INÉLUCTABILITÉ DES DICTATURES ?

Nos sociétés, ces dernières décennies, prennent conscience de la complexité des réalités de ce monde, avec les avancées de connaissances en physiques et astrophysiques, en biologies, des diverses sciences dévoilant toujours plus finement les écosystèmes, en psychosociologies, en prospectives … Cette prise de conscience d’abord assurée par les minorités de « sachants », est en train de se « démocratiser » comme en témoignent revues de vulgarisation, panels de radios et  de télévisions …

Brutalement, la pandémie des COVIDs par la multiplication (phénomène naturel) des «variants », donc leurs conséquences des syndromes SARS, avec la mise en évidence au bout d’un an de nos faibles capacités à réguler et les doutes croissants sur l’espoir « d’en sortir », et en tout cas pas « comme avant », … cette pandémie impose à tous les Pays de cette planète l’évidence inéluctable de la complexité. Dans le même temps, devant le désordre de gouvernements s’engageant à vue et sans recul sur des stratégies si différentes alors qu’ils disposent des mêmes informations, le « système » de mondialisation néo-libéral, qui déploie tout jusqu’à l’abject pour survivre, perd de plus en plus sa crédibilité TINA (There Is No Alternative) aux yeux des masses. Gouvernements, groupes pharmaceutique, et leurs réseaux et médias à la botte, tiennent une partie des masses par la peur. Dans l’histoire la peur de populations a souvent ouvert la voie aux dictatures.

Depuis les années 80, il y a eu la chute du bloc soviétique, il y a eu et a le lent délitement de l’empire américain, il y a la régulière montée en puissance de la Chine et de l’Inde, il y a de plus en plus clairement l’échec de la tentative de fédération de la vieille Europe (qui n’est plus pour un temps que le plus grand « marché » du monde), il y a l’Afrique mal décolonisée qui n’arrive toujours pas à se poser, il y a le Moyen-Orient à feu et à sang… . Et il y a surtout, d’une part la multiplication et l’intensification des catastrophes liées au réchauffement climatique telles qu’il est trop tard pour revenir en arrière, … d’autre part la guerre religieuse et culturelle entre les islamismes de type wahhabite et tous « les autres » (y compris les autres courants musulmans).

Partant les systèmes de valeurs précédents de mode humaniste ne sont plus crédibles ni partagés par suffisamment de gens, de familles, de clans. Pour les « jeunes » générations, la disponibilité à moindre effort des données sur internet, en partie illusoire, n’encourage plus à travailler la pensée de sens critique ; et l’échec criant des anciennes générations à avoir amené un monde porteur de sens les mène « ailleurs ».

La « nouvelle » complexité est hors de portée du niveau d’éducation partant de compréhension de la majorité des populations. D’abord l’orgueil de caste (plus que de classe) depuis des lustres, … puis la pensée devenue géopolitiquement unique du néo-libéralisme mondialisé (même en Chine qui jouant au Go a su en jouer), … ont tout fait pour limiter et faire régresser le niveau d’éducation générale des masses. L’éducation, en conséquence la culture, c’est trop potentiellement révolutionnaire.

L’absence de « sens » issu des connaissances, l’incapacité pour la plupart à appréhender le complexe, le martelage d’une pensée unique consommatrice des médias de masse, … génère « naturellement » l’appétence, la recherche, la reconnaissance, de la simplexité (Alain Berthoz – La simplexité – Odile Jacob – 2009), de ce qui non pas est mais paraît simple.

Les révoltes de groupes face à ces phénomènes de masse n’y peuvent mais, … elles sont matées par les systèmes de plus en plus autoritaires en place. Quand des expériences locales en vrai grandeur sur un mode participatif voire autogéré se développent, des incidents semblent bien montés de toute pièce pour les réduire ou épuiser, voire organiser un coup d’État.

La liste de Pays actuellement en dictatures formelles ou masquée, ou qui y tendent nettement et sur un mode de plus en plus « décomplexé », est bien plus longue que celle des Pays qui se débattent avec des signes de faiblesse dans « le moins mauvais des systèmes » : Chine communiste, Inde populiste, Brésil évangéliste qui tue l’Amazonie, les USA de Trump (qui laisse un Pays profondément divisé par moitié), Russie néo-tsariste, Iran théocratique chiite, Turquie de l’AKP tendant au théocratisme islamiste sunnite pan-ottoman, Arabie saoudite et « petits » États du Golfe et leurs financement des communautarismes islamistes, Égypte, Algérie, plusieurs États de l’Afrique noire, Corée du Nord, Birmanie bouddhiste, Thaïlande, Indonésie, Venezuela de Chavez, Cuba malgré ses rangs 1 en matières de santé et éducation, … L’évolution de l’Australie qui freine à reconnaître ses aborigènes et consomme trop de charbon n’est pas évidente.

En Europe la Hongrie magyare, la Pologne catholique intégriste, l’Espagne néo-franquiste …une gouvernance de plus en plus autoritaire en France du « en même temps ». Israël où l’esprit kibboutz est réduit minoritaire avec ses ultra-orthodoxes subit aussi une dérive autoritaire.

Certains Pays subissent des alternances dures, par exemple le Chili, la Bolivie, l’Argentine et la plupart des autres États d’Amérique du Sud.

Semblent faire exception la zone Nor de l’Europe avec ses cinq États, le Canada, le Japon, la Nouvelle-Zélande, et quelques petits États tel par exemple le Costa-Rica. Le Mexique est un cas à part, où les mafias sont un État dans l’État, imposant à beaucoup des modes de vie en soumission.

De nombreuses gouvernances sont depuis quelques années structurées en décalage par rapport  aux gens « ordinaires », classes moyennes inclues. Une part finalement majoritaire des populations, ne faisant plus confiance à leurs dirigeants devenus « hors sol », ne supportant plus des conditions de vie trop altérées par des phénomènes tels la drogue, assistant par les télévisions aux inégalités criantes de modes de vie, déjà imprégnés des avantages illusoires de la mondialisation et de l’universalité apparente (oh combien fausse) des internets, éprouvées par les crises financières et l’intensité croissante des dérèglements climatiques, … ces populations donc aspirent à la prise en charge de la  complexité par leur « système politique ».

Elles veulent vivre au quotidien « en paix », en échange du renoncement aux libertés dites « fondamentales » par les démocraties théoriques.

Sur cette planète en mutation de civilisation, telles que la décrivent tant d’auteurs « sachants » et critiques dans tant d’ouvrages ces toutes dernières décennies, une majorité de gens ne trouvent plus de repères de « morale « , et n’ont surtout pas été préparés à exercer un regard « éthique ». La seule valeur qui s’impose est celle de l’argent, qu’accumulent comme jamais les nouveaux milliardaires et les grandes multinationales. Ces dernières vont jusqu’à mettre en pratique dans une logique « technique » le meurtre commandité si nécessaire, pratique autrefois réservée aux centrales de renseignement et contre-espionnages pour « raison d’État ».

Dés 1974, un haut-fonctionnaire français, sous un pseudonyme par devoir de réserve avait annoncé cela dans un roman hautement symbolique, « l’imprécateur ». Depuis, la préparation et le suivi systématique de cooptation de la haute élite a été assurée, côté Occident, par l’organisation Bilderberg ; … l’équivalent existe probablement à l’Est.

Les castes des gouvernances en place du néo-libéralisme mondialisé ont appris à maîtriser quasi-parfaitement (la perfection présente toujours des failles) la fabrication du consentement et de la théorie du complot, diffusées bien plus finement que par un Goebbels par des médias contrôlés à de l’ordre de 95 %.

En cette phase donc de « mutations » de fond en toutes matières dont personne ne peut encore « pré-voir » ce qui en sortira, … les leaders et leurs Partis qui offrent un régime simple de « redressement » et d’ordre, en y prétendant assurer le confort (mais a minima) des conditions matérielles de vie au quotidien, en répondant de façon SIMPLE à toutes les interrogations, … ces leaders et leurs Partis reçoivent et agglomèrent l’accord des majorités. Sous les prétextes de « se battre » contre les maux montés en exergue par leurs médias à la botte, ces leaders et leurs Partis obtiennent le renoncement « démocratique » aux libertés et les pleins pouvoirs. Où plus directement ils imposent un régime dictatorial après avoir pris le contrôle de l’armée de leur Pays, garantissant une paix intérieure « tellement préférable au désordre et aux risques quotidiens permanents ». C’est ce qui est en train d’advenir dans de plus en plus de Pays-Nations.

Mais, les Pays-Nations étant si différents dans leurs cultures et leurs intérêts, les pressions démographiques étant ce qu’elles sont devenues, les écarts de mode vie et de richesses étant devenus si apparents avec les NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication), les repères d’éthique étant inexistants ou opposés, … la confrontation des pensées uniques ne peut mener qu’à la guerre. La guerre est présente sur tous les continents (en Australie elle partirait actuellement du climatique), mers et océans inclus.

En pleine phase de dégradations, les louables expériences dites « positives » restant minoritaires et vite étouffées, une généralisation des dictatures (franches ou masquées) semble bien inéluctable.

Des guerres continueront de s’en décliner, … avant que ne se lève l’aube de la prochaine civilisation. Peut-être en d’autres lieux que cette planète (annonce du physicien Hawking rejoignant le romancier Simmons), planète qui, elle, continuera ses évolutions avant de se fondre dans son soleil.

Parmi les divers scénarios pronosticables, c’est au fond « naturellement » le pire auquel il est sage de se préparer.

Je vous épargne la riche bibliographie tant sur effondrements et changements de civilisation, que sur les éthiques (dont les totalitaires) !

Bien, mais, si nous considérons les mesures urgentes à prendre pour « simplement » stabiliser le réchauffement climatique (ce qu’à engrammée la nature est irrattrapable pour au moins les deux à trois décennies à venir) :

  • manger au moins deux-tiers moins de viande,
  • éradiquer les énergies fossiles (toutes),
  • radicalement changer les moyens de transports (mers et océans, airs, terres),
  • stopper net les déforestations

… même si bien entendu un effort massif d’éducation est indispensable pour le long terme, … dans l’immédiat seul un régime radicalement autoritaire, mondial, peut en être capable, commandant des polices de contrôle et des mesures disciplinaires sévères égales pour tous ! ALORS ?

Quand à la guerre, je vous encourage à lire, de Olivier Weber « Si je t’oublie Kurdistan » – Éditions de l’aube – 2020, combat exemplaire, saturé de sens et d’éthique, même dans les horreurs, qui dit avec authenticité « les choses », … dont pour notre honte ce que l’Europe s’est gardée de faire et laisse faire. L’honneur de la vertu guerrière, femmes et hommes côte à côte avec courage.

Michel André Vallée               7 février 2021

LE RCEP (OU PERG) EN ASIE DE L’EST, LA CHINE AU CENTRE

C’est dans le monde diplomatique de janvier 2021 N°802, page 18. Le titre « Bombe libre-échangiste en Asie » avec sous-titre « Le plus important accord commercial du monde ». L’article est de Martine Bulard.

Encore une fois, du haut de leur superbe , les occidentaux dédaignaient l’Asean (ou Anase en français), ses dix pays et ses 652 millions de personnes, … sauf qu’elle vient de signer en novembre l’accord RCEP (PERG en français) avec l’Australie, la Chine, la Corée du Sud, le Japon et la Nouvelle-Zélande ! Soit une mondialisation « locale » dont le premier ministre chinois se félicite « Une victoire du multilatéralisme et du libre-échange », avis abondé par son homologue japonais « jour historique après huit ans de négociation ».

Avec 30 % des richesses produites dans le monde, 28 % du commerce mondial et 2,2 milliards d’individus, c’est effectivement le plus important accord jamais signé. La Chine y trône, sans Washington. L’Asean a été fondée en 1967 pour faire barrage au mal = au communisme, MAIS le principe de réalité l’a pas à pas emporté, et les tensions territoriales autour de la mer de Chine n’empêchent pas l’accord économique et commercial. L’accord concerne bien entendu les droits de douane, mais aussi les normes, une partie des échanges de services, la propriété intellectuelle …

Comme l’Europe a signé des accords avec le Vietnam, la Corée du Sud, le Japon, elle sera impactée ; or il faut savoir que le PERG ne retient aucun critère environnemental, sanitaire ou social. Une fois de plus, les occidentaux ne savent pas jouer au Go ! Par contre, le PERG ne contient aucune clause donnant pouvoir aux multinationales de s’attaquer aux États quand les mesures leur déplaisent. Les orientaux joueraient donc mieux que les occidentaux aux échecs !

Les situations économiques et sociales des différents membres étant hétéroclites, les multinationales « locales » vont avoir encore plus les mains libres pour tirer profit des écarts entre les pays. Mais, compte tenu des multiples accords bilatéraux, transferts d’investissements … existant déjà, l’impact ne vise pas la « croissance » (probablement inférieure à 1 %) ; l’intérêt est stratégique, consacrant la centralité géopolitique de la Chine. C’est un tournant majeur dans l’histoire du monde ; si l’Inde (qui s’était retirée de la négociation) et les Etats-Unis (Trump a abandonné le projet Pacifique d’Obama) vont bien entendu revenir, l’extension du pouvoir économique de la Chine est posé, assuré.

Selon David P.Goldman (politiste américain), « la puissance de l’approche chinoise du monde tient  au fait qu’elle cherche à transformer l’économie par capillarité, de bas en haut, plutôt que de haut en bas ». Au Go, un pion est un pion, qu’il s’agisse d’un manœuvre ou d’un général, … il n’y a ni sans dents, ni rien, ni autre ploucs, ni roi ou reine ; … chacun et tous ont une valeur, … même les esclaves des camps de travail à l’ouest.

Les Etats-Unis continuant de jouer les gros bras (que savent-ils faire d’autre), Canberra a été tenté d’attaquer la Chine sur le Covid-19 et la 5G, … mais les mesures toniques d’équilibres en retour ont été immédiates : « Si vous faites de la Chine un ennemi, la Chine sera votre ennemi » : la Chine en a largement les moyens. Les vins, charbon, bœuf, orge de l’Australie de suite lourdement taxés, soit le petit jeu joué avec les producteurs agricoles américains, tant la pénétration de la Chine aux USA est dense.

Le PERG montre que les cartes sont radicalement redistribuées et que l’intégralité des pays de l’Asie de l’Est n’ont pas besoin pour travailler ensemble des Etats-Unis.

Ajoutons que l’Europe a besoin de travailler avec toute l’Asie de l’Est, … plus pour son énergie du gaz de la Russie (alliée de la Chine). 

Sourions lorsque les commentateurs des chaines à la botte présentent encore les USA comme première puissance de cette planète ; les dynamiques engagées ont déjà mis en place tout autre chose ;  nos orgueils vont encore prendre quelques temps pour comprendre et l’admettre. La réalité est la réalité.

Il ne reste que peu de temps à l’Europe pour poser sa carte.

Ce billet vient en commentaire de la conférence donnée fin 2019 à l’UTL de Perpignan, « La Chine devenue première puissance mondiale, … en pratiquant le jeu de GO », disponible sur le blog  «   arcencielxcristal.com  « .

Michel André Vallée                         1er février 2021

L’INDÉPENDANCE DE LA CATALOGNE, PROPOSITION DES CONDITIONS POUR GAGNER

JANVIER 2021 – Le 20, Vicent Partal, dont l’éditorial sur VilaWeb est attendu tous les matins, a publié un document véritable essai d’actualisation des conditions de l’indépendance, présenté en trois parties. Ce billet tente d’en traduire les grands traits en français, … avec deux-trois commentaires courts pour les lecteurs moins informés.

Honnêteté et simplicité d’introduire par le constat du désastre politique institutionnel dans lequel le mouvement indépendantiste catalan se trouve actuellement.

En effet, depuis octobre 2017, avec plus ou moins d’intensité par phases, tout se passe comme si la Catalogne (du Sud, « espagnole ») subissait le joug de l’article 155, soit la prise en main par Madrid du gouvernement de la Generalitat (organisation politique de la communauté autonome de Catalogne). Il n’y a pas de semaine sans qu’une exaction aux droits soit commise, sévère, ici et là partout où l’ex-autonomie pourrait être réduite, envers tant le Pays que la population et ses représentants légaux et associatifs.

La judiciarisation systématique intense de tout acte et attitude ne tient aucun compte des avis, remarques, positions, demandes, exigences, venant de l’extérieur, tout autant de Pays, d’institutions, de l’Europe que de l’ONU. Une partie des « responsables » politiques des Partis indépendantistes se dispersent, semblent tenter de collaborer, lamentablement (l’usure du temps et l’appétence du pouvoir fait son effet aux dépends de l’unité) ; la population, solide, reste portée par les grandes associations civiles, qui demeurent puissantes. Une partie des plus jeunes piaffent pour en découdre, ce qu’attendent depuis des années les autorités et la justice espagnoles.

Vicent Partal rappelle que sa tâche est d’analyser la réalité et de tenter d’aider à la comprendre.

1 – les trois clés du discours : unilatéralité, auto-affirmation et compréhension que « l’autre » est un tout indivisible.

Ces trois dernières années la scission de l’indépendantisme entre tenants de la rupture et réformistes a produit pour ces derniers, particulièrement pour plusieurs théoriciens et promoteurs d’Esquerra Republicana (un des Partis traditionnels de la gauche républicaine) de marquer la distance avec les autres, en proposant des énormités conceptuelles soit la prise en compte du cadre légal et mental espagnol, en conséquence la paralysie du projet indépendantiste. Ainsi du blâme du nationalisme (catalan), de la normalisation du castillan en tant que langue, ou de cette idée selon laquelle l’indépendance ne serait pas possible si une moitié du Pays se positionne contre, ou certaines contrées administratives, ou quelques villes.

Il y a lieu de se défaire net de ces constructions mentales qui ne tiennent pas, et de mettre en avant trois axes clés de tout mouvement de libération que l’indépendantisme catalan a largement assumé à l’étape 2017.

Le premier axe est l’unilatéralité. La manifestation de 2010 à propos du verdict sur le statut (réduction de l’autonomie) a été convoquée sur le thème « Nous sommes une Nation nous décidons ». Et non pas « Nous sommes une Nation, nous négocions ». Et encore moins « Nous sommes une Nation, voyons si nous pouvons faire quelque chose ». L’équation doit rester claire : le mouvement démocratique catalan pour l’indépendance est l’expression de la volonté de la Nation catalane, laquelle ne se soumet à aucune autre volonté que la sienne. Ce n’est pas relatif à une estimation de pourcentage ni à une quelconque idéologie : « nous décidons de ce que nous voulons faire ».

Le second axe est l’auto-affirmation, complémentaire du premier. Aux indépendantistes de savoir avec quels éléments construire la Nation, ce qu’ils ont d’unique au monde qui les rend forts, qu’il n’est pas possible de réduire ni de diluer sans arrêter le projet,… et alors dans le drame. Vicent Partal fait tout particulièrement référence à la langue. Car c’est le catalan qui fait la Catalogne.

Le troisième axe est la compréhension que « l’autre » est un tout indivisible. Une Nation est contre une autre, les Pays catalans, la Catalogne, contre l’Espagne. Soit un dialogue d’affrontement entre Nations, soit la subordination. L’État espagnol constitue un Tout, complet, responsable comme un Tout de tout ce qu’il fait. Il n’y a pas d’une part un bon gouvernement et de méchants juges, … mais un État qui met en œuvre toutes les armes à sa portée  pour réussir son objectif politique : annihiler les indépendantistes en tant que Nation. Habituer « l’autre »  à n’entendre que ce cadre, … faute de quoi le mouvement n’aboutera à rien de plus qu’un régionalisme … espagnol. Il n’est donc pas question de traiter sur un siège de député donné, une mairie, un budget, comme s’il ne s’agissait que d’actes politiques distincts de l’objectif républicain.

Bien évidemment, cette formulation implique des actions quotidiennes, qui ne dépendent pas seulement des politiciens mais de chacun. Plus spécialement, la reconnaissance des positions anticolonialistes et de libération, ce qui va avec ne pas tenir compte des diverses initiatives d’étouffement, le devoir de ne pas respecter l’oppression, et de systématiquement agir en auto-défense.

2 – les trois principales leçons de la période 2017/2020 : les indépendantistes veulent gagner, les « autres » veulent les freiner, et le statut d’autonomie est en fait un obstacle.

Le processus d’indépendance en ces débuts du XXIè siècle suit des phases distinctes.  De 2010 à 2014 une phase de diffusion avec la validation théorique du projet. De 2014 à 2017 la phase du travail parlementaire en même temps que populaire de sa traduction institutionnelle. Et de 2017 à 2021, vaille que vaille, la phase de lutte contre la violence espagnole, le débat sur le chemin dorénavant à suivre dont la destruction, à partir des contradictions liées à la répression, de l’architecture institutionnelle de l’État espagnol y compris sa crédibilité à l’extérieur.

Plusieurs leçons importantes sont à tirer de ces trois phases, selon Vicent Partal.

La première, fondamentale, est de savoir comment gagner. Car l’indépendantisme l’a emporté en 2017. Emporté par la cohérence d’avant, l’unité, toujours à l’initiative de propositions renforçant la majorité. Emporté avec l’engagement combiné de Junts per Si (Partis indépendantistes de centre-droit) et de la CUP (Parti indépendantiste radical de gauche). Emporté en approuvant des lois logiques, bénéfiques à la grande majorité du Pays, … lois que le régime en place ne peut accepter. Emporté en détricotant le franquisme et la transition qui s’en est déclinée. Ainsi lors des remarquables sessions parlementaires des 6 et 7 septembre 2017 où les espagnols ont poussés des hurlements quand était touché le cœur de la bête, là où cela faisait mal. Emporté avec l’unité populaire du Premier Octobre (2017).

Bon : certains peuvent dire qu’aujourd’hui les indépendantistes sont plus divisés que jamais ; il y a doute là dessus. Chaque Parti étant ce qu’il est, les désunions se manifestent par des luttes de personnes comme cela se passe entre les membres d’une même famille. On en trouve l’origine notamment dans les élections européennes antérieures. Mais là où du point de vue des Partis se déroule une mauvaise expérience, ont quand même eu lieu les élections du 27 septembre 2015, le referendum d’autodétermination du Premier Octobre (2017), et la proclamation de l’indépendance.

Il est clair que l’unité a été imposée aux politiques par la rue, la décision de la population. Avec l’action de quelques « outils », surtout l’ANC (Assemblea National Catalana une des principales organisation civile qui animent le mouvement d’indépendance) ; mais il est moins évident que cette dernière soit aujourd’hui dans la capacité de renouveler une telle manœuvre. La principale erreur commise a peut-être été de freiner la mobilisation populaire en priorisant les Institutions. La différence stratégique de fond est au cœur de chacun. Là où les indépendantistes savaient qu’ils ont la capacité d’orienter les politiques, il leur semble que ces derniers s’en jouent, alors que faire ? D’abord changer cela, et que les catalans qui veulent l’indépendance en reviennent à ce qu’ils sont.

Dans le changement de cap de 2017 des réformistes, l’ajournement de l’indépendance place en priorité les pactes avec Madrid et la gestion d’une Generalitat  qui ne se maintient pas dans la ligne. C’est là une attitude qui va s’épuiser car les résultats (dans le sens de l’indépendance) sont déjà et seront nuls. Aussi il y a lieu de demander (aux électeurs) de résoudre cette situation par un vote massif le 14 février (prochain) en faveur des candidats pour la rupture. Suivre les réformistes mènerait à abandonner le projet d’indépendance. L’expérience d’une telle manœuvre a déjà été observée au Pays basque suite à une scission de l’ETA.

Les « autres » savent comment freiner le mouvement. Ils savent « diviser pour régner », en collant à cette stratégie la répression et la violence. La répression est efficace, mais sans tromper personne. Elle fatigue, lasse. Elle use, épuise. Elle trouble la vue. C’est pourquoi les espagnols la mettent en œuvre, jusqu’à en payer le prix en matière de réputation, alors qu’ils le savent ; ils savent aussi comment assumer et répondre. Ils adaptent la répression à chaque statut, prisonnier ou exilé ; amendes et exactions sous tous les prétextes. On finit par ne plus savoir si la lutte contre la répression se substitue à la lutte pour l’indépendance, et finalement la masque. Difficile de maîtriser l’émotion que chacun et tous ressentent, … mais il faut faire avec.

Dans ce contexte, Vicent Partal considère que l’on a pu voir plus clairement la perte totale de pouvoir et d’écoute politique de la Generalitat. Ainsi d’actions des Mossos (police de la Generalitat) et des dénonciations de personnes qui se mobilisent dans la rue, intolérables. Connait-on au monde un autre mouvement de libération qui tiendrait ses propres prisonniers enfermés dans ses propres prisons ?

Donc, que faire ?

3 – les trois clés du futur à court terme : instituer la République (de Catalogne), mettre l’état espagnol au pied du mur, et en obtenir le pouvoir et le territoire.

Les choses ont beaucoup changé entre 2017 et 2021, certaines en mieux, d’autres en pire. Il n’est plus possible d’appliquer mécaniquement la stratégie d’avant 2017. Vicent Partal est convaincu qu’il convient de bâtir sur trois piliers.

En 2014 « on » croyait au chemin légal, aussi la Generalitat a été l’instrument retenu pour faire l’indépendance. Dorénavant, non. La violence espagnole, l’absence de réaction démocratique de la part de l’État espagnol, laissent clairement voir que ce chemin ne pourrait être suivi qu’en espérant un miracle inimaginable. En conséquence il faut tendre dans une autre direction. Laquelle ?

Pour Vicent Partal, trois facteurs clés sont à activer le plus tôt possible :

  • l’institutionalisation  de la République proclamée (en 2017) ;
  • la poursuite de la destruction institutionnelle de l’État espagnol ;
  • en même temps que le « Consell per la Republica »  lui dispute le pouvoir, non seulement sur les réseaux numériques ou au plan culturel mais aussi physiquement, dans la rue. Consell per la Republica est l’initiative lancée en 2019 par les membres du gouvernement en exil, rassemble les tenants de la République de Catalogne (catalans ou non) au sein d’une citoyenneté autonome distincte des structures officielles ; l’institution, internationale, est actuellement intégralement structurée sur un fondement numérique,  permettant à tous les adhérents de participer rapidement à toutes les décisions importantes.

Il se trouve que toutes les projections imaginables pour le projet ont de fait été impulsées par des initiatives diverses, par exemple du Consell per la Republica ou de l’ANC. Quand même, il faut dire que ces initiatives ne semblent pas toutes prendre racine, … ne s’y inscrivent pas toutes les personnes qu’il faudrait.

Le cas du Consell est le plus net. Ce serait un des meilleurs outils de libération, mais les gens ne semblent pas tous le comprendre. Sa propre gestion des débuts, par à-coups, de part et d’autres, n’y a pas aidé. Mais maintenant il semble que soient bien engagées son institutionalisation et l’annonce des premières élections à l’assemblée constituante. Il est donc bel et bon de comprendre ce que signifie déjà deux millions de catalans qui bâtissent, en partant de la base, en totale liberté et coordonnés entre eux, un contre-pouvoir national, une autorité nationale reconnue au quotidien par une proportion plus importante de la société. Et ce sur tous les terrains, allant par exemple du suivi consommateurs de l’IBEX (indice boursier à la Bourse de Madrid) … à la représentation internationale de la Nation.

Le Consell, dans son document « Préparons-nous », a proposé la bataille du pouvoir contre l’État espagnol, et c’est ainsi qu’il faut agir. C’est une bataille qui devra se faire dans la rue dés le terme de la pandémie, en se raccordant au cycle de fortes et puissantes mobilisations réalisées de octobre 1989 à février 2020.

Cette démarche doit être combinée avec le troisième facteur clé, la poursuite de la démolition de la crédibilité de l’État espagnol et de son fonctionnement institutionnel. S’il n’y a pas d’accord avec lui, et (l’expérience montre que) il n’y en aura pas, l’indépendance devra se porter en avant dans le conflit, conflit ouvert. Sa responsabilité ne relèvera pas des indépendantistes, mais de ceux qui refusent le dialogue et le vote (d’autodétermination). En regard de tout cela les indépendantistes ont à être bien conscients que la situation a considérablement changée depuis 2017. La répression sur les prisonniers politiques et les actions contre les exilés ont mis au pilori la crédibilité de la démocratie en Espagne.

La justice européenne est lente, alors que les indépendantistes sont pressés. Mais il y a lieu d’être conscients que la part la plus décisive du chemin est déjà faite. Maintenant, comme en judo, il reste à utiliser le déséquilibre de l’adversaire pour le faire tomber. Déjà il est devenu clair qu’il n’y a eu ni rébellion ni sédition ni rien de tel, mais qu’il est devenu évident  que l’Espagne a réagie non pas comme une démocratie, ni en respectant ses propres lois et son cadre institutionnel. Évident qu’il y a discrimination contre les catalans en tant que minorité nationale. Le prix final que l’Espagne paiera, tant au plan juridique que de son image, sera très élevé, … et cela ne tardera pas.

Vicent Partal termine en mettant l’accent sur l’horizon immédiat. Quand la justice européenne oblige l’Espagne à annuler son jugement (d’octobre 2019 le « moment Tchernobyl de l’Espagne »), sa réputation et sa capacité de contrôle de la situation chute très bas. La question est de savoir si ce jour là le mouvement indépendantiste sera prêt à faire le pas décisif. Le sera-t-il ou pas ? … il est sur qu’il le sera si d’ici là est institutionalisée la citoyenneté républicaine,  si déjà la bataille du pouvoir est engagée sur tous les terrains où cela est faisable, et si les indépendantistes ne renouvellent pas les erreurs qui les ont affaiblis en 2014. Il pointe notamment les brouilles partisanes, ainsi qu’une certaine faiblesse théorique, une conception trop tendre, voire angélique (difficile de traduire le mot catalan en français mais l’idée y est), de ce qu’est la Nation.

Vicent Partal reste ouvert à tout débat.

Mon premier commentaire : enfin, dans le contexte des réalités du projet d’indépendance de la Catalogne, de la part de l’un des premiers et respecté comme tel des maîtres à penser de ce mouvement, un discours de combat dans le cadre d’un conflit direct. Car, spécifiquement dans ce contexte, il n’y a pas d’autre alternative (TINA), et il aura fallu les souffrances non méritées et non choisies de tout un peuple, dont l’énergie aurait pu être si bénéfique à toute l’Europe, pour en arriver à ne pouvoir considérer autrement la situation. Et c’est un ex- négociateur et professionnel de la médiation de cas difficiles qui commente ainsi, après cinq ans d’observations. Dans un tel cas de radicalité des deux adversaires, on ne peut là envisager le choix extrême et très dangereux sur des enjeux lourds du « saut de l’ange », que par exemple des Anouar El Sadate et Moshé Dayan ont réussis (mais le premier en a été assassiné) ; car n’existent pas deux leaders de cette trempe ! Vicent Partal nous fait donc là bénéficier de son habituelle analyse acute et de son regard qui dépasse : le rebond sera acté par la base ou ne sera pas.

En l’occurrence, c’est dans le combat franc et non dans la non-violence trop systématique voire dogmatique que se prépare la résilience, … qui sera, plus tard. Si coopération va le plus souvent en alternance avec conflit, en l’état, là, c’est conflit.

Michel André Vallée              28 janvier 2021

Lire aussi, sur le site internet Col.lectiu Oliba « En quoi l’indépendance est pour la moitié de la population catalane la seule issue pertinente et acceptable ? Fondements historiques de cette conviction » – mai 2019.

ACTUALISATION DE L’ÉTHIQUE (OCCIDENTALE) ?

En lisant l’éditorial de Natacha Polony dans le N°1215 (22 au 28 janvier) de l’hebdomadaire Marianne, nous y retrouvons de la part de cette belle personne (même si chacun n’est bien entendu pas toujours en accord avec ce qu’elle écrit) une des facettes de ce que nous sommes de plus en plus nombreux à penser des évolutions de notre éthique.

Parlons d’éthique, et non de « morale », concept trop porteur d’obligations significatives d’une zone culturelle donnée à une époque donnée, non fondées en regard de l’état des connaissances. Regard éthique dans la lignée des Spinoza, Voltaire, Edgar Morin … entre autres. Même ainsi, j’ajoute « (OCCIDENTALE) ? », car il n’est pas évident que nos systèmes à « penser les pensées », partagés plus ou moins en Occident, fonctionnent de même au cœur de l’Afrique, en Extrême-Orient, dans le monde arabe, chez les Inuits …

De quoi s’agit-il dans cet éditorial ? Des réactions de « tollé » immédiates et intenses au dessin de Xavier Gorce dans le quotidien Le Monde, le 19 janvier, sur l’inceste ! Le dessinateur incriminé à écrit dans son dessin : « Si j’ai été abusé par le demi-frère adoptif de la compagne de mon père transgenre devenu ma mère, est-ce un inceste ? ». J’avais vu passer le dessin sur un « partage » Facebook et avait immédiatement apporté le commentaire : « OUI, car ç’est une question d’intention et d’actes », quoiqu’il en soit du jeu de dérision tant celles et ceux qui ont travaillé dans leur carrière à un moment sur les questions de l’inceste, de la pédophilie, … savent à quel point ces perversités graves sont masquées sous les prétextes les plus irrecevables ! Tollé tel, dénonçant « ce qui n’est pas de l’humour », que la direction de la rédaction du journal a présenté publiquement officiellement ses excuses, d’où la démission de Xavier Gorce ! Le journal Le Monde a de plus désactivé les commentaires !

Entendons-nous bien , il ne s’agit pas ici de défendre le dessinateur qui, comme le rappelle Natacha Polony,  a par exemple traité les Gilets jaunes de bœufs, de cons, de troupeau d’abrutis forcément antisémites, voire fascistes, … ce qui est absurde et outré dans l’insulte. J’ai été parmi les premiers à publier quinze jours avant le premier épisode « Gilets jaunes » un article confirmant que le phénomène allait effectivement se passer et pourquoi (article que l’on trouvera sur mon mur Facebook dans les rubriques « plus »). Nous sommes très nombreux à avoir alors pensé, et continuer à penser, ainsi.

Non, la question ne porte pas sur un débat politique, mais effectivement sur la nature du rire, sa « nouvelle » censure, sur la liberté d’expression, sa « nouvelle » censure.  

Nous apprenons dans cet éditorial que le 1er juillet 2019 le New York Times mettait fin à toute publication de desssins de presse, estimant que ceux-ci couraient toujours le risque de blesser quelqu’un. Grands dieux, dans quel monde d’humains fragilisés sommes-nous tombés ! Il deviendrait donc obligatoire d’éviter tout traits, tout dessin, qui de près ou de loin pourrait choquer sur les champs du racisme envers les noirs, DES antisémitismes, du genre, de l’homosexualité, des religions, … chacun complètera à son aise cette liste.

Les opprobres publiques, trop souvent masquées sur les « nouveaux » réseaux sociaux derrière des pseudonymes, pleuvent drues avec une violence qui rappelle les périodes noires du passé, … pas toujours en français correct qui plus est.

L’intransigeance sur de plus en plus de thèmes de société, objets de regards éthiques, serait-elle en train de rejoindre pas à pas la totalement inacceptable dictature des fatwas qui dénoncent par exemple un Salman Rushdie ? Relativisons, s’il n’y a pas menace de mort, il y a violente tentative de mise au ban de la société. Voltaire se retourne dans sa tombe.

Natacha Polony écrit effectivement : Le problème, finalement, n’est pas tant la liberté d’expression que le refus d’une posture religieuse qui impose à autrui les limites du Bien et du Mal. Bigoterie contemporaine. Le phénomène relève de la pensée unique, en fait de pensées uniques qui s’imposent, … car elles sont, naturellement, multiples, les pensées uniques, … pourrait-on dire autant qu’il est d’individus, de collectifs, de sectes distinctes. N’existeraient, ne seraient admissibles, que les pensées, leurs expressions, en « harmonie », et en rien contradictoires, avec MA façon de pensée, celle de MA secte. Là seulement résiderait la vertu, et il serait interdit d’en rire. L’humour est devenu réservé !

Par déficience de plus en plus sévère d’éducation générale, dont un des effets pédagogique est la construction expérience par expérience du sens de l’éthique, nos sociétés apparaissent effectivement de plus en plus fracturées. 

Une société laïque devrait aller de pair avec une éthique, et non une « morale », où la vertu émane de bon sens de la transparence sans réserve sur tout ce qui existe, où toute pensée unique finalement est signe d’une pathologie quelque part. La morale, quand à elle,  relève d’une compréhension sur le mode La Fontaine.

Michel André Vallée            24 janvier 2021

Mise à plat d’une facette de la domination : l’inceste

Ce billet en appui de l’éditorial de Natacha Polony pour le N° 1243 de la revue Marianne, appuyé par sa participation au « duel » de samedi 9 matin sur France-Info. En fait non pas duel mais coopération avec Corine Pelluchon. Développant une actualisation en ce début des années 2020 des « Lumières », son thème de prédilection en ce début de carrière, qui semble bien remettre les pendules de nos paradigmes à l’heure si on l’accompagne du travail sur le ressentiment de Cynthia Fleury, les « Lumières » se sont concentrées là sur l’inceste.

Cela fait longtemps que cette « affaire » lourde aurait du être mise à jour, à plat, objectivée ; l’un des N° de la revue de psychanalyse jungienne des années 2000 a été consacré explicitement à cette pathologie sociale grave et terrible de l’inceste (je n’ai plus la force de la rechercher dans mes cartons mais chacun(e) le trouvera s’il le souhaite, riche de pertinence).

Ne reprenons pas ici l’analyse de qualité de Natacha (avec laquelle je ne suis pas en accord sur tout, par exemple en désaccord avec  l’argument » civique » de se faire vacciner avec les vaccins proposés aujourd’hui contre la forme COVID19 de ce SARS. Mais cet article a la qualité de mettre en exergue la dimension domination de cette pratique « banalisée » de l’inceste, venant d’ailleurs tout autant de femmes que d’hommes, sur les plus faibles, des enfants en moyenne vers 9 ans, des adolescents. Les » coupables » (car il s’agit de coupables) dont les effets sur les « victimes » portent toute la vie, présentent une dimension de statut charismatique, ou sont de type « narcissique », ou les deux.

Enfin le profil des pervers narcissiques et/ou charismatiques ressort ces toutes dernières années. Quand je dis « ressort » c’est bien entendu au niveau des « grands » médias, toujours de quelques décennies de retard avec les avancées scientifiques (surtout pour celles et ceux qui se refusent à travailler pour apprendre ce qui dérangerait leur confort et privilèges partant se remettre en question).

Les rapports les plus récents donnent de l’ordre de 10 % de la population, ce qui semble être considéré comme énorme. Mais enfin, si nous sortons du silence, faisons-le carrément. De part la clinique de plusieurs confrères dans les  disciplines concernées au fil de mon ex-vie professionnelle, la réalité serait plus proche du tiers de nos populations ! Un tiers d’une population, en sociologie cette fois, suffit à connoter sérieusement une culture, voire la dominer.

L’inceste est une des pires caractéristiques des « secrets de famille.  Famille sacralisée dans l’inconscient collectif par des siècles de domination des 3 Livres, sacralisée par les principes de la bourgeoisie de propriété individuelle du chef de famille (qui peut être une femme). Les lignées de femmes sont, là, aussi redoutables sinon plus que les lignées de géniteurs.

Comme Natacha le pointe si justement, l’inceste n’est pas seulement l’évidence du père qui ouvre la porte de la chambre pour « faire son affaire «  avec sa fille, où de la mère qui va rejoindre son fils, c’est aussi, à minima (mais profondément aliénant), l’intimité intime « sans faille aucune » de la mère avec la fille ou du père avec son fils. Dans tous les cas, que le « coupable » en soit conscient ou non (alors cadeau de l’amener à l’admettre), la « victime » en est polluée dans tout son relationnel toute sa vie, même sortie d’un travail correct sur soi (l’impact en sera atténué).

C’est DANS la famille : « m’enfin les attouchements d’un ancien du cercle envers un petit (une petite) qui n’y peut mais, … cela se fait, ce n’est rien ». C’EST DE L’INCESTE.

Quelle outrecuidance que de prétendre obtenir un « consentement » de l’enfant !

Enfin, depuis des siècles de sacralisation non-fondée des secrets de famille et des propriétés individuelles liées, constat que dans de plus en plus de zones  le silence est écarté (d’où déchirements et ruptures). Cette réalité des faits humains semble atteindre les paliers de la conscientisation collective « reçue ». Que de souffrances auparavant !

Les « schèmes » (chercher un peu dans wikipédia et surtout au-delà) sont cousins pour la pédophilie, les incendies volontaires de forêts, etc … et autres facettes évidentes ou masquées de la domination. MAIS l’inceste est bien plus courant, soit même « banal » (au sens de Hannah Arendt), que ces maladies sociales-là.

ACTION : Éducation, Judiciarisation, Accompagnements, Culture collective …

Michel André Vallée 9 janvier 2021

MEILLEURE ANNÉE 2021 POSSIBLE !

Je souhaite sincèrement à toutes et tous non pas une bonne année, mais la meilleure année possible.

Il n’y a aucune raison pour que les tensions qui s’accumulent, se conjuguent, s’amplifient, s’accélèrent depuis toutes ces dernières années, disparaissent comme par enchantement.

Considérons le concept, en énergie nucléaire, de « masse critique », soit l’instant où la masse de matériaux devient telle que les réactions en chaîne s’accélèrent brutalement d’où une déflagration imparable et devenue incontrôlable, gigantesque et dévastatrice. Les ouvrages qui ont repris cet exemple en sociologie, et d’autres disciplines, ne manquent pas venant d’horizons d’orientations diverses. Cet exemple peut être aussi valable en géopolitique, si on utilise cette récente discipline non pas du seul regard des « autorités » et « experts » mais aussi bien des « masses » de gens, justement.

Dans les Pays et populations disons aisés, les restrictions « perçues » et la perte de repères rassurants (car ils ont disparus quoique les médias « positivistes » tentent d’« expliquer ») vont devenir insupportables à trop de gens, insupportables dans les faits. Bien entendu nos anciens ont connus bien pire, mais les générations devenues adultes n’ont pas connues ces conditions de vie.

Dans les Pays et populations pauvres, et dont le développement a été freiné par les politiques d’entretien de dépendance, minés par les corruptions d’une fausse-élite volontairement aveugle, tout peut arriver n’importe quand, donc va se déclencher ici et là. Attention à la masse critique, car l’étouffement du printemps arabe ne se reproduira pas ici et là et ailleurs de la même façon deux fois.

Quand aux migrants aux portes des Pays vus comme aisés, ils ne vont plus tenir.

Les catastrophes « naturelles » (eaux, vents, terres, feux…) vont bien évidemment continuer de s’intensifier, même si une proportion suffisante de gouvernements s’engageaient là ici et maintenant à des radicalisations drastiques des politiques liées au climatique et aux écosystèmes ; ils ne le font et feront pas car leurs citoyens redevenus « sujets » confits dans le confort n’en supporteraient pas les conséquences de vie quotidiennes immédiates concrètes.

Aussi, les tensions atteignant la « masse critique », en trop de lieux et de contextes, les pouvoirs en place vont se raidir, se durcir. Ce n’est pas par hasard que les budgets d’armements et de forces de sécurité n’ont cessés de croître dans tant de Pays.

Les mouvements devenus internationaux de « pensée unique », dont religieux vont eux aussi se radicaliser d’autant plus d’eux-mêmes soit pour l’emporter, soit dépendants de leurs propres courants extrémistes.

Certes, il est des milliers d’alternatives, d’orientations parfois opposées mais qui ont compris, qui se sont développées, entrent en coopérations. Mais leurs résiliences ne suffiront pas à réguler le bouillonnement des masses critiques. Elles apporteront simplement un peu de baume … et quelques zones relativement épargnées vers « la suite », bien plus tard.

C’est pourquoi, sincèrement, je nous souhaite à toutes et tous la meilleure année possible.

Pour chacune et chacun, un travail intérieur sur soi, ouvert à tout ce qu’il convient de voir, réel, profond. C’est la clé des issues individuelles et collectives durables.

Pour tous,  coordonner ce qui a du sens et peut tenir la route sur les chaos comme des radeaux reliés entre eux.

Michel André Vallée              1er janvier 2021

Avec un article Risques et troubles psychosociaux … … souhaits 2021 pour tous

« Les risques et troubles psychosociaux … sont révélateurs de la mutation de civilisation, qui est en cours » ! Voilà le dossier ajouté à ce blog (parmi ceux proposés en page d’accueil) ces derniers jours de cette terrible année 2020. Ce que sont ces RTPS, des stress aux suicides, y sont détaillés, les causes, les surcoûts pour toute la société comme pour chaque individu, comment assurer, tenter de prévenir, … dépasser. La complexité de ces états, qui nous touchent toutes et tous, de chaque cellule de notre corps biologique à l’ensemble de notre civilisation, en ressort. Chaque lecteur peut l’entrapercevoir.

C’est ce que je nous souhaite pour que 2021 amorce un virage de transformations, ébauche de dépassement de l’état de dégradation où nous sommes tous plongés, … dont la pandémie mondiale provoquée par un minuscule virus n’est que l’apparence de la partie émergée de l’iceberg. Dépassement, donc, de notre peur de la mort, peur que nos gouvernances entretiennent … pourquoi ? Car ce n’est pas la première pandémie, l’humanité en a connue bien d’autres, des pestes, et la mort est bien une des plus évidentes banalités. Probablement pour se maintenir aux manettes, … mais alors quelle utopie !

Aussi en 2021, que le plus grand nombre, à partir du travail de ce dossier ou d’autres sur d’autres objets,  car il en circule beaucoup sur les médias ou dans le grand nombre d’ouvrages publiés, apprennent mieux cette complexité, au moins soient touchés avec le goût de la comprendre.

Quand les obstinations de nos dirigeants sont devenues insupportables, partout sur cette planète, à un titre ou à un autre, aux USA, en Chine, au Brésil, en tant de Pays de l’Afrique, en Turquie, en Syrie, en Pologne, en Espagne, en France, en Angleterre … il est utile et nécessaire à nous autres d’agir. Pour agir il faut le vouloir, et pour structurer le vouloir, il faut comprendre et le partager.

Cet article, centré sur un objet, les RTPS, intéressant car nous concernant tous, pointe sur quoi bouger. C’est un exemple.

Meilleure année 2021, au cœur de la mutation en cours. Ce sera dans le dur, … mais l’espoir est là, d’une puissance potentielle à la hauteur de celle de la Nature.

Michel André Vallée                        24 décembre 2020

Hommage à David Cornwell, alias John Le Carré

Cette période de l’automne-hiver 2020 est aussi marquée par le départ de nombreux Grands. ceux qui ont été des exemples, des maîtres, de ma génération (soit 10 à 20 ans de plus quand j’en aligne 75), sont de moins en moins nombreux de ce monde. Une des fenêtres de plus de « mon temps » qui s’éloigne.

John Le Carré, de son vrai nom David Cornwell, est de ceux-là. 89 ans, c’est déjà pas mal, chapeau, surtout ayant exercé ce métier.

Car c’est un « métier de seigneur », au propre et au figuré. Il se disait écrivain avant d’être espion. S’il n’a été espion, sous couvert de Foreign Office (classique), que « peu de temps », cela ne résulte que de la mise à jour de Philby (agent de haut vol de l’ex-KGB), lui David-John n’en a pu mais, alors qu’il a exercé sa responsabilité avec « intelligence ». Il faut être trempé, au ventre, au cœur et à l’esprit, pour exercer « comme si de rien était », et savoir avec honneur gérer « tranquillement » la peur et le trac (une des formes les plus efficace du stress). On y est engagé « au service », que cela soit d’un État-Nation, ou d’une cause. David était résolument Européen.

Écrivain donc, dans la succession de Joseph Conrad et Gilles Perrault (entre autres bons). Bon, sauf qu’il assure, en matière de renseignement et action, la riche lignée qui utilise le roman comme support documentaire, le roman permettant (encore pour quelques temps) de dire et écrire ce qui est. Tous ses romans, sauf les tous premiers policiers de jeunesse pour se faire la main, en témoignent. Pour la conscientisation du bien commun, David-John a délibérément (ses deux derniers « romans » en témoignent) explicité la réalité des enjeux internationaux et rapports de force concrets, de réelle actualité, par ce canal du roman : miracle donc de montrer le réel aux braves gens qui sont assez fins pour comprendre, … quand trop de prétendus « responsables » jouent.

Sauf que le dernier (« Retour de service ») explicite l’honneur des braves et l’honnêteté intellectuelle et éthique. Smiley vit donc bien sa retraite en Allemagne, … et son équivalent russe en Tchéquie (ce qui ne m’étonne pas).

Aucun roman de trop, tous pertinents dans la formation des agents et officiers traitants, ainsi que pour notre information générale à nous les braves gens. À preuve en regard de notre contexte de 2020, au moins deux ouvrages précurseurs (plus les deux derniers publiés) : « La constance du jardinier » pour voir clair sur Big Pharma (vaccins … pour beaucoup beaucoup d’argent sans la santé), et « Un homme très recherché » pour le terrorisme islamiste facilité d’une part par la naïveté dangereuse des bobo bisounours d’autre part la vulgarité d’analyse et d’action des « cousins » des States. Mais avec l’épisode Trump/Biden tous peuvent bien voir ce qu’ils sont.

Bien entendu je les ai tous dans ma bibliothèque, sauf un que j’ai prêté (à tord) et qui n’est jamais rentré, racontant un tailleur à Panama, apparemment farfelu mais pourtant totalement réaliste du quotidien des petites mains obscures de ce beau noble métier.

Merci, John, pour cet apport au bien commun, et à la Connaissance.

Michel André Vallée 14 décembre 2020

L’ Afrique, c’est l’Afrique … un opéra beau et politiquement correct

Le vol du Boli, hier soir sur la 5, donc le 11 décembre 2020 de cette année tristement finissante. C’est un opéra donné au théâtre du Châtelet en cette année 2020, qui, comme écrit dans l’annonce, « parle de l’Afrique noire (surtout ex-belge et ex-française), de ses œuvres sacrées, de son peuple réduit à l’esclavage … ». À vos replay, vous ne le regretterez pas.

Tout au long de la musique, de la vraie musique, toujours harmonieuse comme devrait l’être la musique, jamais dissonante, de dansante de joie de vivre à en perdre le souffle (sauf que les acteurs ne le perdent pas), à profonde et posée mais toujours douce dans la douleur individuelle et collective partagée.

Succession des périodes, d’avant l’arrivée des européens aux triangles infernaux avec les Amériques du Sud et du Nord, aux hypocrisies des décolonisations, aux exploitations qui continuent, par exemple par les conditions de travail pour nous alimenter en matières rares « indispensables « à nos supports informatiques. Beauté et sobriété de l’évocation des largages de surcharge en plein océan !

Par contre la traite par les arabes, bien antérieure à celle des blancs européens, évoquée de façon « ludique » par le belge Hergé dans « Coke en stock » mais qui avait commis auparavant « Tintin au Congo », et toujours pratiquée par exemple dans les Pays du Golfe, … cette traie là ne figure pas. C’est un opéra qui dénonce avec poésie ce qui est dorénavant reçu d’évoquer ; cet opéra est politiquement correct (aujourd’hui).

Le thème symbole de tous ces vols est celui du vol du Boli, objet sacré. Le roi qui le garde avant notre arrivée est devenu gardien de musée aujourd’hui, la … restitution étant à peine esquissée pour conclure l’opéra. Donc il s’agit du passé, du présent … et de l’avenir.

Là nous sentons (avec la retenue adaptée à nos capacités limitées) les forces de la Macumba, rencontrée au Nordeste du Brésil, cousine proche du Vaudou (présenté un jour en cure par le responsable noir de l’animation à Molitg les Bains) pratiqué en Caraïbes mais originaire de l’Afrique Noire. Comme le met en garde une Mère des Dieux à Serge Bramly dans « Macumba Forces noires du Brésil » (Albin Michel – 1975) : « L’Afrique c’est l’Afrique, tout le continent », … soit du Maroc à l’Égypte à l’Afrique du Sud, d’où émane cette force. Mais en son centre, le Congo.

Enfin, si vous vous offrez le replay, vous constaterez que les blancs y sont à égalité avec les noirs, fraternels, présents, dans la musique, … car c’est LA réalité.

Du beau, du juste, du vrai, même si incomplet. Un opéra authentique.

Michel André Vallée  12 décembre 2020

Retrouver le sens et le goût de l’ EFFORT !

Ainsi, décembre 2020, une étude internationale menée régulièrement révèle le niveau des enfants, adolescents et jeunes adultes français en mathématiques. Depuis ces récentes décennies, ce niveau se dégrade et nous nous retrouvons avant-derniers ou derniers, selon les classes ! Information tombée ces derniers jours sur plusieurs supports, sources fiables.

Dans le même temps, et en lamentable cohérence, il n’y a presque plus de candidats pour se présenter au CAPES de mathématiques. Partant, manque d’enseignants, ce phénomène risque d’empirer.

Le même constat se fait à l’occasion, fréquemment, pour de nombreuses autres disciplines. Au global, concernant la France, c’est le niveau moyen de Q.I. (sur des échelles type Wechsler-Bellevue) qui dégringole. Je sais bien qu’il est d’autres qualités d’intelligence que le Q.I., et que beaucoup n’aime pas cet outil, mais quand même, d’autant qu’il est régulièrement re-étalonné.

Il s’agit bien de la France, car les constats sont tout autres pour les Pays nordiques et les Pays asiatiques, … par exemple.

Impossible donc de dénier les erreurs de nos systèmes éducatifs, tant d’une part importante des enseignants que des parents. Sans appel en regard des méthodes « officielles » promues par nos autorités académiques, comme l’a démontré l’échec cuisant de la méthode globale.

Les comparaisons avec les pédagogies alternatives (orientations Piaget, Montessori, Steiner …) sont sans pitié pour nos « hussards de la République ». Pourtant, beaucoup dans l’humilité ont tenté de donner le meilleur d’eux-mêmes, dans des contextes cultuels moins dégradés, et encore aujourd’hui. Ne parlons pas des rémunérations !

Des années que, tirant avec quelques autres la sonnette d’alarme, nous nous faisons descendre à vue, qualifiés d’incompétents en la matière ou de fantasmes non fondés … !

Certes quelques esprits brillants sortent quand même, en fait dans toutes les disciplines, … mais le niveau des rétributions et reconnaissances dans d’autres Pays nous les font perdre, … sauf quelques saints. Mais il s’agit alors d’individus dont les dons et motivations ne résultent pas de nos systèmes éducatifs collectifs.

Même en musique, où il suffit d’observer la composition de la plupart des orchestres.

Quel est le mal au cœur d’une telle dégringolade ? Je l’ai exprimé à mon professeur de judo, dés ma première année d’enseignement supérieur, observant alentour ; la disparition du sens et du goût de l’effort. 

Désagréable, trop demander, trop dur et difficile de faire des efforts, là au quotidien, dés tôt le matin, en ne s’accordant que les pauses utiles.

Trop d’argent de poche donnant l’illusion de toujours avoir de quoi. Illusion de l’acquis, pas besoin d’effort quand on vous donne tout, trop, trop tôt.

Recours illusoire trop confortable aux calculatrice, tablettes et autres « ressources » internet ; tout n’est pas sur internet, et encore moins l’ajustage laborieux du sens critique.

Des enseignants devenus dépendants de parents gratuitement exigeants et déniant l’autorité, piégés par le confort facile des « trente glorieuses » : tout est facile, à quoi rimerait l’effort, le plaisir d’abord … dans cette vie petit à petit de moins en moins porteuse de sens et de valeurs.

Quand ce n’est pas imposer une pensée unique, et des pratiques d’intolérance aveugle bornée, quelle qu’en soit l’origine.

Des parents ne retenant avec facilité que la partie « droits » de l’enfant dans l’apport pourtant précieux de la psychanalyste Dolto, mais oubliant la partie « devoirs », partant leur devoir d’éduquer leurs enfants sur les « devoirs ».

Des parents que la majorité des informations disponibles à la télé ou sur les tabloïds maintiennent dans l’inculture. Lire, mais inutile voyons, … trop long, trop complexe, pas assez d’images,  trop d’effort. Donc ne pas trop leur en demander, « à ces pauvres petits ». Pire, plier devant leurs exigences.

C’est toute une culture d’un Pays qu’il s’agit de redresser.

Retrouver le plaisir et l’enthousiasme d’atteindre le sommet de la montagne, et jeter aux loins (avec un S) son regard, reprendre son souffle, après un long et épuisant effort.

Retrouver l’enivrement de s’ouvrir à toutes les connaissances, toutes, et découvrir la satisfaction de se dépasser en sachant se  faire violence à propos.

Goûter la possibilité d’exercer son sens critique et forger sa propre opinion, … libre de tout dogme.

Apprendre à buter N et N fois avant de sortir une mélodie qui vibre d’un instrument, et devenir alors léger.

Est-il besoin d’en ajouter ?

Là aussi, c’est une révolution du bas en haut, du haut en bas, de long en large, qui est nécessaire.

Michel André Vallée            9 décembre 2020