Mise à plat d’une facette de la domination : l’inceste

Ce billet en appui de l’éditorial de Natacha Polony pour le N° 1243 de la revue Marianne, appuyé par sa participation au « duel » de samedi 9 matin sur France-Info. En fait non pas duel mais coopération avec Corine Pelluchon. Développant une actualisation en ce début des années 2020 des « Lumières », son thème de prédilection en ce début de carrière, qui semble bien remettre les pendules de nos paradigmes à l’heure si on l’accompagne du travail sur le ressentiment de Cynthia Fleury, les « Lumières » se sont concentrées là sur l’inceste.

Cela fait longtemps que cette « affaire » lourde aurait du être mise à jour, à plat, objectivée ; l’un des N° de la revue de psychanalyse jungienne des années 2000 a été consacré explicitement à cette pathologie sociale grave et terrible de l’inceste (je n’ai plus la force de la rechercher dans mes cartons mais chacun(e) le trouvera s’il le souhaite, riche de pertinence).

Ne reprenons pas ici l’analyse de qualité de Natacha (avec laquelle je ne suis pas en accord sur tout, par exemple en désaccord avec  l’argument » civique » de se faire vacciner avec les vaccins proposés aujourd’hui contre la forme COVID19 de ce SARS. Mais cet article a la qualité de mettre en exergue la dimension domination de cette pratique « banalisée » de l’inceste, venant d’ailleurs tout autant de femmes que d’hommes, sur les plus faibles, des enfants en moyenne vers 9 ans, des adolescents. Les » coupables » (car il s’agit de coupables) dont les effets sur les « victimes » portent toute la vie, présentent une dimension de statut charismatique, ou sont de type « narcissique », ou les deux.

Enfin le profil des pervers narcissiques et/ou charismatiques ressort ces toutes dernières années. Quand je dis « ressort » c’est bien entendu au niveau des « grands » médias, toujours de quelques décennies de retard avec les avancées scientifiques (surtout pour celles et ceux qui se refusent à travailler pour apprendre ce qui dérangerait leur confort et privilèges partant se remettre en question).

Les rapports les plus récents donnent de l’ordre de 10 % de la population, ce qui semble être considéré comme énorme. Mais enfin, si nous sortons du silence, faisons-le carrément. De part la clinique de plusieurs confrères dans les  disciplines concernées au fil de mon ex-vie professionnelle, la réalité serait plus proche du tiers de nos populations ! Un tiers d’une population, en sociologie cette fois, suffit à connoter sérieusement une culture, voire la dominer.

L’inceste est une des pires caractéristiques des « secrets de famille.  Famille sacralisée dans l’inconscient collectif par des siècles de domination des 3 Livres, sacralisée par les principes de la bourgeoisie de propriété individuelle du chef de famille (qui peut être une femme). Les lignées de femmes sont, là, aussi redoutables sinon plus que les lignées de géniteurs.

Comme Natacha le pointe si justement, l’inceste n’est pas seulement l’évidence du père qui ouvre la porte de la chambre pour « faire son affaire «  avec sa fille, où de la mère qui va rejoindre son fils, c’est aussi, à minima (mais profondément aliénant), l’intimité intime « sans faille aucune » de la mère avec la fille ou du père avec son fils. Dans tous les cas, que le « coupable » en soit conscient ou non (alors cadeau de l’amener à l’admettre), la « victime » en est polluée dans tout son relationnel toute sa vie, même sortie d’un travail correct sur soi (l’impact en sera atténué).

C’est DANS la famille : « m’enfin les attouchements d’un ancien du cercle envers un petit (une petite) qui n’y peut mais, … cela se fait, ce n’est rien ». C’EST DE L’INCESTE.

Quelle outrecuidance que de prétendre obtenir un « consentement » de l’enfant !

Enfin, depuis des siècles de sacralisation non-fondée des secrets de famille et des propriétés individuelles liées, constat que dans de plus en plus de zones  le silence est écarté (d’où déchirements et ruptures). Cette réalité des faits humains semble atteindre les paliers de la conscientisation collective « reçue ». Que de souffrances auparavant !

Les « schèmes » (chercher un peu dans wikipédia et surtout au-delà) sont cousins pour la pédophilie, les incendies volontaires de forêts, etc … et autres facettes évidentes ou masquées de la domination. MAIS l’inceste est bien plus courant, soit même « banal » (au sens de Hannah Arendt), que ces maladies sociales-là.

ACTION : Éducation, Judiciarisation, Accompagnements, Culture collective …

Michel André Vallée 9 janvier 2021

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