OÙ TROUVER L’ESPOIR ?

Mardi 26 octobre 2021 en soirée, la chaine franco-allemande ARTE donne trois dossiers remarquables et exceptionnels, le premier sur Big Pharma, les deux suivants sur le lobby climatosceptique puis la géopolitiques du climat. Soit ce qui a été mis en œuvre depuis un demi-siècle, à tous niveaux, pour contrer les prises de conscience collectives et individuelles du changement climatique global. Nous savons que ces deux thèmes sont emblématiques des affres de notre temps en pleine mutation de civilisation, tous les autres champs présentant une intensité d’enjeux comparable. Où trouver espoir ?

Dossiers remarquables, car les systèmes, volontairement structurés, de subversion et manipulation des réalités, y sont clairement démontés, sans appel. Pour les grands groupes pharmaceutiques, bien évidemment le lobbying et l’achat d’une majorité d’acteurs tant internationaux que nationaux qu’associatifs et qu’individuels. La surévaluation démente des prix en regard des coûts réels, rendue possible par les appropriations abusives mais « légales », permet cet investissement massif de corruptions sur la longue durée. Les grands noms des firmes sont cités, preuves écrites et filmées à l’appui. Et, si un propriétaire d’un produit ayant surévalué de 5000 % un médicament indispensable, sous prétexte que « la demande ne réduisait pas », avec un cynisme qu’il faut visionner pour comprendre «  l’avidité », s’est trouvé aux USA piégé comme Capone et emprisonné, c’est bien du fait d’avoir choisi de faire cavalier seul, et non d’avoir fait système avec les grands groupes. Pour ces derniers, l’illustration d’un Le Carré dans « La constance du jardinier » continue d’être pertinente.

Pour les traitements incriminés, de fait dangereux souvent mortels, il a donc fallu de 30 à 50 ans de bataille homériques, des investissements collectifs intenses de toute une vie, pour enfin nettoyer mais après des milliers de victimes, comme pour l’histoire de l’amiante ! Une telle durée d’impunité car ces Big Pharma financent des Instituts dont la mission est d’argumenter le doute tant auprès des « autorités » que des publics ; une stratégie efficace en sachant en prendre le temps. Excellente démonstration par une Naomi Oreskes, parmi d’autres héros de cette trempe, témoignage dans son ouvrage « Les marchands de doute ».
Bien entendu, le doute vise d’abord les véritables scientifiques, puis les autorités concernées, avant de subvertir les publics, d’où au passage la confirmation de l’utilité des publications « avec comités de lecture ». Mais sans renoncer ni minimiser aux autres publications et médias qui permettent de lancer et promouvoir les alertes.

Concernant le lobby climatosceptique et la géopolitique du climat, les systèmes et stratégies mis en place pour freiner, bloquer, contourner, réorienter, la prise de conscience des autorités et publics est démontée aussi nettement. Il existe bien depuis des décennies une organisation structurée des multinationales des énergies fossiles, au moins en Occident. Là aussi les principales compagnies sont citées ainsi que quelques exemples des Instituts à mission de subversion, mais, là non plus, pas les noms des responsables de fond, au cœur du « Deep power ». Sauf que ce qui est démontré, c’est bien que au moins depuis un demi-siècle l’investissement de la stratégie du doute est collectivement concertée et financée ; il n’est plus possible alors d’évoquer, en ces domaines, le complotisme. Les vrais complotistes, ce sont eux et leurs marionnettes politiques et administratives, … quand il ressort que curieusement les schémas de lobbying sont les mêmes pour les Big Pharma que pour les climatosceptiques !
On trouvera dans ces dossiers les références de l’Action Plan de l’API (un des clubs de ces structures) de 1992, repris dans la Déclaration de Leipzig (à vos replays), … sachant que cette longue démarche organisée a été initiée dés les années 50 !

« Simplement », 30 à 50 ans ont été « gagnés » pour maximiser les profits tant que l’état de conscience des masses, et de leurs représentants « élus », les rendent encore possibles. L’avidité. Peut-être même plus que 50 ans si la 26ème COP climatique, qui se réunit dans quelques jours à Glasgow, ne donne que des déclarations d’intentions sans clauses d’obligation drastiques à effet immédiat.

Pendant ces 30-50 ans, l’état de la planète Terre, qui pouvait encore éviter les dégradations trop irréversibles de l’anthropocène, a empiré de telle sorte que les humains qui l’habitent ne peuvent plus que limiter tout ce à quoi nous avons assisté ces dernières années : pollutions de l’intégralité des terres, eaux, et airs, fonte des glaciers, inondations, intensité et généralisation des feux, pollutions et dégradations des alimentations… et apparitions et intensifications des pathologies, dont les maladies à virus. À ce propos, le 3ème film propose un lien entre dégradation continue des environnements et série des pandémies (H1N1, les Covids …).

Tout cela est connu de celles et ceux qui acceptent de voir et savoir. On ne compte plus les recherches, analyses, travaux de synthèse sur chaque discipline ou croisées inter-disciplines, et ce dans toutes les langues principales, venant de cultures diverses et contrastées. Une recherche posée ouvre accès à abondance de données.

Mais quant on sait le sort réservé dans presque tous les Pays aux scientifiques qui ne se couchent pas sous une doxa ou pensée unique, par exemple de nombreux épidémiologistes (mais trop sont désormais « récupérés »), aux journalistes d’investigation compétents et intellectuellement honnêtes, aux courageux lanceurs d’alerte en tous lieux et systèmes … on s’étonne que de tels dossiers puissent sortir sur une chaine aussi connue et reconnue ? Je m’en ouvrais à un ami debout et respectueux d’autrui et de la nature, qui rappelle que seule une minorité regarde ARTE et parmi lesquels ceux qui savent déjà tout cela, et que, même si nous sommes quelques centaines de milliers probablement en Europe :
– d’une part nous comptons alors pour peanut, quand la société de consommation fonctionne sur des dizaines de millions.
– d’autre part le matraquage de désinformation de masse, lié à l’anti-éducation au sens critique assurée par l’éducation générale, a généré une écoute paradoxalement » retournée » de ce type de contenu = qui tentent d’œuvrer à diffuser les avancées de connaissance partant remettent en cause les habitudes confortables du grand nombre sont les complotistes … !
– partant que permettre la diffusion de tels documents non seulement ne présente aucun danger pour le système dominant d’aliénation-exploitation, mais au contraire accrédite l’état apparent de liberté démocratique (vous voyez bien …) ! Le Malin est malin.

Ainsi une fois de plus dans ces dossiers comme dans tant d’autres travaux et ouvrages sérieux ces dernières années (disponibles aisément sur les réseaux et les bibliothèques) est démontré que les démocraties occidentales sont devenues incapables de répondre aux besoins de justice et de promotion de l’excellence pour le plus grand nombre, de régulation des complexités, d’investissements éclairés inter-disciplinaires pour l’avenir, d’équité à la fois intelligente et ferme, d’éthique humaniste …

Nous avons urgemment et impérativement besoin de modifier radicalement nos Institutions et nos codes de Droits (donc les Devoirs), d’y éradiquer toutes formes de pensée unique, dont bien entendu tous les terrorismes par la pratique zéro tolérance (il n’est plus temps de pédagogies douces progressives), … partant de renouveler la totalité de la caste soi-disante d’élite, de booster une véritable méritocratie. Les outrances sociétales des « wokismes » importés des States , qui accentuent les dégradations de nos mœurs et multiplient les clivages alors que nous avons besoin d’engagements solidaires, sont à juste titre déjà dénoncées et il importe là-dessus de réorienter les médias (et certains centres universitaires) … Tout cela et tant d’autres changements de salubrité, car ils constituent le contexte (« contexte » n’est pas rien tous les « communicants » vous le diront) de politiques publiques de reconstruction de nos autonomies « locales » en tous domaines, dont la réindustrialisation, la qualité de l’alimentaire … . Afin que soient appliqués immédiatement dans les « nouvelles » orientations politiques les enseignements à tirer du désastre écosystèmique.

Oui, l’Europe, encore pour quelques temps le plus important des marchés, sa seule force actuellement (mais gaspillée par la mondialisation et ses propres divisions) pourrait utiliser ce pouvoir potentiel pour donner l’exemple, avec fermeté en posant ses conditions. Pour ce faire, une Défense commune intégrée d’une Fédération des Régions-Nations, totalement libre et autonome vers l’Ouest comme vers l’Est (même si l’Europe va de l’Atlantique à l’Oural), et les Renseignements intégrés qui vont avec, est indispensable. Pas de pouvoir sans Armée puissante. Une refonte de la Constitution de cette Europe, limitée dans un premier temps aux seuls Pays qui s’y reconnaissent et engagent vraiment, est donc immédiatement nécessaire. Alors, ses peuples pourraient y adhérer, et valideraient par une série de référendums (qui ne sauraient être trahis).

Dans le cas du petit Pays qu’est devenu la France (actuellement du 15ème au 40ème rang plus ou moins selon les critères), mais qui ne compte encore que par ses sous-marins nucléaires d’attaque et son domaine maritime, plus un peu d’agro-alimentaire (mais il faut de suite complètement tout y revoir), d’aérospatiale et de tourisme de luxe …, comment là dans l’immédiat voter en 2022 ?

En regard de tout ce que nous savons, et sachant que nul ne peut être parfait, que chaque camp doit par réalisme accepter et même un temps intégrer quelques traits contraire à ses idées et intérêts, le meilleur candidat (terme qui comprend candidate foin des risques de l’écriture inclusive) s’engagera sur, comme on dit en recherche opérationnelle, le « MiniMax ». C’est le « minimum des maximum » sur l’ensemble des besoins, soit une tentative « par le haut », et non le désastreux lissage par le bas de « MaxiMin » = le maximum des minimum. En effet le lissage par le bas, par appréhension bisounours « politiquement correcte » de ce qui déplairait, est une des causes principales de notre situation d’aujourd’hui chez les politiques actuels. Celle ou celui que nous élirons devrait porter un sabre de feu et de sagesse.

Par exemple, il conviendrait, en toutes disciplines, de tenir compte de l’intégralité du message d’une Dolto = les droits ne valent que comme résultants de devoirs. Soit re trouver le sens de l’effort, … d’autant qu’il y a tant à faire, sur tous les champs.
Pour toute connaissance, utiliser tous les possibles tant des traditions que des avancées en connaissance. Ainsi en médecine (la santé individuelle et publique étant une des priorités), puisque nous vivons l’actuelle mutation de civilisation au travers des pandémies de virus, utiliser conjointement les médecines traditionnelles, occidentales modernes dont les plus avancées, chinoises, indiennes, des peuples premiers. Bien entendu, à l’évidence les principes actifs et leurs dérivés devraient appartenir au bien commun, en aucun cas à une personne ou institution.

Illusions de rêves ? NON. Pour trouver l’espoir les critères clés demeurent le vrai, le beau, le juste … pour toutes les priorités ; les éventuelles excentricités (il faut bien rire et danser) dans tout le reste …

Mercredi 27 au soir, toujours sur ARTE, le film qui raconte dans le détail le chemin de combattant du Dr. Irène Frachon, lanceur d’alerte dans l’affaire du Médiator. Illustration adaptée de ce que ci-dessus. Respect et Honneur, ainsi qu’à ceux qui l’ont accompagnés, à Brest, au Québec, « taupe » à la CNAM …, selon le premier principe éthique médical de base : « Primum non nocere » (en premier lieu ne pas nuire).

Michel André Vallée 28 octobre 2021
publié sur le blog « arcencielxcristal.com » et sur le mur Facebook