Un sage : Aurélien Barrau

Une amie vient de me passer un interview d’un astrophysicien français, dont chacun pourra aisément trouver plusieurs interventions sur le net, MAIS pas exclusivement d’astrophysique. Celui-ci, en l’occurrence sur France inter (pourquoi pas ?), est centré sur un thème, sinon le thème majeur de notre temps, soit non pas le climatique, mais globalement l’effondrement du vivant, … qui englobe le thème climatique tout comme le thème surpopulation, … entre autres « urgences » avancées par nos autorités, nos médias …

Aurélien Barrau intervient comme un citoyen du monde, certes très informé car curieux au bout du bout, et mettant en pratique le sens critique global qui devrait être enseigné à tous nos jeunes.

Ce billet pour vous encourager, ami lecteur, à consacrer une demi-heure en vous rendant sur le lien :  » https://youtu.be/94IxSYo5wtM « , car cet homme-là arrive à poser nettement, en si peu de temps, la globalité de la problématique de notre temps, ici et maintenant. Il est rarissime que je me trouve en accord à 100 % avec une position méta de cette qualité, et l’essentiel y est bien mieux exprimé que je ne le pourrais.

Bien entendu, puisque nos autorités diverses sont en retard avec les mesures qui auraient dû être prises depuis les alertes telles celles du club de Rome il y a plus d’un demi-siècle, et que, avec la complicité confortable (pour encore quelques temps) des populations qui se croient privilégiées, le constat global, méta, est bien au-delà de dramatique, les mesures encore envisageables, tant qu’il nous est encore possible, sont radicalement révolutionnaires. Cette fois, TINA (There Is No Alternative) prend du sens, ce qui ici et maintenant manque le plus.

Aurélien Barrau et ses amis se présentent comme ouvreurs de pensée, une pensée du déraillement des actuelles doxa « en vigueur », pensée se déclinant par une refondation radicale de nos valeurs.

Ouvrage avec pour titre  » Il faut une révolution politique, poétique et philosophique » (Éditions Zulma). Certains dressent immédiatement le sourcil en lisant « poétique » ! Et oui, … mais allez écouter comme il l’entend. D’autant que la révolution proposée met de côté les stratégies et pratiques de non-violence, malheureusement certes , mais trop tard, principe de réalité. La reconstruction nécessaire, immédiatement, ne peut être que radicale. Face aux dénis et atermoiements, absurdes en regard de l’état des connaissances, la brutalité est inévitable ; certes douloureuse mais faute de quoi nous continuons tout droits aveugles volontaires dans une extermination massive.

Les avancées en physiques font parties « évidemment » du tableau , notamment la réalités des « multivers », soit la coexistence intriquée de plusieurs univers aux lois d’espace-temps différentes, derrière l’apparence de notre univers, … qui pourrait d’ailleurs être en recomposition en cours quelque part au cœur d’un gigantesque « trou noir ».

Mais en attendant, ici et maintenant, Aurélien Barrau inclut dans la radicalité de la reconstruction une toute nouvelle Constitutionnalité politique. Du concret.

Au travail, hauts les cœurs, et fort l’honneur.

Michel André Vallée 7 juillet 2022

Quand même ravi de trouver là des éléments de réponse au prochain ouvrage, probablement d’ici la fin de cette année 2022, sur le thème « Ombres, individuelles et collectives ». Un peu d’oxygène fait du bien.

OUI, L’1 D’OCTUBRE EST UNE DATE CLEF dans l’histoire de la Catalogne –


Billet à l’occasion de la Diada du 11 septembre 2021. La Diada est la principale journée de l’identité et du souvenir pour les populations des Pays catalans.
Consultons les tout derniers éditoriaux de Vicent Partal, de la newsletter catalane quotidienne VilaWeb. Car ils sont cohérents avec tous les précédents des mois précédents (et des années précédentes en fait).


01/09 > mise en net que non seulement les indépendantistes, mais les catalans en général, « sont l’ennemi historique», vu des castillans conservateurs, cas d’évidence récents à l’appui. Vicent Partal conclue pointant que, si cet état est clair pour le Pape François (quand on sait lire entre les lignes), l’est-il aussi clair pour « nous » (le peuple catalan tant en Espagne qu’à l’extérieur) ?
31/08 > constat par un observateur « américain » présent à une manifestation publique à Barcelone que la capacité à débattre ainsi en public du fond des choses, sans peur, serait unique au monde. Pas peur de créer (là dans le débat public) sur une feuille blanche. Il s’agit d’instituer une Catalogne qui ne soit pas une Espagne en petit !


29/08 > ne pas se laisser leurrer par le piège que le conflit serait interne à la Catalogne et non international entre la Catalogne et l’Espagne, marqué depuis des décennies et siècles dans l’histoire. Vicent Partal rappelle des séries d’assassinats politiques sans appel. On comprend que la perte de la dernière « colonie » serait, aux yeux de l’Espagne conservatrice, pire que toutes les dictatures et guerres civiles passées ! Et ce, même pour le Parti social-démocrate actuellement au pouvoir.
26/08 > le concept de frontière inamovible serait absurde, mais est devenu un tabou dans les idées reçues internationales actuelles. L’histoire de la définition des frontières d’une Pays tient le plus souvent à des enjeux qui n’ont que peu à voir avec les réalités des populations,… et qui aboutissent trop souvent à des incongruités. Incongruités génératrices à terme de conflits. Légitime de reconsidérer les frontières en fonction des réalités historiques, culturelles et socio-économiques des peuples concernés.


24/08 > rappel du principe de base en démocratie de la séparation des pouvoirs dans un Pays (si le choix du peuple est effectivement la démocratie, « le moins pire des systèmes » selon Winston Churchill). Rappel de la réalité dramatique de confusion des pouvoirs dans le cas de l’Espagne (ce sur quoi l’actuelle UE se contente d’admonestations). Compte tenu de la réalité du « fait » espagnol, un fonctionnement correct du judiciaire impliquerait donc un État de Catalogne indépendant (comme pour tant d’autres dimensions de gouvernance). Bien entendu, une phase de Constituante est, donc sera, nécessaire, sur ce champ fondamental aussi ; … entre autres y sera posée la question de l’élection ou non et comment des juges.
23/08 > à partir de propos tenu à L’Universitat Catalana d’Estiu de Prada, et ailleurs, se pose la question, essentiellement grave du sens et de la pertinence de la stratégie d’unilatéralité (soit la mise en action de fait de l’indépendance par la population et ses corps constitués, après des décennies d’offres de négociation dans la non-violence sans résultat autre que la politique systématique judiciarisée d’élimination menée depuis l’1 d’octobre 2017).


Et là arrêtons de remonter les excellents éditoriaux quotidiens de VilaWeb, que chacun peut retrouvée facilement (mais en langue catalane). Car, après les questions clés de la réalité de la confrontation à l’Espagne, de la dimension non uniquement interne mais d’abord internationale de cet état des choses (clairement développé dans l’ouvrage en français d’un collectif d’auteur « La Catalogne et l’Espagne Les clefs du conflit »), de la fausse inamovibilité des frontières, de la séparation des pouvoirs, … ce trait évoqué effectivement à l’UCE de cette année 2021, mais objet de débats et « jeux » désolants voire inattendus chez certains depuis des mois (allusion aux tractations de palais d’une partie des leaders de deux des Partis indépendantistes), est bien, concernant l’actualité du Mouvement Catalogne, le doute semé sur l’unilatéralité.

Dans l’environnement catalan qui m’a accueilli depuis maintenant six ans ici en Catalunya Nord, quelques-uns s’en réjouissent ( « tout va bien « ), mais d’autres n’y comprennent rien. Car pour toutes et tous celles et ceux engagés dans ce Mouvement depuis au moins le début de ce siècle, qui ont pris la peine d’étudier l’histoire ancienne comme récente, la réalité du fait castillan est évidente. Il reste pourtant utile au bien commun d’encore et encore l’expliciter. Par ailleurs si une des principales erreurs de 2017 a certes été de mésestimer les postures et attitudes de l’UE, c’est là un enseignement à intégrer sans devoir altérer le Mouvement, celui de plus de la moitié d’un peuple debout malgré les exactions, devenu exemplaire aux yeux de tant d’autres, en Europe et au-delà. Ailleurs au sein de cette UE les regards évoluent en plusieurs Pays au constat de ses égarements et insuffisances. Il en résulte, au plan statégique, que « toute négociation entre la Catalogne et l’État espagnol est, en l’état, inenvisageable, techniquement tout autant que moralement. Même si, la culture catalane étant traditionnellement conciliante, Ramon Llull n’a-t-il pas écrit au XIIIème siècle « Livre de l’Ami et de l’Aimé », l’intérêt marqué pour la lutte non-violente y est en quelque sorte naturel. Mais nous traversons une période où les stratégies non-violentes ont presque partout faillies à moyen et long terme (ainsi Gandhi a-t-il été assassiné et le KKK « tourne » toujours au Sud des États-Unis). C’est toute une transmutation des « ennemis » qui est nécessaire (principe de réalité), ce qui demande du temps.


Aussi abstenons-nous d’évoquer les engagements qui, avec l’expérience de négociations et conflits (mais ailleurs en Europe), peuvent paraître adéquats. Car, comme l’a expliqué un ami catalan de souche d’ici qui connaît bien l’histoire et les coutumes et les enjeux, « si nous faisions cela, nous perdrions la Generalitat ».
Le mieux est probablement de reprendre les deux derniers paragraphes de l’éditorial de Vicent Partel du 23 Août « l’indépendantisme kidman. Oui, le 1er octobre a été un jour clef.


Michel André Vallée 3 septembre 2021, corrigé le 25.


NB : ne dénier en rien qu’il est de très belles réalités en Espagne, en poésie, en musique … des contrées et villes splendides. Federico Garcia Lorca a été exécuté en Andalousie, par une caste, pas par le peuple espagnol.