ÉVOLUTIONS DANS LA PARTIE DE GO CHINOISE

Quatre dossiers de récapitulation- objectivation sur ARTE mardi 28 mars en soirée. Deux films rappellent l’histoire des camps de travail-réhabilitation du début de la guerre civile à la mort de Mao, puis la perduration « masquée » de ces camps sous Deng puis actuellement sous Xi. Suivis par deux films qui présentent l’histoire de Taiwan (ex-Formose) jusqu’à l’état de la société actuelle, puis la situation fortement possiblement pré-conflictuelle actuelle avec le « Continent ».

Avec ces quatre films, on se rappelle ou apprend quantité de réalités ( économiques, sociétales, technologiques, militaires, culturelles …), dont on ne parle pas assez ici en « Occident ». Donc méritent oh combien les replays.

Notons notamment (sans négliger pour autant les réalités des « camps ») que la classe moyenne en Chine est devenue majoritaire, et vie semble-t-il au moins aussi bien sinon mieux que la nôtre ; bien des membres des classes « jeunes » en « occident », adeptes des consommations et plaisirs immédiats relativement bon marché sans trop d’efforts, s’en accommoderaient aisément.
Mais les classes moyennes en Europe et aux États-Unis + Canada sont en phase de réduction et de dégradation (sauf la frange sup). Or, quand on lit Jared Diamond (« Effondrement – Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie » 2005) et ses successeurs, le délitement des classes moyennes est un des signes (parmi quelques autres) majeurs des chutes de civilisations.
Après un petit demi-millénaire d’ascension et de gloire l’Empire romain a mis deux siècles à s’effondrer. Après un bon siècle et demi d’ascension et de domination (de 1800 au Vietnam), l’Empire des States (car l’appeler « américain » est outrecuidant) est en cours de dislocation, et tout continue de s’accélérer.

Notons que Taiwan a été océane avant d’être chinoise, mais qu’à ce jour le camp pro-chinois y compte 40 % de la population, et que les deux économies sont fortement intriquées, ce qui n’est pas rien. D’où un débat de fond en permanence entre taîwanais, certes sur un mode plus « démocratique » qu’en Chine. Si l’État chinois avait été plus habile à Hong Kong, le camp pro-chinois serait plus important ; de la part de la RPC c’est d’ailleurs là une erreur de jeu de Go, qui mettra un peu de temps avant de régénérer quelques « yeux de liberté ».
Par ailleurs, si l’exposition des mœurs, notamment de genre, du camp « démocrate » ne peut que séduire les tenants du wokisme « à l’américaine », l’envie de société liée n’a rien d’évident. Exemplarité mondialiste d’humains dits « enrichis » ou déchéance, les avis peuvent être et sont évidemment partagés, en l’état des évolutions des cultures ici et là.

Bien d’autres traits à soulever avec ces quatre films. Il est correct d’adapter ses propos antérieurs au vue des évolutions des contextes et connaissances, partant naturel et humain d’évoluer sinon changer d’avis. Mais en l’occurrence, je ne crois pas devoir changer un mot de la conférence de 2019 (La Chine, devenue première puissance mondiale …) présentée sur le blog «  arcencielxcristal.com « ; simplement la pondérer avec les réflexions issues de ces constats.

Les USA renforcent leur puissance militaire en Pacifique ; ils ont entrainés l’Australie qui vient de faire une grave erreur de Go avec ses futurs sous-marins nucléaires d’attaque, etc … Si une guerre intense se déclarait, l’issue militaire n’a rien d’évident, encore moins l’issue politique.
Et que savent ces « puissances » des futures options de l’Inde, qui vient de dépasser la Grande-Bretagne ? 
Les Taiwanais suivent attentivement les évènement en Ukraine, bien entendu. Cependant les contextes sont totalement différents ; même si l’Ukraine est un des premiers greniers à blés et si Taïwan est un des premiers concepteur-producteurs de puces électroniques !

Michel André Vallée 29 mars 2023

IL Y A TROP DE POURRI DANS LE ROYAUME D’OCCIDENT

Bien entendu ce titre paraphrase « Il y a quelque chose de pourri au royaume de Danemark ». D’autant que le Danemark, et en fait l’ensemble des Pays de la zone Nor (Islande comprise du côté de l’Europe et non du côté américain), devrait être exemplaire à la plupart des autres Pays de l’Europe (celle qui va de l’Atlantique à l’Oural).

Mais entrons dans le sujet.

Lire le dernier livre de John Le Carré (David John Moore Cornwell qui nous a quitté en 2020), « L’espion qui aimait les livres », dont la relecture et la publication récente post-mortem a été prise en charge par son fils Nick Cornwell, au Seuil en langue française. Un chef d’œuvre, une fois de plus significatif de notre temps.

Chacun sait que, après des Joseph Conrad puis quelques autres en langue anglaise, et des Gilles Perrault complétés au plan technique par des Éric Denécé en langue française, l’œuvre de John Le Carré correspond à un cours complet sur le Renseignement, jusqu’à ce que les hommes soient partiellement mis de côté par le numérique, … mais il paraît que les humains (les femmes et les hommes) s’avèrent en fait quand même irremplaçables en la matière.

Dans cet ultime roman, ce grand écrivain qui utilisait cet art pour faire savoir hors censure (hormis la sienne propre) ce qu’il autrement n’aurait pas été possible de pointer (par exemple les « actes » de groupes pharmaceutiques), … nous passe en fait un message géopolitique, en même temps qu’une alerte sur l’état de dégradation (et d’abandon type « pour demain le déluge ») d’une partie de nos « élites ».

Le message géopolitique : l’état d’imprégnation, par une partie de ce que l’on appelle de nos jours Occident (car le Japon et la Nouvelle-Zélande n’en semblent pas concernés, l’Australie je ne sais pas), par la « modernité» (car l’esclavagisme en Afrique remonte à bien avant la « Traite » par les européens et américains) de l’idéologie pro-islamique.
Et ce, en partie (mais en partie seulement) en conséquences de nombre de nos actes effectivement inadmissibles, erreurs stratégiques trop primaires, tant collectives qu’individuelles. Le tout incrusté d’une naïveté qui n’a pas tenu compte des pourtant multiples enseignements de l’histoire (politiques intérieures soi-disant oblige), et de l’actuel bisounourisme bien-pensant au chaud de nos conforts (attention, ils ne sont que temporaires).
L’article publié cette semaine dans Le Figaro par l’ex-dirigeant de la DGSE en valide bien, au moins pour la France sinon l’Europe et au-delà, le caractère prioritaire. Si cet homme, un des plus au fait des réalités en toutes matières, a décidé cette publication ainsi, … c’est que nous avons atteint à l’évidence la limite peut-être encore tout juste gérable , avant irréversibilités, … devant alors payer l’intégralité des surcoûts tant culturels que sociaux et économiques et de sécurités (internes et à l’international).

Dégradation d’une partie de nos élites : les inutiles et dangereuses guéguerres intestines (apparemment orientées politiques) qui polluent nombre de nos structures de direction soi-disantes supérieures, dans ce cadre de la pensée unique soi-disante « mondialisée » (pointée par tant d’auteurs en tant d’endroits y compris le dernier de mes essais publié sur le blog).
Un des traits dominants étant manifestement la perte du sens de nos identités et valeurs, partant des repères collectifs de l’orientation et de l’action. Un exemple si ancien qu’il reste peu de risque à le citer, pris dans les derniers chapitres du livre de Le Carré : la confirmation (si besoin en était) de qui a décidé de l’assassinat du ministre iranien Mossadegh, privant ainsi l’Occident d’un si utile allié « réel » (mais qui réduisait les marges des pétroliers !). Et tant d’autres traits plus récents à qui sait lire.

Mais le royaume (en fait l’Empire) d’Occident, qui le tient en courte ou longue laisse, quel État ?
Et transversal à une partie des castes de cet État (qui a acquis cette position avec les deux guerres mondiales du XXème siècle) et à plusieurs castes alliées de »ceux qui en sont » en Europe, quels marionnettistes des arrivistes actuels qui se croient tenir le pouvoir ?
Ce Pays qui s’est introjecté la « mission » quasi-divine de diriger cette planète, mais ne donne surtout pas l’exemple en faisant tout assurer et subir durement par d’autres hors de son territoire.

Le temps des exécutions massives par drones est à la fois venu, mais « trop tard », car, si les failles et fractures se multiplient chez nous au point que s’en est devenu insupportable (trop) aux populations d’Europe, les fractures sont encore plus visibles à toutes et tous là-bas.
Le constat qu’il s’en manifeste (au propre et au figuré) aussi en Iran, en Chine, en Russie, en Afriques … bienvenues mais qui ne vont pas empêcher la chute de notre si triste château de cartes.

Il y a trop de pourri dans le royaume d’Occident. Cela ne peut durer certes, mais nous paierons tous, soit une double peine (l’effort des investissements dans l’erreur, puis le surcoût des réparations), au moral et culturel, au social, à l’économique, en santé …

Hauts les cœurs !

Michel André Vallée 11 décembre 2022, peu avant Noël.

« ILS » SE MOQUENT DE NOUS À TOUT PROPOS

Hier samedi 15 octobre sur ARTE, en seconde partie de soirée, film de re-information dans l’objet de faire le point sur ce que « l’on doit » penser de l’I.A. (Intelligence Artificielle). Succession de présentation de robots « dialoguant » avec des responsables politiques, des savants et chercheurs connus, devant l’ONU, etc, et interview de plusieurs experts « men on the spot ». Tonalité générale : les ordinateurs « géants » et robots connectés composant l’actuelle I.A., certes nous rendent d’immenses services par leurs capacités de calculs, et nous permettront d’affiner et surtout stabiliser nos capacités de plus en plus à l’avenir, par exemple dans le médical (bien voyons on n’y parle pas du militaire), mais rassurez-vous bonnes gens, si l’I.A. est capable de déceler les émotions elle n’en a pas (partant reste fiable), elle est incapable d’aller au-delà des objectifs programmés, et nous humains continuons d’en maîtriser les développements !
À aucun moment ne sont évoquées les victoires sans appel des I.A. sur les meilleurs joueurs d’échecs et de GO, ni que ces toutes récentes années, les I.A. ont justement commencé de s’auto-développer entre elles. Ben vi, par les réseaux internet, nous apprenons quand même bien des choses, sans même les demander ou chercher. C’est d’ailleurs pourquoi certains Pays bloquent internet sur certains thèmes, … par exemple actuellement en Iran (à propos de cette Révolution en cours le silence de plusieurs Pays arabes alentours est assourdissant).

Quel est le sens d’une telle émission sur les I.A., à ce jour, sur une chaîne réputée aussi sérieuse qu’ARTE ?

Pas possible d’imaginer un « complot » de la caste des Deep Power (grands financiers, pétroliers, militaro-industriels, pharmaceutique & al), concurrents entre eux et qui n’ont que faire de notre état d’esprit collectif. Hypothèse donc qu’il y a autre chose, d’autres enjeux pour d’autres acteurs.
Ou se contenter d’un groupe de producteurs et cinéastes qui demeurent aveugles ?

Michel André Vallée 16 octobre 2022

relire, entre autres :
« I.A., la plus grande mutation de l’histoire », Kai-Fu Lee, Les Arènes, 2019.

  • « Le Successeur de pierre », Jean-Michel Truong, Denoêl, 1999.

LE REJET DE MOURIR … ET POURTANT

Tout l’Occident s’émeut depuis trois semaines devant l’attaque de l’armée russe en Ukraine, les sanctions économiques décidées dans l’urgence par les autorités politiques des États de l’Ouest sont (ou se veulent) écrasantes. Une majorité d’ukrainiens se mobilisent au-delà de ce que les « occidentaux » (et il semblerait une partie du peuple russe parmi les jeunes) imaginait. La guerre physique sur les terrains, dont toutes ses horreurs comme dans toutes guerres d’intensité (concept récent dans les médias mainstream), s’accompagne d’une guerre de communications tout aussi intense où il est difficile de discerner le vrai du faut, de part comme d’autre. On prétend ne pas savoir le véritable objectif du Président Vladimir Poutine. On redoute que par le jeu de dominos, le phénomène guerre ne se propage de façon bien plus large jusqu’à mener à une troisième guerre mondiale, « comme en 14 » (1914) sauf que cette fois huit Pays (peut-être bientôt neuf avec l’Iran) disposent de l’arme nucléaire, et des vecteurs pour l’utiliser ! Le Président Volodymyr Zelensky se révèle être un chef d’État, qu’il ait figuré dans les Panamas papers ou non.

Cependant, il nous est rappelé que les États-Unis et l’OTAN n’ont pas respectés à l’Est les accords passés avec le Président Mikhaïl Gorbatchev, que Russie et Chine sont encerclés par des bases US, que lors de la Révolution orange à Kiev (berceau de la Russie impériale) l’ardeur des manifestants à l’évidence sincère était habilement manipulée par des intérêts stratégiques américains, et que depuis 10 ans l’Ukraine attaque en permanence le Donbass (14000 morts).

On a oublié plusieurs guerres permanentes horribles ailleurs depuis des années. Et on ferme plus ou moins les yeux sur l’état avancé de dégradation de notre propre société, pourtant attesté par quantité d’études et ouvrages. Mais là, puisque cela se passe à trois heures de vol de Paris et que les protagonistes sont tous européens, de couleur de peau et de culture blanches, engagement général, feux frisant souvent l’extrémisme poussés à longueur de journée par les médias, disparition du jour au lendemain du méchant phénomène Covid. Pardon, on oublie quand même la guerre civile, dure et longue et aussi horrible, en Yougoslavie, … où l’OTAN a humilié l’Europe en ne demandant pas en fait vraiment l’avis de l’Europe, a bombardée Belgrade, et a créée un nouvel État, le Kosovo, devenu notoirement gravement corrompu.

Se préoccupe -t-on suffisamment de qui est, dans ce conflit, en observation de cette nouvelle guerre en Europe, voire officiellement non-aligné, sur notre petite planète? Ose-t-on vraiment avoir une réflexion stratégique la plus objective possible sur les peuples et ressources qui pourraient être mobilisés à court ou moyen terme plutôt du côté de la Russie ? Serions-nous vraiment moralement prêts à une confrontation et embrasement général, sans même parler d’être concrètement prêts ?

Si les avis de nos meilleurs géopolitiques et diplomates (actuels ou à la retraite avec les sagesses de l’expérience) sont partagés, … tous justement ne sont pas d’un seul côté, et, heureusement pour ce qui reste de raisonnable dans notre genre humain, sont loin de relever d’une seule pensée unique. Comme le relève il y a quelques jours Edgar Morin dans un interview à propos de la sortie de son dernier livre (Réveillons-nous – Denoël) : « Il faut penser avant de s’indigner ».

Pour qui s’intéresse un peu à l’histoire (les diverses histoires), c’est un constat que lorsque la Russie s’engage, elle va jusqu’au bout. Qui a courageusement sacrifié sa capitale en y mettant le feu comme les russes l’ont fait, lorsque les armées de Napoléon Ier l’ont occupée (ce que ne sont pas arrivées à faire les armées de Hitler) ? Qui a sacrifié vague humaine après vague humaine à Stalingrad, marquant ainsi le début de la fin de la seconde guerre mondiale ? La Russie agit toujours après avoir ramassée ses forces, mais attention à ne pas la pousser à bout. Ne jamais oublier que l’âme russe, tout comme l’âme allemande, est romantique. Actuellement, elle a la Chine pour alliée, depuis des années puisque l’actuelle UE l’a repoussée (alors que l’Europe va de l’Atlantique à l’Oural), …et aussi pour alliés plusieurs autres Pays importants qui pèsent dans les équilibres mondiaux en train de se redessiner.

Il ne peut plus être dénié que les États-Unis organisent systématiquement l’attaque à l’est de l’Europe depuis la Perestroïka. Bien entendu l’URSS était économiquement à bout de souffle, … mais qui, après l’épouvante de la guerre du Vietnam, a poussé les feux en imposant la guerre des étoiles (entre autres), au lieu de contribuer parmi les autres Pays à investir dans un autre monde, espéré par tant de populations tant à l’ouest qu’à l’Est ? Qui a systématiquement écarté l’état des connaissances en matière d’environnement global (dont le climatique), pour persévérer dans le principe d’imposer à l’ensemble de cette planète « l’american way of life », partant de prétendre continuer à contrôler et régimenter ce monde ? Qui continue de traiter les Amériques du sud et centrale comme une chasse gardée, jusqu’aux outrances sanglantes de l’Opération Condor ? Qui ignore le débordement obscène des consommations sur les ressources, sauf à implémenter des régimes dans des zones où continuent de se creuser les inégalités et en fait l’esclavage économique ? Quels régimes de la vieille Europe se sont couchés, et continuent de le faire, sous les exigences d’un Pays qui a l’outrecuidance de s’appeler « américains » (les autres peuples des Amériques ne le seraient pas !) ?

Et tout cela pourquoi ? Pour un projet de civilisation généreux où l’espoir d’un monde meilleur se concrétiserait pas à pas, palier par palier , exploitant au mieux possible pour le plus grand nombre les avancées en connaissances ? Dans l’esprit d’une éthique humaniste ? Mais au nom de quelle morale, … quand on détruit la nature par l’extraction des gaz de schistes, et que l’on relève le taux le plus élevé de meurtres par armes à feu au quotidien, quand le taux de population sous le seuil de pauvreté est croissant aux États-Unis même, … ? Défenseur des Libertés : illusion.
En fait, pour rien de beau, de vrai, de juste, … pour reprendre les principes d’un Victor Hugo. La petite minorité qui relève l’honneur est tolérée tant qu’elle ne menace pas le système en place, tout en devant se battre quotidiennement dans un Pays quasiment dépourvu de droits sociaux.

Mais au contraire pour un mode vie de consommation individualiste de masse et de luxe orgueilleux, bien au-delà des besoins réels pour vivre dignement, dans le dédain et aux côtés d’inégalités criantes, le dédain des petits et de « ceux qui n’en sont pas » , soit tous les autres. Un mode de vie extravagant de gaspillages inutiles où, si toutes les autres populations sur cette planète faisaient de même, toutes les ressources produites seraient consommées entre mars et mai !
Un mode de vie qui détruit toutes les autres civilisations, lesquelles, tout comme la biodiversité, devraient faire la richesse et la beauté naturelle des génies du genre humain sur cette planète.

Ce mode de vie, érigé en système orienté sur le néo-libéralisme (ce qui est bien autre chose que « Les Libertés issues des Lumières »), se croit légitime a s’approprier toutes les ressources de tous les autres. Les États-Unis sont entrés deux fois en guerre mondiale toujours tard, les ont exploitées pour devenir Nation dominante, puis ont joués jusqu’au-boutiste toutes les opportunités, toutes les aubaines.
M’a souvent été opposée la chanson de Michel Sardou : « Si les ricains n’étaient pas là » ; pour ces braves qui y sont allés, juste et reconnaissance éternelle, … mais beaucoup étaient (sauf exceptions) des classes pauvres et/ou « de couleur », comme au Vietnam. Charles de Gaulle avait vu juste concernant le Deep power américain, bien placé pour le savoir.

La dernière aubaine de taille a été la chute du soviétisme, et tout a été investi pour « impérialiser » économiquement et culturellement la Russie, notamment tentant d’y injecter des modes de consommation de vie « de l’ouest ». En fait stratégie, tentative, d’accès aux richesses des sous-sol et des sols de la « Grande » Russie. Avec Eltsine, « chance » d’y parvenir ; avec Poutine, perte de contrôle pas à pas, patiemment, jusqu’à ce que ce Pays soit capable de se passer des règlements internationaux en dollars U.S., ce qu’il vient d’officialiser !
Dans le même temps, la Chine après un siècle d’épreuves et une fine intelligence de géopolitique globale, est arrivée à se redresser de la profonde humiliation subie de part les « puissances » occidentales fin du XIXème siècle, a développée les nouvelles routes de la soie vers l’Europe, a su assurer ses bases en Afrique, est présente dans l’espace, en tête en matière d’I.A. … Elle est déjà de fait la première puissance économique, progresse vite au plan militaire. Ses peuples ne présentent pas les signes navrants de dégradation de nos sociétés vautrées dans le petit confort bon marché de faux luxe collectif en fait ultra-individualisé. Dégradation qui fait d’ailleurs aisément le jeu du prosélytisme islamiste, … un des arguments de Vladimir Poutine.

Ce n’est que de ce mode de vie là que la doxa « américaine » rejette de mourir. Si, en prime, il était possible de s’emparer des ressources (notamment sous-sol et céréales …) de cette grande Ukraine, ce serait « tout bénéf ». Si encore en plus, cela garantirait la fermeture de l’ouverture des mers Noire et Méditerranée à la Russie, alors ce serait une apothéose. N’ajoutons pas en prime de prime le fait de ressusciter l’OTAN, … dont la main-mise sur l’UE et la Grande-Bretagne, quand la Chine s’est « réveillée », redevient pertinente.
Alors le spectre de la « fin de l’Empire », évoqué depuis un demi-siècle par quelques américains et européens restés éveillés, serait repoussé un peu plus tard. Mais, comme tous les Empires, le Romain et tous les autres, … il va continuer de mourir, alliés compris qui se disperseront avant l’agonie.

En attendant, avec ce mode décadent de civilisation et ses stratégies suicidaires, pour le coup la surpopulation reste le premier problème de l’ONU, … alors qu’un mode de consommation plus sobre, naturel, moins stressé, répondrait plus harmonieusement aux besoins. Mais voilà : fin des retours sur investissements maximisés court terme !

Dans l’immédiat, ce n’est que pour cela que beaucoup d’Ukrainiens se battent courageusement, dans l’honneur. Souhaitons-leur qu’ils ne finissent pas comme tous les « derniers carrés ».
Dans l’immédiat, comme un Hubert Védrine et quelques autres l’analysent, même si Vladimir Poutine « a commis une erreur historique », seule une négociation gagnant-gagnant (en aucun cas un écrasement prétention absurde) permettra de « s’en sortir « par le haut ». Seule une telle sortie sera bénéfique à l’Europe (indépendamment de l’Empire).

Michel André Vallée 15 mars 2022

Le Monde diplomatique N° 817 de Avril 2022 consacre le 1/3 de sa première page et l’intégralité de la page 21 (du rarement vu) à l’éditorial de Serge Halimi, titré « Une élection percutée ». Mais Il y objective, actualisé, les tenants et état des enjeux ici et maintenant de la guerre en Ukraine. Nous avons la satisfaction triste que ce soit en cohérence avec le billet ci-dessus. Titre sur « élections », puisqu’il y a un lien. qui nous rappelle la « Stratégie du Choc » de Naomi Klein.

31 mars 2022

LA CHINE ET L’AFGHANISTAN, À PARTIR DE 2021, … achèvement de la chute de l’Empire

Ainsi, les talibans viennent d’achever de chasser les USA de cet Afghanistan où aucune puissance étrangère, jamais, n’a pu s’imposer, et où l’Occident n’a pas su accompagner le commandant Massoud.
Les talibans ont accéléré la prise de Kaboul avant le 11 septembre 2021, symbole des vingt ans du 11 septembre 2001, imposant leur agenda à celui de la soi-disante « première puissance du monde » ( de cette planète).
Car ce Pays, les USA, ne l’est plus, la première puissance, dont la décroissance par paliers rappelle la chute de l’Empire romain (déjà décrite par plusieurs éditorialistes américains), … comme l’hélicoptère décollant de Kaboul rappelle symboliquement celui décollant de l’ambassade des USA à Saïgon (quoiqu’en dénie l’entourage de Joe Biden).

L’Empire affirmé sur les deux grandes guerres européennes puis mondiales de 14-18 puis de 39-45 a vécu son temps.

Les USA sont déjà remplacés en Afghanistan par la Chine, qui a 90 kms de frontières communes avec, en plein sur la région ouïgour. Selon les spécialistes informés, dans l’accord Chine-Talibans, il y a la non-ingérence taliban dans la politique ouïgour (faute de qui les choses iraient évidemment très vite). La Chine est de plus l’alliée de la Russie (puisque l’Europe a délaissée cette dernière), elle aussi concrètement proche de l’Afghanistan. Les USA (et ses ex-alliés) sont mis hors- jeu de ce qui se passe dorénavant là-bas. L’Iran qui a des accords avec la Chine et la Russie va y trouver de l’oxygène. Seule l’Inde, en conflit perpétuel avec le Pakistan et en tension systémique avec la Chine, pourra réserver des surprises.

Aparté : comment le soi-disant Occident (en fait UE sous la botte US) a-t-il pu à ce point ne pas comprendre l’âme russe, et s’imaginer acheter la Russie après la mise à l’écart du Grand Gorbatchev ?

À la question : comment les USA ont-ils pu se réduire à un accord avec les talibans réduit à la non-agression de leur processus de départ, la réponse connue des géopolitologues est : le nouvel réel ennemi des USA est la Chine, devenue de fait première puissance (ne pas oublier qu’elle contrôle suffisamment de la dette américaine dans ce monde néo-libéralement « mondialisé » !).
D’une part, les USA ne peuvent pas se passer d’avoir un ennemi pour prétendre « apporter-exporter » leur civilisation, soit leurs intérêts, au reste du monde. D’autre part, ils ne peuvent plus se permettre de répéter le Vietnam (tant à l’extérieur qu’à l’intérieur). Mais ce « rêve » est terminé avec la perduration de la tension civile intérieure.

À quoi servent 10 porte-avions aux USA, avec toutes leurs armadas, s’ils sont devenus incapables de mener de front plus de deux conflits sur les terrains, ce que les dernières années ont démontré ? Qui peut faire confiance dans leur puissance militaire et financière dorénavant (Pologne et Pays Baltes ont intérêt à réviser leurs représentations) ? Pour gérer les données de leurs centrales de renseignement, ils ont besoin des clouds de sociétés privées, certes a priori américaines, mais … qui servent d’abord leurs intérêts (capitalisme oblige).

Avec quatre porte-avions plus légers, la Chine contrôle sa zone-objectif maritime. ce qui lui suffit, car sont déjà implantées les routes de la soie avec l’Europe, un contrôle déjà dominant des ressources en Afrique, ET, les routes de la soie vont pouvoir être renforcées avec les passages par l’Afghanistan.

« On » pourra objecter, à partir d’un regard « occidental », que le traitement de la zone ouïgour pose un problème éthique et quand même une incompatibilité avec les bases du terrorisme islamique radical. Mais, outre que les différents courants de l’islamisme sont en violents conflits (les impies de l’Islam sont à leurs yeux plus graves que les impies « de l’extérieur »), … ce que les occidentaux se refusent, ou sont incapables, de comprendre, est que les chinois, eux, vont intégrer leurs musulmans. Ils savent jouer au Go, et vont en prendre le temps en y investissant les moyens, … avec fermeté sans bisounourisme larmoyant, … et sans rater une seule opportunité.

Là où nous écrasons des mouches avec des tapis de bombes, maintenant des drones … EUX INTÈGRENT ! Là où nos humanités sont remplacées uniquement par l’argent et la consommation court terme, eux entretiennent des valeurs partagées.

Michel André Vallée 17 Août 2021

« L’ODYSSÉE INTERSTELLAIRE » 3/4 OU … LÀ OÙ « ILS » ONT L’INTENTION DE NOUS MENER ?

C’est un film documentaire donné par ARTE le samedi 14 août 2021 à 20 H 50, dans la rubrique Sciences et Techniques. Aussi, ce n’est pas de la science-fiction, même si la réalité « finit » si souvent par rattraper la science-fiction, et ce de plus en plus tôt et vite. Ce document de 2018 est la partie 3/4 de la série de Vincent Amouroux et Alex Barry. Il nous décrit ce qui est projeté et déjà en préparation pour l’expédition envisagée, vers la fin de ce siècle, d’exploration de la planète Minerva B (de l’étoile naine Minerva A), à 4,5 années lumières de notre Terre.

Très beau documentaire, malgré le défaut très américain de répéter plusieurs fois la même chose (pour s’assurer que nous avons bien compris ?). Les plus grands scientifiques de chaque discipline (y compris en éthique des sciences), présentent leur regard de leur domaine, … tous évidemment en lien au sein de cette communauté. L’objectif du projet est de trouver sur une planète, présentant la présence des molécules nécessaires à la vie, si diverses formes de vie y existent effectivement. Savoir que, au vu des avancées en astrophysique et autres disciplines liées quand au vivant, il est hautement probable que des milliers de planètes « d’accueil » existent au sein de notre galaxie, et probablement bien plus au-delà, avec une espérance mathématique (chance d’erreur) infime. Sur ce trait, aparté que la science-fiction de Hypérion et Endymion se rapproche !

Le vaisseau, de l’ordre de 1 km de long, sera monté en orbite avant d’être lancé dans l’espace. MAIS, et c’est un des traits à souligner, aucun humain ne l’habitera. Il sera intégralement dirigé, que dis-je, animé, par une I.A. (intelligence artificielle), telle qu’elle sera développée d’ici là, capable de tout gérer à l’optimal, s’adapter avec succès à quoi que ce soit qui soit rencontré, … jusqu’à faire réaliser les outils adéquats pour « mener à bien la mission », une fois sur le terrain.
Autant dire que des humains porteurs du maximum de Q.I. en les différentes formes d’intelligence requises ne pourraient être aussi performants ?

Si tout cela nous est présenté, c’est évidemment en cours depuis des années. Aucun débat public hormis les sphères de tous les acteurs directement concernés. Les autorités impliquées font effectivement ce qu’elles veulent, nous présentant aujourd’hui un tel projet sous le couvert de la justification de la vie.

Nous savons par expérience de la vie et principe de réalité que, dès qu’une avancée scientifique ou technique, ou de quelque domaine de connaissance que ce soit, se présente, … de toute façon elle sera, au grand jour ou dans le secret masqué, mise en œuvre. Ainsi l’I.A. sera poussée au plus loin « possible ». Nous savons aussi qu’il est indispensable de toujours expérimenter avant de généraliser (… sauf pour les vaccins anti-Covid … ?). Nous savons qu’il est nécessaire à toute politique de faire de la prospective (Napoléon a eu le tord de ne pas écouter Talleyrand pour l’Espagne puis la Russie) etc … etc … etc …

Mais là où « ils » nous laissent, en attendant, toutes et tous les non-initiés, c’est sur une planète qui continue d’être allègrement dégradée ! Osent-ils faire le pari que l’humanité s’en sortira par d’hypothétiques prochaines découvertes ? Qui, quelles castes, s’en sortiront ? Comment ?

Il est possible d’en déduire que les organisations telles la NASA font partie de ce que d’aucuns appellent le Deep Power, avec les grands financiers, les grands pétroliers, les dirigeants des clubs restreints des grandes multinationales, une petite partie des instances internationales, ceux qui tiennent les manettes du militaro-industriel …

Par contre, il est net que la démocratie n’est plus qu’une façade, … sauf quelques petites entités qui ne gênent pas, pour faire convenable.

Là où « ils » nous mènent, alors, est-ce un état entre Solent Green et le 5ème élément ? À coup sur vers « Le Successeur de pierre » (pardon de me répéter en recommandant cette lecture).
À vos replays …

Michel André Vallée 15 Août 2021

I’INCONTOURNABLE GUERRE

Toutes et tous s’accordent qu’il conviendrait d’appeler « un chat … « un chat », soit voir et dire les réalités d’ici et maintenant telles qu’elles sont.
Hormis les « médias à la botte », que quasiment toutes et tous ont depuis longtemps identifiées, il est début 2021 couramment reçu que nous sommes (toute cette planète) depuis la fin du XXè siècle engagés dans un processus complexe de mutation de civilisations.

Certes la Chine va achever d’ici peu le dépassement de ses humiliations par l’Occident au XIXè (siècle), et ne peut qu’être reconnue première puissance mondiale ( ce qu’elle est en fondements déjà). Mais, à moyen terme, son « système » de contrôle de la société ne pourra durer tel, … ne serait-ce que parce que les jeunes générations se sentent moins concernées que leurs ainées par l’histoire passée toute la durée du XXè siècle..

Certes l’islamisme radical va continuer quelques temps de séduire des populations que l’on aura pris soin d’éloigner d’une culture générale correcte des histoires de cette planète, et l’un ou l’autre « Consul » vont encore tenter de jouer le rôle du Sauveur, mais l’évolution des technologies est si rapide que plus aucun contrôle dictatorial ne demeure durablement possible. Nasser a échoué (ce n’était pourtant pas un mauvais bougre), Erdogan échouera (celui-la n’arrive pas à la semelle de Nasser).

Un Biden qui a eu l’intelligence stratégique de replacer en deuxième cercle les mouvements progressistes de son Parti et ainsi obtenu la confiance des électeurs des States afin d’engager ensuite un New Deal version 2021, joue très gros en escomptant repositionner les rapports de force planétaires. Il peut obtenir des résultats temporaires en sortant de l’absurde « pensée unique » TINA » (le there is no alternative de Thatcher et Reagan)), … mais il est trop tard, les manettes ne reviendront plus aux seuls USA (même si le dollar US perdure un peu).

Quand à l’Europe, tristes nous sommes toutes celles et ceux qui, conscients des acquis terribles de l’histoire, y ont crus. Les structures dominantes, au fond avec du recul sur le temps, ont en fait toujours été « hors sol » soit décalées de leurs peuples et ont sabotées l’élan magnifique d’après-guerre. Les mentors d’éthique ont été, avec toutes leurs énergies, mais rien n’y a fait. Le couple tracteur franco-allemand, qui avait entraîné toutes les autres cultures, est en train de se délier ; … les lobbyes des multinationales l’ont emporté, … ce qui disqualifie Bruxelles aux yeux « des peuples ». De partout, on ne peut que sourire avec condescendance des gestes bisounours et minimalistes de ce semblant d’Europe, encore trop « couchée » sous les States, … paralysée par des règles absurdes telle l’unanimité des voix des États pour les engagements importants.

Il va lui falloir encore plusieurs crises violentes (car les rapaces cupides s’accrochent), avant qu’Europe ne prenne sa place, de l’Atlantique à l’Oural, … Alors la menace des intégrismes du Sud passera dans l’histoire, … mais que de sang et de larmes d’ici là !

Les deux continents du Sud, Afrique et Amérique latine, montent droit vers leurs identités spécifiques. Mais au travers de quelles séries de violences, de dictatures alternatives plus ou moins masquées, des effets de résidus d’exploitations ! Les ex-dominants du Nord seront surpris quand ces identités s’exprimeront ouvertement. La nouvelle DG de l’OMC est une femme nigériane (d’une pierre deux coups), elle est loin d’être seule aux manettes.

À court voire moyen terme, presque toutes les « démocraties » traversent des crises de fracturations internes profondes, dépourvues de logiques de critères suffisamment partagées, qui laissent présager des états de guerre civile. Appels à la désobéissance civile « non-violente » contre réactions de « zéro tolérance », toutes deux contre les outrances de populations de fait hors état de droit.

Tout cela imprégnera-t-il dans nos sociétés un peu de sagesse à temps avant que la destruction « non-stoppée où à la marge » des écosystèmes de notre Terre ne soit devenue inéluctable ? Ceux qui critiquent avec condescendance la jeune autiste (en l’occurrence surdouée) Greta nous font tristement sourire. La densité en CO2 enregistrée en altitude à Hawaï continue de grimper et nous ramène 15 millions d’années en arrière. Une partie importante de cette planète ne sera plus vivable avant la fin de ce siècle.

En l’état des « paliers » de conscience moyens des populations ( tristes résultats en partie des « efforts » d’éducation insuffisants de nos « gouvernements »), la confrontation aux enjeux apparents par trop de médias à la botte (qui ne méritent plus la qualification de « journalistes »), les appels au conflit guerrier sont omniprésents.
En effet, de nouveau, Est – Russie / Ouest – « Occidentaux » au plan européen (Pologne et Baltes et Ukrainiens et Biélorusses s’y activent) ; au Moyen-Orient (poudrière encore brulante) Iran et Israël et Arabie Saoudite et Turquie … et les autres; plus à l’Est, Chine face à Taïwan et au Japon et quelques autres Nations.
Pardon de ne pas toutes les évoquer. Les déclencheurs partiront de n’importe où . Le vrai seul problème premier « reçu » de celles et ceux « qui en sont » est la surpopulation mondiale. Les pandémies ne vont pas « suffire » à « faire le job ». Et là, « ceux qui en sont » sont prêts à tout, … sous-prétexte de bonne compréhension des vrais enjeux entre initiés. Juste ensuite, la projection de voir se rapprocher le délitement des privilèges.

À certains qui pourraient réagir en mode « pensée unique de gouvernance » en pointant dans ces propos une attitude complotiste, … recommandons la lecture dans Le Monde diplomatique N° 735 de Juin 2015 de l’excellent dossier sous la direction de Fréderic Lordon « Vous avez dit complot ? ». Ce dossier démonte ce procès d’intention trop facile.

Certes, les initiatives « autrement » depuis ces dernière décennies se multiplient, et présentent déjà des résultats encourageants, dont en terme socio-économique. MAIS les castes qui se considèrent, où que ce soit sur cette planète, « au-dessus des masses » ne peuvent les considérer, ni avec humilité en tirer enseignements, expérimenter et généraliser.

Aussi, terriblement, OUI, une guerre de dimension mondiale ou plusieurs guerres terriblement dévastatrices simultanément, semblent incontournables. La guerre a toujours été une « solution » dure mais mentalement facile depuis des millénaires pour l’engeance des humains, toujours sous prétexte de « meilleur ».
En théories des conflits, on parle d’abord « tensions », antagonistes et synergiques, selon des dynamiques complémentaires. En l’état cela fait longtemps un peu partout que les simples tensions sont dépassées, et les négociations engagées pour la plupart inopérantes voire irrecevables.
Là, en mai 2021, la guerre est et peut se déployer partout sur cette planète, n’importe où !

Michel André Vallée 5 mai 2021

« IMAGINE … » UNE EUROPE ?

Sur cette planète, les frontières changent événement après événement au fil de l’histoire des humains. Dans un de ses derniers éditoriaux, Vicent Partal (de VilaWeb) explique que lorsqu’enfant à l’école, la carte de l’Espagne présentait le double de territoires en surfaces incluant ceux  alors en Afrique, et que la culture « castillane » centralisée d’alors affirmait cela comme intangible. Mais, en fait, une entité intangible de l’Espagne n’a jamais existée, depuis l’alliance-mariage de Isabelle de Castille avec Ferdinand d’Aragon pour achever de bouter les sarrasins hors de la péninsule ibérique (ces deux ensembles de territoires ont continué d’être gérés séparément encore longtemps après).

Le royaume de France, après tous les aléas ayant suivi le départ de Charlemagne, ne s’est très progressivement construit qu’à partir de l’équivalent de quatre départements actuels. D’ailleurs la puissance des vikings plusieurs siècles dans le sud-ouest face à cette entité a été radicalement masquée par les historiens, encore aujourd’hui (Joël Supéry- La saga des vikings- Autrement- 2018), jusqu’à ce que l’Angleterre prenne la relève en Angoulême d’où la guerre de cent ans ! ce n’est pas par hasard que l’un des plus importants fond documentaires sur ces grands commerçants sachant si besoin très bien se battre et naviguer est à Paris !

Cette France a d’ailleurs perdu le Québec dés Louis XV puis la Louisiane dés Napoléon Ier, … puis l’Indochine, Madagascar, l’Algérie… etc. L’ex Empire français ne relève plus guère que des eaux territoriales (Pacifique, Atlantique, Océan Indien) … et cette France est passée du 5ème  aux 15ème à 40ème rang mondial (selon les thèmes d’évaluation).… enfin ne parlons pas de la dette. D’ici peu, l’Espagne va perdre avec la Catalogne une de ses dernières colonies. Cette Catalogne indépendante proche (que sont quelques années depuis neuf siècles ?) va constituer, avec l’Écosse indépendante et l’Irlande réunifiée, …, un des ferments de la prochaine Europe. Un de ces jours, il conviendra de valoriser l’énergie des peuples en réunifiant la Catalogne, le Pays Basque, les Flandres. La Tchéquie et la Slovaquie qui se sont séparées avec douceur se portent très bien côte à côte chacune dans leurs cultures au sein de l’UE actuelle.

En fait quelle Europe ? Ainsi que Charles de Gaulle (le seul chef d’État que la majorité des français aient vraiment aimés quoiqu’ils en disent) l’avait posé dans son style unique, l’Europe va de l’Atlantique à l’Oural. Nous sommes un certain nombre qui depuis l’adolescence nous sommes sentis d’abord européen (mais pas de l’UE actuelle), et partageons cette représentation car elle fait sens, tant géographiquement que culturellement.

L’OTAN ne devrait plus exister puisque le Traité de Varsovie a été dissout, aussi nous ne devrions pas être couchés sous les States, ni accepter leur juridiction internationale insensée. Un newyorkais ressemble t-il à un californien, hormis la langue ? La Californie, ex-mexicaine, est a elle seule la 15ème puissance mondiale. Un russe des confins de l’Oural ressemble t’il a un portugais ? Les States se sont enrichis et hissés à leur statut qui n’en fini pas de se déliter avec les deux guerres mondiales du XXème siècle ; mais là cela suffit, ils se sont bien trop rémunérés sur le dos des autres nations. Ils ne se sont maintenus après guerre que grâce a un ennemi commun soigneusement entretenu. Mais ils ont commis l’erreur de se laisser prendre par l’hubris de la puissance en croyant récupérer la Russie dans leur système après avoir coulé l’URSS. Comment côté « Occident » ne toujours pas avoir compris la réalité profondément ancrée de l’âme russe, … et se fantasmer pouvoir tout acheter avec des dollars ? Les américains ont confondu Russie et communisme, ce qui témoigne de leur courte vue puisqu’à part Cuba, le communisme n’a encore jamais été vraiment expérimenté sur cette planète (rien à voir avec le stalinisme).

L’Europe de fond réelle a, dramatiquement, actualisé son ennemi « nécessaire » avec l’islamisme intégriste radical, … que l’on ose enfin nommer et pointer. Mais c’est un Michel de Nostredame (alias Nostradamus 1503-1566) qui l’a annoncé il y a des siècles : le grand Satan du sud ne sera éradiqué que par l’alliance du Nord de toute l’Europe. N’oublions pas que ce sage a d’abord été le grand médecin qui a libéré Montpellier de la peste, soit une variante de HnNn, … et ce avec de simples mesures d’hygiène basiques et d’alimentation saine (autant que possible), … sans modifier artificiellement le génome humain ; ce dernier le fait de lui-même, à son rythme, par le processus d’épigénétisme.

L’empire du Milieu Chine a bien compris la réalité géopolitique, en investissant dans les nouvelles routes de la soie. L’Europe, en s’accrochant au néolibéralisme atlantique et en laissant la Russie s’éloigner, … se tire pour encore quelques temps un skud dans le pied.

Le grand poète Georges Brassens, dont on célèbre cette année les 100 ans théoriques (aurait-il apprécié ?) chante avec a propos « ceux qui ne sont pas de quelque part » … . « Imagine » la paix, pour reprendre un autre grand chanteur, John Lennon, inspiré par sa newyorkaise de Yoko Ono  (elle l’était bien plus que d’être japonaise) !

Michel André Vallée            6 mars 2021

INÉLUCTABILITÉ DES DICTATURES ?

Nos sociétés, ces dernières décennies, prennent conscience de la complexité des réalités de ce monde, avec les avancées de connaissances en physiques et astrophysiques, en biologies, des diverses sciences dévoilant toujours plus finement les écosystèmes, en psychosociologies, en prospectives … Cette prise de conscience d’abord assurée par les minorités de « sachants », est en train de se « démocratiser » comme en témoignent revues de vulgarisation, panels de radios et  de télévisions …

Brutalement, la pandémie des COVIDs par la multiplication (phénomène naturel) des «variants », donc leurs conséquences des syndromes SARS, avec la mise en évidence au bout d’un an de nos faibles capacités à réguler et les doutes croissants sur l’espoir « d’en sortir », et en tout cas pas « comme avant », … cette pandémie impose à tous les Pays de cette planète l’évidence inéluctable de la complexité. Dans le même temps, devant le désordre de gouvernements s’engageant à vue et sans recul sur des stratégies si différentes alors qu’ils disposent des mêmes informations, le « système » de mondialisation néo-libéral, qui déploie tout jusqu’à l’abject pour survivre, perd de plus en plus sa crédibilité TINA (There Is No Alternative) aux yeux des masses. Gouvernements, groupes pharmaceutique, et leurs réseaux et médias à la botte, tiennent une partie des masses par la peur. Dans l’histoire la peur de populations a souvent ouvert la voie aux dictatures.

Depuis les années 80, il y a eu la chute du bloc soviétique, il y a eu et a le lent délitement de l’empire américain, il y a la régulière montée en puissance de la Chine et de l’Inde, il y a de plus en plus clairement l’échec de la tentative de fédération de la vieille Europe (qui n’est plus pour un temps que le plus grand « marché » du monde), il y a l’Afrique mal décolonisée qui n’arrive toujours pas à se poser, il y a le Moyen-Orient à feu et à sang… . Et il y a surtout, d’une part la multiplication et l’intensification des catastrophes liées au réchauffement climatique telles qu’il est trop tard pour revenir en arrière, … d’autre part la guerre religieuse et culturelle entre les islamismes de type wahhabite et tous « les autres » (y compris les autres courants musulmans).

Partant les systèmes de valeurs précédents de mode humaniste ne sont plus crédibles ni partagés par suffisamment de gens, de familles, de clans. Pour les « jeunes » générations, la disponibilité à moindre effort des données sur internet, en partie illusoire, n’encourage plus à travailler la pensée de sens critique ; et l’échec criant des anciennes générations à avoir amené un monde porteur de sens les mène « ailleurs ».

La « nouvelle » complexité est hors de portée du niveau d’éducation partant de compréhension de la majorité des populations. D’abord l’orgueil de caste (plus que de classe) depuis des lustres, … puis la pensée devenue géopolitiquement unique du néo-libéralisme mondialisé (même en Chine qui jouant au Go a su en jouer), … ont tout fait pour limiter et faire régresser le niveau d’éducation générale des masses. L’éducation, en conséquence la culture, c’est trop potentiellement révolutionnaire.

L’absence de « sens » issu des connaissances, l’incapacité pour la plupart à appréhender le complexe, le martelage d’une pensée unique consommatrice des médias de masse, … génère « naturellement » l’appétence, la recherche, la reconnaissance, de la simplexité (Alain Berthoz – La simplexité – Odile Jacob – 2009), de ce qui non pas est mais paraît simple.

Les révoltes de groupes face à ces phénomènes de masse n’y peuvent mais, … elles sont matées par les systèmes de plus en plus autoritaires en place. Quand des expériences locales en vrai grandeur sur un mode participatif voire autogéré se développent, des incidents semblent bien montés de toute pièce pour les réduire ou épuiser, voire organiser un coup d’État.

La liste de Pays actuellement en dictatures formelles ou masquée, ou qui y tendent nettement et sur un mode de plus en plus « décomplexé », est bien plus longue que celle des Pays qui se débattent avec des signes de faiblesse dans « le moins mauvais des systèmes » : Chine communiste, Inde populiste, Brésil évangéliste qui tue l’Amazonie, les USA de Trump (qui laisse un Pays profondément divisé par moitié), Russie néo-tsariste, Iran théocratique chiite, Turquie de l’AKP tendant au théocratisme islamiste sunnite pan-ottoman, Arabie saoudite et « petits » États du Golfe et leurs financement des communautarismes islamistes, Égypte, Algérie, plusieurs États de l’Afrique noire, Corée du Nord, Birmanie bouddhiste, Thaïlande, Indonésie, Venezuela de Chavez, Cuba malgré ses rangs 1 en matières de santé et éducation, … L’évolution de l’Australie qui freine à reconnaître ses aborigènes et consomme trop de charbon n’est pas évidente.

En Europe la Hongrie magyare, la Pologne catholique intégriste, l’Espagne néo-franquiste …une gouvernance de plus en plus autoritaire en France du « en même temps ». Israël où l’esprit kibboutz est réduit minoritaire avec ses ultra-orthodoxes subit aussi une dérive autoritaire.

Certains Pays subissent des alternances dures, par exemple le Chili, la Bolivie, l’Argentine et la plupart des autres États d’Amérique du Sud.

Semblent faire exception la zone Nor de l’Europe avec ses cinq États, le Canada, le Japon, la Nouvelle-Zélande, et quelques petits États tel par exemple le Costa-Rica. Le Mexique est un cas à part, où les mafias sont un État dans l’État, imposant à beaucoup des modes de vie en soumission.

De nombreuses gouvernances sont depuis quelques années structurées en décalage par rapport  aux gens « ordinaires », classes moyennes inclues. Une part finalement majoritaire des populations, ne faisant plus confiance à leurs dirigeants devenus « hors sol », ne supportant plus des conditions de vie trop altérées par des phénomènes tels la drogue, assistant par les télévisions aux inégalités criantes de modes de vie, déjà imprégnés des avantages illusoires de la mondialisation et de l’universalité apparente (oh combien fausse) des internets, éprouvées par les crises financières et l’intensité croissante des dérèglements climatiques, … ces populations donc aspirent à la prise en charge de la  complexité par leur « système politique ».

Elles veulent vivre au quotidien « en paix », en échange du renoncement aux libertés dites « fondamentales » par les démocraties théoriques.

Sur cette planète en mutation de civilisation, telles que la décrivent tant d’auteurs « sachants » et critiques dans tant d’ouvrages ces toutes dernières décennies, une majorité de gens ne trouvent plus de repères de « morale « , et n’ont surtout pas été préparés à exercer un regard « éthique ». La seule valeur qui s’impose est celle de l’argent, qu’accumulent comme jamais les nouveaux milliardaires et les grandes multinationales. Ces dernières vont jusqu’à mettre en pratique dans une logique « technique » le meurtre commandité si nécessaire, pratique autrefois réservée aux centrales de renseignement et contre-espionnages pour « raison d’État ».

Dés 1974, un haut-fonctionnaire français, sous un pseudonyme par devoir de réserve avait annoncé cela dans un roman hautement symbolique, « l’imprécateur ». Depuis, la préparation et le suivi systématique de cooptation de la haute élite a été assurée, côté Occident, par l’organisation Bilderberg ; … l’équivalent existe probablement à l’Est.

Les castes des gouvernances en place du néo-libéralisme mondialisé ont appris à maîtriser quasi-parfaitement (la perfection présente toujours des failles) la fabrication du consentement et de la théorie du complot, diffusées bien plus finement que par un Goebbels par des médias contrôlés à de l’ordre de 95 %.

En cette phase donc de « mutations » de fond en toutes matières dont personne ne peut encore « pré-voir » ce qui en sortira, … les leaders et leurs Partis qui offrent un régime simple de « redressement » et d’ordre, en y prétendant assurer le confort (mais a minima) des conditions matérielles de vie au quotidien, en répondant de façon SIMPLE à toutes les interrogations, … ces leaders et leurs Partis reçoivent et agglomèrent l’accord des majorités. Sous les prétextes de « se battre » contre les maux montés en exergue par leurs médias à la botte, ces leaders et leurs Partis obtiennent le renoncement « démocratique » aux libertés et les pleins pouvoirs. Où plus directement ils imposent un régime dictatorial après avoir pris le contrôle de l’armée de leur Pays, garantissant une paix intérieure « tellement préférable au désordre et aux risques quotidiens permanents ». C’est ce qui est en train d’advenir dans de plus en plus de Pays-Nations.

Mais, les Pays-Nations étant si différents dans leurs cultures et leurs intérêts, les pressions démographiques étant ce qu’elles sont devenues, les écarts de mode vie et de richesses étant devenus si apparents avec les NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication), les repères d’éthique étant inexistants ou opposés, … la confrontation des pensées uniques ne peut mener qu’à la guerre. La guerre est présente sur tous les continents (en Australie elle partirait actuellement du climatique), mers et océans inclus.

En pleine phase de dégradations, les louables expériences dites « positives » restant minoritaires et vite étouffées, une généralisation des dictatures (franches ou masquées) semble bien inéluctable.

Des guerres continueront de s’en décliner, … avant que ne se lève l’aube de la prochaine civilisation. Peut-être en d’autres lieux que cette planète (annonce du physicien Hawking rejoignant le romancier Simmons), planète qui, elle, continuera ses évolutions avant de se fondre dans son soleil.

Parmi les divers scénarios pronosticables, c’est au fond « naturellement » le pire auquel il est sage de se préparer.

Je vous épargne la riche bibliographie tant sur effondrements et changements de civilisation, que sur les éthiques (dont les totalitaires) !

Bien, mais, si nous considérons les mesures urgentes à prendre pour « simplement » stabiliser le réchauffement climatique (ce qu’à engrammée la nature est irrattrapable pour au moins les deux à trois décennies à venir) :

  • manger au moins deux-tiers moins de viande,
  • éradiquer les énergies fossiles (toutes),
  • radicalement changer les moyens de transports (mers et océans, airs, terres),
  • stopper net les déforestations

… même si bien entendu un effort massif d’éducation est indispensable pour le long terme, … dans l’immédiat seul un régime radicalement autoritaire, mondial, peut en être capable, commandant des polices de contrôle et des mesures disciplinaires sévères égales pour tous ! ALORS ?

Quand à la guerre, je vous encourage à lire, de Olivier Weber « Si je t’oublie Kurdistan » – Éditions de l’aube – 2020, combat exemplaire, saturé de sens et d’éthique, même dans les horreurs, qui dit avec authenticité « les choses », … dont pour notre honte ce que l’Europe s’est gardée de faire et laisse faire. L’honneur de la vertu guerrière, femmes et hommes côte à côte avec courage.

Michel André Vallée               7 février 2021

LE RCEP (OU PERG) EN ASIE DE L’EST, LA CHINE AU CENTRE

C’est dans le monde diplomatique de janvier 2021 N°802, page 18. Le titre « Bombe libre-échangiste en Asie » avec sous-titre « Le plus important accord commercial du monde ». L’article est de Martine Bulard.

Encore une fois, du haut de leur superbe , les occidentaux dédaignaient l’Asean (ou Anase en français), ses dix pays et ses 652 millions de personnes, … sauf qu’elle vient de signer en novembre l’accord RCEP (PERG en français) avec l’Australie, la Chine, la Corée du Sud, le Japon et la Nouvelle-Zélande ! Soit une mondialisation « locale » dont le premier ministre chinois se félicite « Une victoire du multilatéralisme et du libre-échange », avis abondé par son homologue japonais « jour historique après huit ans de négociation ».

Avec 30 % des richesses produites dans le monde, 28 % du commerce mondial et 2,2 milliards d’individus, c’est effectivement le plus important accord jamais signé. La Chine y trône, sans Washington. L’Asean a été fondée en 1967 pour faire barrage au mal = au communisme, MAIS le principe de réalité l’a pas à pas emporté, et les tensions territoriales autour de la mer de Chine n’empêchent pas l’accord économique et commercial. L’accord concerne bien entendu les droits de douane, mais aussi les normes, une partie des échanges de services, la propriété intellectuelle …

Comme l’Europe a signé des accords avec le Vietnam, la Corée du Sud, le Japon, elle sera impactée ; or il faut savoir que le PERG ne retient aucun critère environnemental, sanitaire ou social. Une fois de plus, les occidentaux ne savent pas jouer au Go ! Par contre, le PERG ne contient aucune clause donnant pouvoir aux multinationales de s’attaquer aux États quand les mesures leur déplaisent. Les orientaux joueraient donc mieux que les occidentaux aux échecs !

Les situations économiques et sociales des différents membres étant hétéroclites, les multinationales « locales » vont avoir encore plus les mains libres pour tirer profit des écarts entre les pays. Mais, compte tenu des multiples accords bilatéraux, transferts d’investissements … existant déjà, l’impact ne vise pas la « croissance » (probablement inférieure à 1 %) ; l’intérêt est stratégique, consacrant la centralité géopolitique de la Chine. C’est un tournant majeur dans l’histoire du monde ; si l’Inde (qui s’était retirée de la négociation) et les Etats-Unis (Trump a abandonné le projet Pacifique d’Obama) vont bien entendu revenir, l’extension du pouvoir économique de la Chine est posé, assuré.

Selon David P.Goldman (politiste américain), « la puissance de l’approche chinoise du monde tient  au fait qu’elle cherche à transformer l’économie par capillarité, de bas en haut, plutôt que de haut en bas ». Au Go, un pion est un pion, qu’il s’agisse d’un manœuvre ou d’un général, … il n’y a ni sans dents, ni rien, ni autre ploucs, ni roi ou reine ; … chacun et tous ont une valeur, … même les esclaves des camps de travail à l’ouest.

Les Etats-Unis continuant de jouer les gros bras (que savent-ils faire d’autre), Canberra a été tenté d’attaquer la Chine sur le Covid-19 et la 5G, … mais les mesures toniques d’équilibres en retour ont été immédiates : « Si vous faites de la Chine un ennemi, la Chine sera votre ennemi » : la Chine en a largement les moyens. Les vins, charbon, bœuf, orge de l’Australie de suite lourdement taxés, soit le petit jeu joué avec les producteurs agricoles américains, tant la pénétration de la Chine aux USA est dense.

Le PERG montre que les cartes sont radicalement redistribuées et que l’intégralité des pays de l’Asie de l’Est n’ont pas besoin pour travailler ensemble des Etats-Unis.

Ajoutons que l’Europe a besoin de travailler avec toute l’Asie de l’Est, … plus pour son énergie du gaz de la Russie (alliée de la Chine). 

Sourions lorsque les commentateurs des chaines à la botte présentent encore les USA comme première puissance de cette planète ; les dynamiques engagées ont déjà mis en place tout autre chose ;  nos orgueils vont encore prendre quelques temps pour comprendre et l’admettre. La réalité est la réalité.

Il ne reste que peu de temps à l’Europe pour poser sa carte.

Ce billet vient en commentaire de la conférence donnée fin 2019 à l’UTL de Perpignan, « La Chine devenue première puissance mondiale, … en pratiquant le jeu de GO », disponible sur le blog  «   arcencielxcristal.com  « .

Michel André Vallée                         1er février 2021