Lutte des classes, en France, version 2019

Cette note reprends une présentation hier soir (21/02/19) devant les Amis du Monde diplomatique de Perpignan, à partir de l’éditorial de Serge Halimi et Pierre Rimbert dans le N° 779 de ce mois de ce mensuel, dont il est utile pour comprendre de rappeler, d’une part qu’il est totalement indépendant dans sa publication du quotidien « Le Monde », d’autre part qu’il est le journal de langue française le plus lu sur le reste de cette planète.

Les deux premiers mots de l’article, et dont tout le reste se décline, sont  « LA PEUR ».

Cette peur bien connue des castes au pouvoir, observée dans tant de Pays et tant d’époques. de l’insurrection et de leur destitution. Sentiment cependant non éprouvé en France depuis plus d’un demi-siècle. Devant l’importance et les attitudes des premiers samedis des Gilets Jaunes (GJ), le soir du samedi 1er décembre Ruth Elkrief de BFMTV, déclare « L’urgent c’est que les gens rentrent chez eux » ! Nous sommes à mi-février plus de 3 mois après le Samedi 1, … et les GJ sont toujours là, même si leur composition et conscience politique partagée ont évoluées … évidemment, processus que l’histoire a souvent mis en évidence.

Si la plupart des grands groupes ont distribué des primes, obéissant à la voix du Maître, c’est qu’ils ont peur, jusqu’à se sentir menacés physiquement (actuation qui a d’ailleurs commencé à pointé le nez ici et là).

En 1936, Benoit Frachon a rappelé que les patrons ont « cédé sur tous les points ». MAIS, l’histoire montre que ceux qui ont eu peur ne pardonnent ni à ceux qui leur ont fait peur ni à ceux qui ont été témoins de leur peur ! « Ils » ont dés la Libération après 1945 investi sans limites, en sachant jouer de toutes les failles manifestées avec le temps, pour tout récupérer, 36 et les « acquis » du CNR.

L’histoire a montré que dans les instants de cristallisation sociale, de « lutte de classes sans fard », le marais (marigo) s’assèche, et chacun doit choisir son camp. Alors, même les plus policés « oublient les simagrées du vivre-ensemble ».

Saisis d’effroi ils perdent leur sang-froid (à l’évidence n’ont rien de l’honneur d’un Romain au sens de Michel Onfray dans Sagesse), et laissent tonner le canon comme par exemple en 1848, en 1871, et tant de fois ici et ailleurs depuis.

J’apprends dans cet éditorial que Gustave Flaubert à écrit « le premier remède serait d’en finir avec le suffrage universel, la honte de l’esprit humain » ! En cohérence avec cela l’actuel Luc Ferry le 7 janvier dernier considère la répression des Gilets jaunes trop indolente et demande aux « gardiens de la paix » « qu’ils se servent de leurs armes une bonne fois » … contre « ces espèces de nervis, de salopards d’extrême droite ou d’extrême gauche ou des quartiers… » !D’ordinaire le champ du pouvoir se déploie en composantes distinctes et parfois concurrentes, cadre aimable déjà décrit par Jules Guesde en 1900, entre lesquelles s’opère une alternance calibrée de ceux qui vont « aux affaires ». MAIS si les choses bougent trop, les querelles doivent s’effacer devant l’urgence d’un front commun, … ce qui vient de se passer en France (mais aussi sous d’autres formes dans d’autres Pays d’Europe) face aux GJ : les porte-paroles qui par beau temps entretiennent l’apparence d’un pluralisme d’opinions se sont associés d’une même voix envers ces possédés, racistes, antisémites, homophobes, factieux, complotistes, ignares … « heureusement la police a sauvé la République contre les barbares et la racaille cagoulée ».

Du Figaro et du Point à EELV, au PS et à la CFDT , pilonnage des personnalités bienveillantes envers le mouvement dont le tord est de ne pas se montrer solidaire, donc d’attenter à la démocratie ! Au moyen d’une maintenant vieille ficelle : accentuer sur tout ce qui pourrait associer un porte-parole à un point de vue ayant été défendu un jour (pas forcément actuellement) par l’extrême droite.

Le dévoilement le plus net de ce que les éditorialistes appellent « le bloc bourgeois », qui forme le socle électoral de Emmanuel Macron, tombe avec l’article du Monde qui publie le 16-D le portrait d’une famille de GJ : en réaction surgit de partout un déferlement de tous horizons de propos explicitement haineux et « racistes « , … avant Noël ! « Chez ces gens-là, Madame … ce ne peut être que normal » !L‘éditorial prends du recul : le mouvement des GJ marque l’échec du projet de social-libéralisme né dans les années 80, … projet d’une République du centre « en finissant » (il faut « en finir ») des « convulsions idéologiques passées » par l’expulsion des classes populaires du débat public et des institutions politiques, … pour céder la place à la seule bourgeoisie « cultivée ». Évidemment « cultivée dans le bon sens », les autres « sens » (qui pourtant sont, nombreux et idéologiquement divers) n’ayant pas réussi à suffisamment « exister ».

Dés 1983, tournant de la rigueur, en 1990 troisième voie de Blair, Clinton et Schröder, la social-démocratie reléguant aux marges du jeu son socle populaire historique. En 2002, la grande grève de 1995 étant digérée, Strauss-Kahn explique que la « gauche doit  dorénavant reposer sur le groupe intermédiaire « avisé » attaché à l’économie de marché (sic)… car le groupe défavorisé se manifeste parfois dans la violence » ! Il suffit de ne s’occuper de ces populations qu’une fois tous les cinq ans aux élections. Jeu apparemment réussi : entre autres constats flagrants, le Paris de 2019 ressemble au Versailles de 1789.

Mais, le principe de réalités reste déterminant par rapport à la « pensée unique » hors sol : ce monde social décrit rétif à la formation (et donc responsable de son sort) resurgit sous l’Arc de Triomphe et les Champs Élysées, … d’où le 11 janvier, dans Le Figaro, la déploration d’une « rechute dans une forme primitive de lutte des classes ». Ce concept enterré avec le marxisme rejailli de la boîte, … sous la plume du Figaro, là où en croyant faire de la sociologie on l’avait réduit aux phénomènes de castes ! Alors qu’être vraiment sociologue implique de considérer tous les existants, toujours complexes, et se garder de se réduire ainsi au dichotomique.

Dans le même temps le projet parallèle de brouillage idéologique entre droite et gauche semble fonctionner. Dés la chute du mur de Berlin en 1989, il s’agit de repousser aux marges des extrêmes toute position mettant en cause « le cercle de la raison » libérale (pensée unique prétendant devenir dominante), selon une expression de Alain Minc. En cohérence, un Yves Montant  déclare et valorise sur les médias un virage net à 180 ° ! La manière de voir le monde, capitaliste ou socialiste, nationaliste ou internationaliste,  conservatrice ou émancipatrice, autoritaire ou démocratique … est « aseptisée » et remplacée par la dichotomie entre raisonnables et radicaux, ouverts et fermés, progressistes et populistes.

En effet cet hiver, ici et maintenant en France avec le mouvement des GJ, ni le rétablissement de l’ISF, ni le retour aux 90 Kms/H, ni le contrôle strict des frais des élus, ni le RIC, … ne remettent en cause les fondamentaux du capitalisme « adapté » : subordination des salariés dans l’entreprise, répartition fondamentale des revenus, caractère factice de la souveraineté populaire eu sein de l’UE et dans la mondialisation. … etc

Certes les mouvements apprennent en marchant, donc il peut y avoir sens à marquer la solidarité avec les GJ afin d’agir pour l’approfondissement de l’action dans le sens de la justice et de l’émancipation. MAIS la manœuvre en est à l’exploitation de la colère sociale pour profiter à l’extrême droite aux élections européennes. Le pouvoir en place en joue en faisant exagérer la portée de paroles et actes évidemment répréhensibles mais isolés, pour réduire la vie politique à un affrontement entre libéraux et populistes.

Cependant, le pouvoir en place est dans le paradoxe de ne disposer que d’une base sociale étroite pour mettre en œuvre les réformes structurelles restantes « promises », donc de devoir pratiquer un autoritarisme politique renforcé, … d’autant qu’il est manifestement « aux abois » talonné par la dramatisation croissante des scandales Benalla. Ses spin-doctors en communication manifestent du non-professionnalisme en demeurent, au cœur de cette « caste » repositionnée à « classe », hors sol. Alors ?

Nous vivons une tranche d’époque où les dirigeants actuels, formatés à des moules finalement demeurés archaïques derrière des apparences de modes sociologiques et un seul type de représentations des nouvelles technologies, cornaqués par des puissances financières qui demeurent derrière le rideau de la scène, se refusent à voir, d’autant plus qu’ils ont PEUR.

Puisque nous sommes ici à Perpignan, soit autant en France qu’en Catalogne, nous pouvons assister :

  • côté Sud à un pouvoir espagnol (en fait castillan) qui ne veut donc ne peut voir la détermination profondément ancrée du peuple catalan, pourtant plus libéral (mais au sens originel du XIXème siècle de libéral) qu’on ne le laisse paraître.
  • côté Nord à un pouvoir  « d’élite » toujours centralisé (devenu en fait mondialisé) qui ne veut donc ne peut voir que la majorité de la population « en a marre » au delà des seuils supportables, mais pourtant bien moins extrêmisteS qu’on ne le laisse paraître.

Le 15 novembre dernier, quelques jours avant le Samedi 1, je publiais sur mon mur Facebook un article intitulé « Une ébauche de 1789 … et/ou de 1905 ? ». Après 3 mois d’expériences des GJ et des réactions du « bloc bourgeois » (comme l’appellent Halimi et Rimbert), je maintiens mon pronostic. À savoir que le mouvement GJ va probablement être récupéré et réduit, MAIS que son vécu collectif reste, a enrichi et marqué les consciences, … Et, les réalités demeurant ce qu’elle sont, il faudra peu de temps pour qu’un autre mouvement plus structuré et ferme émerge (même s’il garde l’appellation GJ), se rapprochant effectivement un peu plus de contextes ayant des traits communs avec 1789 et/ou 1905 … et alors ! ?  La manipulation mondiale néo-libérale mise en œuvre depuis les années 50, accélérée avec les années 80, n’aura pas à se lamenter, elle aura été prévenue plusieurs années de suite … à Davos !

Michel André Vallée – 22 février 2019

Ils veulent la guerre

J’aurai dû ne pas être étonné, mais même avertis nous gardons des traces de naïveté tant que nous ne sommes pas complètement dégénérés.

Donc hier soir sur la plupart des chaines nos médias, à la botte ou dressant encore un petit peu la tête selon, ne parlaient que des menaces il semble très sérieuses (les armements sont déjà préparés) de Trump et Macron de frapper la Syrie (à plus ou moins haut niveau soit disant en fonction des renseignements encore en attente mais en réalité la décision sera politique) pour avoir trop dépassé la « ligne rouge » de l’usage des armes chimiques, et de la réaction de Poutine informant que des frappes de « l’Occident » (il se peut que la Grande Bretagne accompagne les States et la France) entraineraient immédiatement des réactions très graves ! Chacun sait que l’Iran marche dorénavant avec la Russie, et l’Arabie Saoudite et Israël avec les States. Occasion en prime de calmer « un peu » la Turquie !

Mais comment ces « dirigeants » peuvent-ils prendre à ce point « les gents » (la gent en català) pour des nuls prêts à gober n’importe quoi !

Depuis quand respecte-t-on à la lettre ses engagements en diplomatie, dont l’art dit tout autre chose ? Ce n’est pas par hasard qu’Obama n’a pas respecté sa parole de « ligne rouge » alors qu’elle a été de fait bafouée des dizaines de fois.

Non, cette tension ne peut que résulter des volontés du (des) deep power, côté occident des entités de pouvoir financier et militaro-industriel qui décident derrière les instances plus ou moins officielles de lobbying, de Bilderberg, etc.

Ne croyez pas que la France (pardon le Président Macron chef des armées) se couche sous les States de Trump ; ils sont tous deux directement dépendants des « relais » du deep power, le Président Macron étant un des dirigeants montants depuis longtemps identifié et mis en avant , alors que Trump qui en fait trop et de travers va être remplacé. Ne pas oublier que Emmanuel Macron a été le plus jeune des hommes à fort potentiel identifié à être invité à Bilderberg.

Comment, la guerre risque d’être achevée en Syrie, alors que c’est un terrain idéal, El Assad étant ce qu’il est (pire que son père), pour nourrir les investissements (dont chimiques) et réduire la population ! Comment, la Turquie fait des siennes en dérapant son Président étant pris par l’hubris du pouvoir ! 

Les occidentaux n’ont plus rien à faire en Syrie (il eu fallu intervenir fermement dés le début, trop tard) où c’est le triumvirat Russie – Iran – Turquie qui assure la transition, qu’importe !

Non, les « patrons » des deep power de l’Occident ne peuvent penser autrement le problème planétaire premier de la surpopulation que par la bonne vieille recette qui a tant de fois fait ses preuves de « bonnes guerres » (bien massacrantes comme l’a chanté le Grand Brassens). Ils sont incapables de « voir » d’autres modes de production et de consommation (dont l’efficacité a pourtant tant de fois été démontrée (en français par des Reeves, Kempf, Morin … et tant d’autres dans toutes les langues dont le russe et le chinois). Les russes ne pourront, alors même que leurs investissements militaires sont le 1/10ème des States, que ne pas laisser perdre leurs acquis dans la restauration de leur présence en Méditerranée, et les chinois et d’autres les appuieront à leur manière. Ne pas négliger les impacts de la guerre numérique ; il ne suffit pas d’avoir la plus grosse, c’est le cerveau (et parfois le cœur) qui commandent.

Michel Vallée – 11 avril 2018

Au cœur du désastre, quelles sorties ?

24 avril 2014

L’état politique de nos sociétés

Mais qu’en est-il du fond du fond des désastres en court, tant pour le genre humain, que plus large l’ensemble du vivant, et plus globalement de toute notre planète ? Quels énergies et processus essentiels, qui(s), quoi, pourquoi et comment ?

La planète et l’humanité ont connus des vagues et des vagues de monstruosités, d’erreurs magistrales catastrophiques. Les avancées continues en sciences qui permettent sans cesse de réécrire l’histoire mettent à jour et témoignent que nous n’avons pas encore identifié de débuts apparents à cette réalité dans les temps des temps. Aujourd’hui, il y a toujours une ou plusieurs guerres quelque part, toujours des génocides (ainsi début 2014 en Birmanie cette fois perpétré par les populations bouddhistes ( !)  ou encore au Soudan des animistes par des soi-disant intégristes musulmans (qui ont mal lu le Coran), toujours des épidémies sans que l’ONU n’y puisse mais et fasse suffisamment (pourquoi est une question de fond).

Les dettes et bulles financières sont devenues si importantes qu’elles sont réputées ne plus pouvoir éclater, sauf effondrement mondial général.

Les sécurités sur le nucléaire continuent de se révéler relatives, ces derniers jours des réserves entières de virus mortels disparaissent !

Pire, nous venons de mettre en évidence que la population mondiale, par ses consommations, en est arrivée en 2013 à ponctionner dés mi-avril sur l’ensemble des ressources la totalité de ce que la planète est capable de reproduire, ce qui veut dire que le reste de la consommation est pris sans renouvellement suffisant de ressources, et que la nature en est détériorée de façon inéluctable, donc que nous nous rapprochons toujours plus de nos limites de ressources collectives. 

Les plus récents rapports mondiaux sur l’environnement sont « sans appel », à l’évidence systématiquement instruits selon tous les paramètres à considérer, iréfutables.

Quoiqu’il en soi des facteurs naturels autres que humains, la responsabilité écrasante du facteur humain est enfin reconnue incontournable, … même par une partie des instituts « bidons et marrons » investis pour le déni et l’aveuglement.

Jamais dans notre histoire collective nous en avons été à ce point de dangerosité, même lors des grandes pestes d’antan, des crises des années 20, ni au pire de la seconde guerre mondiale du XXème siècle !

La communauté scientifique internationale le sait, et une partie de plus en plus importante, pluridisciplinaire, s’évertue à exprimer l’alerte depuis des années. Des lanceurs d’alerte se multiplient pour informer les opinions publiques, au risque de leur liberté voire de leur vie. Tous les gouvernements et leurs appareils ne peuvent que le savoir, dont les principales centrales de renseignement (qui ne font pas que dans le militaire). Les autorités religieuses de même, bien entendu.

Et rien ne bouge, les gouvernements des principales nations (US, Chine, Russie) continuent pratiquement de refuser de s’engager sur les questions de l’environnement (au-delà de n’avoir signé aucun traité international), pourtant nettement identifiées et médiatisées. Les grandes nations émergentes (Indes, Brésil, Nigéria, Afrique du Sud …) continuent à marche forcée selon leurs logiques de croissance qui visent d’abord le niveau de développement des déjà-ex « grandes puissances ».

Quels que soient les États, le néolibéralisme dominant (bien plus proche de la réalité d’aujourd’hui que le concept devenu flou de capitalisme) génère un fossé croissant comme jamais entre très riches et tous les autres (largement à l’aise, moyens, pauvres et misérables). Les entrelacements entre politique et économie de la mondialisation sont tels qu’aucun État n’a plus les capacités de rester maître de son économie réelle et de son système de société. 

La seule et unique valeur reste l’argent, selon les canons de la rentabilité financière à court terme.

Les multiples initiatives et investissements d’autres formes de vie en société, qui existent assez pour témoigner de leur maturité, ne sont pas assez connectées entre eux, pas assez pour être valorisées par les « grands » médias,

et ne font pas globalement le poids face aux puissances des grandes sociétés multinationales, privées. Tout juste sont-elles tolérées car pas encore assez dangereuses pour le néolibéral dominant, et font pendant encore un temps office de faire valoir ; mais le grignotage engagé dés la fin de la seconde guerre mondiale, et accéléré dés la chute du camp soviétique, éradique petit à petit sans pitié, sans faire de bruit.

Les instances de gouvernance publiques internationales montrent explicitement leurs impuissances aux populations bernées par des médias majoritairement contrôlés par les puissances financières.

En Occident, les structures qui font et défont les personnes aux pouvoirs publics et privés,  les organisations telles Bilderberg et ses dérivées Trilatérales ou Davos et autres …, sont imprégnées d’un paradigme néolibéral considéré comme vérité pensée unique, laquelle actuellement génère les restrictions des populations au profit de l’exploitation-spoliation de toutes les richesse par une infime minorité. Toutes les « élites de haut niveau » publiques comme privées ont été formées, en fait formatées, au seul même modèle, progressivement mais systématiquement, les autres systèmes de référentiels ayant été progressivement étouffés pour ne rester connus et reconnus que par une minorité d’intellectuels, souvent qualifiés « d’archaïques et de politiquement immatures ». On imagine mal qu’il n’existe pas des structures comparables ou à finalité proches au niveau du bloc chinois ainsi qu’autour du bloc reconstitué autour de Moscou.

Le seul frein tout relatif, exprimé dans le discours d’introduction du dernier forum de Davos, tient dans l’appréhension de révoltes sociales nombreuses et dures, « suffisamment » pour être susceptibles de mettre en danger la continuité du pillage actuel.

Derrière ces structures formelles se tiennent, masqués et cachés, voire occultes, les véritables maîtres de nos civilisations, lesquels ne s’embarrassent même plus d’aucune « argumentation explicative bien pensante », si tant est qu’ils s’en soient jamais embarrassés.

Face à eux, il n’existe plus de démocratie réelle dans les décisions et les actes, mais uniquement d’apparence. Les derniers bastions nordiques ou austraux viennent de basculer.

L’emprise, côté occidental, est en train de refermer ses tenailles avec les projets encours de « négociations » intenses de traités de libre-échange portant sur l’intégralité des conditions de vie publiques et privées, tant côté atlantique que côté pacifique.

Toutes ces stratégies dans le déni et le dédain total de l’état de la planète et des populations.

Qu’y a-t-il au cœur de cette réalité, pourquoi et comment ?

L’avidité des détenteurs de capitaux, qui en sont arrivés à l’image de l’oncle Picsou nageant sur ses monceaux d’or, puisque la « guerre solidaire » entre eux en est à rechercher où placer ces fortunes incommensurables dont les peuples sont spoliés, acheter toutes les terres achetables, prêter avec intérêts négatifs à certains États dont on sait que les citoyens seront ponctionnés un jour ou l’autre, … cette avidité insatiable n’explique pas tout.

Le manque de conscience apparent de ces grands détenteurs est celui d’une caste regroupant bien moins que 1 % de la population mondiale. Une« caste », ce concept traduisant mieux la réalité d’aujourd’hui que celui de « classe » des XIXème et première moitié du XXème siècle. Cette caste est internationale, et ses capitalisations cumulées donnent à la plupart de ses membres le contrôle de suffisamment d’instituts pour valider les principes qui les soutiennent, de suffisamment de moyens de transports privés et de services de sécurité privés pour les isoler du reste du monde, de toujours plus de moyens financiers pour « jouer ». Jouer avec les monnaies des États, les ressources utiles au plus grand nombre ou rares, tous les « marchés », en vivant dans un luxe difficilement imaginable avec une seule petite partie des intérêts de leurs capitaux, quand ce n’est pas l’argent des rançons de systèmes mafieux. 

Cette caste, de part ses moyens financiers, des images de pouvoirs fictifs qu’elle entretient soigneusement, de la veulerie d’une partie des « masses » par conformismes et peurs, de l’impuissance perçue de l’autre partie aussi faute d’éducation et d’un minimum de marge de manœuvre, … cette caste est entourée d’un nombre « suffisant » de serviteurs pluridisciplinaires, très bien payés et qui se croient privilégiés.

Si une étude UE-US toute récente met en évidence que 60 à 70 personnes détiennent autant de « richesses » que 50 % de la population (3,5 milliards), posons l’hypothèse que le total de cette caste et des différentes catégories de« serviteurs » atteint peut-être 5 % de la population ? Ce qui représenterait alors quand même 350 millions de personnes, disséminées et liées en réseaux complexes, la plupart n’étant même pas conscients du tissu dont ils participent. Plus tous les petits propriétaires tyranniques qui achèvent le« job ».

Que cette caste fonctionne selon un système mafieux du genre italo-américain, ou russe, ou asiatique, ou japonais, ou selon un système socio-économique « ordinaire », de toute façon le reste de l’humanité a à faire là à une « mafia plurielle ». En effet d’une part toutes les valeurs humanistes, avec ou sans spiritualité liée, y ont disparu de fait, … malgré les discours tenus. D’autre part une fois coopté et inséré dans ces filets, il est très dangereux d’en sortir, car alors le principe de l’individu isolé règne et il ne faut compter sur aucune coopération pour survivre.

L’habitude du luxe et d’une vie apparente de privilèges est renforcée par le sentiment de supériorité partagé au sein de cette caste. « Entre nous »  on en est ou on n’est pas de l’élite, les seuls qui puissent tirer les ficelles de ceux qui sont « aux affaires ». Mais que l’on ne s’y trompe pas, l’individualisation y est absolue pour tout ce qui compte ; l’individualisation systématique est un des piliers du système de référence du néolibéralisme dominant, et celui qui veut jouer coopération voire collectif et humanités sort du clan. Des signes apparents, hors de prix pour le vulgus pecus, signent l’appartenance ; un degré élevé d’éducation et de culture ne suffit plus, la « fortune » est seule devenue incontournable.

La rupture avec le reste du monde est alors devenue totale, au sein d’un monde à la fois virtuel et bien concrètement réel. Il est donc devenu impossible aux membres de cette caste de « voir » le désastre dans lequel la planète est entrée, et dont les membres de cette même caste vont aussi pâtir, …un peu plus tard que les autres (pas toujours).

Tous les visionnaires prédisent que cette situation ne va pas durer en l’état, après avoir constaté que nous sommes déjà « dans le mur ». Aussi quelles, non pas solution car il ne peut plus y avoir de solution de demi-mesure vu l’état de la planète et de nos sociétés, mais sorties sont-elles possible ? 

Sorties envisageables

J’en imagine trois, évoquées de la plus belle à la plus dure, car nous avons trop attendu, malgré les signaux désespérés de quelques – un(e)s, et leur probabilité d’occurrence sera croissante de la première à la dernière citée. Face à une telle agression, il n’est plus temps de tenter de jouer les « gentils bisounours », les demi-mesures, ni même les médiateurs.

La plus harmonieuse sortie :les initiatives éclairées se relient assez pour savoir dépasser leurs différences et mettre en lumière LE ou UN nouveau paradigme de civilisation, basé sur un changement radical de palier de conscience d’un grand nombre ; grand nombre car si les initiatives éclairées (elles sont déjà des millions sur les divers continents) concernent aussi, comme évoqué plus haut, 5 % de la population, il s’agit alors aussi de 350 millions de personnes, avec l’avantage d’êtres au milieu des populations, « comme un poisson dans l’eau ». Alors la « société du spectacle » est séduite, car la mariée est subitement aveuglement assez belle pour « y aller », développe massivement (et aux bonnes heures) les grands traits et exemples choisis de civilisation de l’aube d’une nouvelle Ère, et prends de vitesse les capacités de puissances dominantes à réagir. Il y a bien quelques centaines de maladies subites, accidents d’avion ou de voiture bizarres, attentats violents, mais alors un raz de marée gonfle où mouvement du bas et mouvement du haut se déchainent ensemble et balaient les gouvernances en place. Au mouvement du bas les initiatives quadrillent le terrain car liées dans le « dépassement », une partie des armées retournent leurs crosses, de nouveaux grands chefs émergent de la « masse », etc …Il n’y a même plus à discuter les nouvelles valeurs et pratiques, les anciennes sont tout simplement caduques à l’évidence. Il n’y arien à négocier. Tout le monde, tous, se met au travail avec ardeur. Cela aura été une rupture douce.

Un scénario de passage de palier de conscience évoqué ici est décrit dans l’essai « Élargir notre conscience au Multivert » (disponible gratuitement sur le net), où avec les avancées des connaissances les spiritualités se trouvent intégrées-intriquées dans LA matérialité, les principaux pièges de la séparation entre les humains étant dépassés.

Un nouveau mouvement « non aligné » : la montée en puissance de la mise en évidence des enjeux planétaires amène plusieurs gouvernements émergents à constituer une nouvelle troisième voix, qui décide collectivement de sortir des logiques de spéculation, donc dénoncent le dollar tout autant que le yuan. Du coup, plusieurs pays stoppent net les projets de libre-échange atlantiques et pacifiques et nord/sud, partant ces projets et les autres accords bilatéraux s’effondrent, ainsi que ceux du type ALENA. Les US et la Chine engagent alors  des manœuvres militaires ciblées de grande ampleur, puisque leurs monnaies ne permettent plus la couverture de contrôle (les russes ne font pas le poids tout d’abord au plan démographique). Mais leur dépendance économique à tous les autres pays, fruit de la mondialisation qui se retourne contre eux, les freine considérablement ; et surtout la mise en évidence de leurs responsabilités est telle que dans une majorité de pays les populations se soulèvent, … et leurs armées ne sont pas assez puissantes pour s’imposer partout simultanément. 

Le club des pays non alignés prend la main, appuyés par un engagement massif des experts et acteurs expérimentés des mouvements altermondialistes, mais aussi de millions d’acteurs compétents jusque là brimés et humiliés par ceux aux commandes, et qui « en ont marre ». L’Europe seulement alors se libérera de l’emprise US, suivra, et pour le coup se fédéralisera enfin. Les gouvernants des pays non alignés ont compris qu’ils ne peuvent réussir qu’avec l’engagement fondé de leurs populations et de l’opposition interne des « déjà – ex »grandes puissances, d’où une diffusion massive d’information des enjeux planétaires et des responsabilités sur tous les supports médiatiques, appuyé par le lancement d’une campagne massive d’éducation populaire, dans tous les milieux. Les populations jeunes s’investissent naturellement avec enthousiasme, à l’exception d’une minorité de « filles et fils à papa tristes figures ».

L’ONU est dissoute et remplacée par un gouvernement mondial fondé sur la régénération de l’écosystème et des droits universels (déjà écrits depuis 1948 et 2009 améliorés et actualisés). Il y a largement de quoi donner du travail à tous, … y compris à tous les membres survivants de l’ancienne caste et de leurs serviteurs, tous astreints à vingt-cinq ans (un quart de siècle) de tâches de récupération des désordres générés (sans limitation de peine possible car il importe d’être durablement crédible aux yeux de tous les autres).

Le chaos : il se trouve que plusieurs explosions sociales se répandent dans plusieurs pays, qu’un nouvel accident nucléaire majeur, une épidémie sévère, un événement climatique d’impact planétaire (par exemple un ou deux super-volcans) occurrent quasi simultanément. 

N’oublions pas que d’une part  plusieurs volcans géants attendent pour s’exprimer « d’un moment à l’autre », que d’autre part à bien plus petite échelle en France en 1789 si les révoltés demandaient « du pain » cela résultait en bonne part de la disette provoquée par une éruption en Islande. 

Plusieurs pays en profitent pour engager une guerre d’occupation, … car n’oublions pas que les humiliations encaissées depuis deux siècles ne sont toujours pas résorbées malgré les générations. Dans la confusion générale, un ou plusieurs des pays qui détiennent effectivement l’arme nucléaire (au moins huit connus à ce jour) l’utilisent, et alors une guerre internationale plus puissante que les deux précédentes se répands. Des zones entières sont détruites et rendues désertiques. Une fois les cataclysmes passés, la population résiduelle se restructure sur les zones encore habitables, parfois sous terre. Ces nouveaux clans sont contraints de tout réinventer. Des scénarios du type Mad Max ou Postman ne manqueront pas de s’installer. Ne subsisteront parmi les survivants que celles et ceux capables de produire eux-mêmes et de troquer quelque chose d’utile aux autres, redécouvrant les métiers et la coopération. Plusieurs générations seront nécessaires pour retrouver des conditions de vie agréables dans une nouvelle forme de civilisation, si notre planète le permet encore. Car il est encore trop tôt pour même rêver partir ailleurs. 

Ces trois scénarios sont radicaux, il ne peut plus en être autrement. Le premier est évidemment le plus souhaitable mais malheureusement le moins vraisemblable en l’état des systèmes de référence dominants. Le second a ses chances, … et pourrait à terme ouvrir au premier. Mais si le troisième est le plus vraisemblable, cela tient tout simplement, d’une part à ce que les puissances financières dominantes sont coupées du reste du monde et s’illusionnent dans leur pensée unique sur leur supériorité et leur sécurité, d’autre part à ce que la grande masse de ceux qui croient posséder un petit quelque chose et se distinguer des voisins ne sont pas prêts à y renoncer ou le troquer avec simplicité et jouent aux trois singes (ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire).

Pour l’avenir, trois valeurs : authenticité, générosité, vertu.

Michel Vallée, à Vienne, avril 2014

À quoi joue donc l’énergie ?

8 septembre « 2017 » à l’aube

Chacune et chacun vit donc une vie, à chaque fois unique parmi des milliards d’autres autour d’elle ou de lui. Celle là, parmi toutes les vies que son âme traverse, est déjà complexe dans ses spécificités. Celle que j’assume à présent comprends bien des erreurs, bien des essais, bien des frustrations, plein de potentiels, d’opportunités, d’activités diverses, d’intérêts divers, … et ce tout donne une forme particulière qui s’enrichie et évolue avec les expériences, toutes ces rencontres de tant d’autruis. Autour, quelques centaines de femmes et d’hommes qui vivent évidemment différemment, selon des contextes différents, suivant des destins si différents, avec plus ou moins de curiosité(s), d’intérêts, d’éveils de conscience. Autour des milliers d’autres, autour des milliards d’autres.

Selon les avancées de la pensée quantique, nous savons actuellement, en 2017 de cette ère au milieu de centaines d’autres pour cette planète, que toute la matière EST en fait une immensité infinie d’énergie qui depuis des millénaires pousse, d’où émergent, des milliards de milliards d’existants, de matérialisations de diverses natures, de vivants, de consciences. Nos avancées scientifiques les plus osées, qui s’accélèrent puisque nous sommes ici en période de mutation, sont sur le point de rejoindre les connaissances les plus anciennes de notre monde et d’autres mondes intriqués ; mondes que physiciens (au sens large) et chercheurs ésotériques explorent simultanément. Cette matrice d’énergie porte tout en mémoire, TOUT, dans le moindre détail, que les « chercheurs » peuvent partiellement retrouver en mettant en œuvre des processus que certains sont plus à l’aise que d’autres à mettre en pratique, et que les scientifiques « reconnus » ne cessent de mettre en évidence, étonnement après étonnement. Certains sont visionnaires, d’autres retrouvent le passé, la plupart vivent ici et maintenant sans se poser toutes ces questions MAIS avec une telle infinie diversité de vivre simplement ici et maintenant ! Certains débroussaillent le complexe, d’autres expliquent tout dans des boîtes selon « des » pensées uniques.

Tant de formes de matières dont de particules, tant de formes vibratoires dont émotionnelles, tant de minéraux, de plantes, d’animaux, et de types et races d’humains, soi-disant aux états de consciences les plus élaborés, tant d’environnements dont maintenant ici spaciaux, tant de climats. Tant d’aventuriers divers, tant de métiers et d’arts et de sciences, tant de philosophes, tant de prophètes, tant de politiques, tant de cultures et de systèmes et de modèles et de traditions et de langues. Tant de majorité de serfs, de moujics, de manants, d’esclaves, de riens, qui passent ce précieux temps de vie à permettre le temps de créer du « nouveau » ou de jouir plus ou moins de luxe à une minorité d’autres.

Et nous continuons de « découvrir » une quantité non pensable, à notre cerveau « apparemment » si complexe, d’objets théoriquement habitables selon nos critères susceptibles d’être à l’ébauche du vivant ou au contraire plus « avancés », … mais nous sommes matériellement incapables d’y aller dans les durées que nous « maitrisons », d’autant que le temps est relatif. Nous nous trouvons en situation d’épuisement des ressources de cette petite planète, qui continuera à vivre ses évolutions sans nous, avec des compréhensions très diverses de ce qui peut advenir. Tous nos « dirigeants » mais aussi toutes nos « masses » en portent la responsabilité en regard des niveaux d’éducation disponibles aux uns et aux autres. MAIS ce n’est qu’épiphénomène en regard des infinis multiples des existants.

Nous savons que toutes les religions, toutes dont celles qui se prétendent philosophies mais actent comme des religions, ne sont que construits sociologiques qui prétendent mettre de l’ordre social sur une courte période de temps sur le territoire d’une planète donnée.

Mais à quoi joue donc l’énergie infinie ? Quel sens profond, essentiel ?

Michel Vallée

Puissance ?

Michel André Vallée·11 février 2018

Voici quelques lignes partagées à cette date sur le forum d’Alternatives économiques, suite à une série d’échanges sur des valeurs, des traits pour l’ Europe rêvée, armée commune ou autre, etc … histoire de prendre un peu de recul.

Ce forum est bien inspiré, en regard des divers débats qui y sont actuellement en cours, a travailler sur la notion de réalité de la « puissance ».

«  En préalable souffrez que je me répète en rappelant que le pouvoir et la puissance sont deux réalités (réalité a ici bien plus de consistance que concept) nettement différentes.

Pour faire ultra court, le pouvoir est la capacité de faire agir autrui comme on le souhaite, quels que soit les voies et moyens et apparences mis en œuvre pour ce faire, quels que soient les séductions ou duretés des moyens utilisés.

La puissance est une émanation de l’être. Elle est là, consistante, visible et perceptible, perçue, respectée (y compris par celles et ceux qui la combatent). Elle résulte de la nature et des qualités de l’être. 

Immobile (« La Montagne ne bouge pas » dans Akira Kurosawa) ou déchainée dans son agir, sa forme est admirée, y compris par ses adversaires. 

Aussi ses qualités ne peuvent que relever de ses essences et en aucun cas d’apparences ou artefacts ou manipulation. 

La mise en œuvre de ses gestes se manifeste par des pouvoirs, … ces derniers n’en étant donc que des outils sous-ensembles (même redoutables tels un armement nucléaire).

Quelques exemples au plan de Nations :

> L’un d’entre vous voit juste quand il donne comme exemple pourquoi la France a un tel attrait touristique, c’est là un signe de puissance, même si  pollué par les médiocrités de nos accueils, le bradage de ses industries, et… . Mais concernant la France cela demeure, encore pour quelques temps, un exemple valable.

> J’ai rappelé dans un partage récent pourquoi l’armée des States n’est plus respectée, et que cette dimension ne contribue plus à faire des States une puissance, quand son économie y contribue encore.

> Ici à l’ouest de ce vieux continent, affirmons que la Catalogne s’imposera en tant qu’État au sein d’une nouvelle Fédération de l’Europe, de part sa puissance essentielle, construite par des siècles d’histoire, …même si quelques autruis le font et feront payer très cher. (Lire les articles de la catégorie « Accompagner … de la Catalogne » sur ce même blog).

> Par contre il est évident que la Chine multiplie, car venant de son état d’être, les signes de puissance.

Ainsi est-il juste de considérer que seuls dans la civilisation à venir auront « leur mot à dire » les entités dont l’essence validera les signes de puissance.