation des largages de surcharge en plein océan !

Par contre la traite par les arabes, bien antérieure à celle des blancs européens, évoquée de façon « ludique » par le belge Hergé dans « Coke en stock » mais qui avait commis auparavant « Tintin au Congo », et toujours pratiquée par exemple dans les Pays du Golfe, … cette traie là ne figure pas. C’est un opéra qui dénonce avec poésie ce qui est dorénavant reçu d’évoquer ; cet opéra est politiquement correct (aujourd’hui).

Le thème symbole de tous ces vols est celui du vol du Boli, objet sacré. Le roi qui le garde avant notre arrivée est devenu gardien de musée aujourd’hui, la … restitution étant à peine esquissée pour conclure l’opéra. Donc il s’agit du passé, du présent … et de l’avenir.

Là nous sentons (avec la retenue adaptée à nos capacités limitées) les forces de la Macumba, rencontrée au Nordeste du Brésil, cousine proche du Vaudou (présenté un jour en cure par le responsable noir de l’animation à Molitg les Bains) pratiqué en Caraïbes mais originaire de l’Afrique Noire. Comme le met en garde une Mère des Dieux à Serge Bramly dans « Macumba Forces noires du Brésil » (Albin Michel – 1975) : « L’Afrique c’est l’Afrique, tout le continent », … soit du Maroc à l’Égypte à l’Afrique du Sud, d’où émane cette force. Mais en son centre, le Congo.

Enfin, si vous vous offrez le replay, vous constaterez que les blancs y sont à égalité avec les noirs, fraternels, présents, dans la musique, … car c’est LA réalité.

Du beau, du juste, du vrai, même si incomplet. Un opéra authentique.

Michel André Vallée  12 décembre 2020

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